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9 août 2011 2 09 /08 /août /2011 11:06

Extraits de "Jésus et le pardon: le lieu de rencontre entre Un Cours en Miracles et le Christianisme" 

     

de Kenneth Wapnick

 

 

 

 

 Septième édition

 

Chapitre 1 à 3 

 

 

Image livre

 

      

 

 

 

 

Forgiveness and Jesus, chapitre 1 à 3 (sur cette page)

Forgiveness and Jesus, chapitre 4 à 16 (cliquez ici)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PARTIE I

LES PRINCIPES D’UN COURS EN MIRACLES

     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     

 

 

Chapitre 1 :

LES DYNAMIQUES DE L’EGO

 

 

 

Les relations d’amour particulières

 

 

             Nous avons vu que l’une des caractéristiques de la culpabilité est la croyance qu’il y a quelque chose qui  nous manque et qui ne pourrait jamais être comblé, une incomplétude qui resterait à jamais au-delà de l’espoir de complétude. C’est ce que le Cours nomme le principe du manque. La culpabilité nous dit que c’est notre destin de rester vide et vulnérable, à la merci d’un monde hostile et menaçant. Nous nous disons alors à nous-mêmes : « Je ne peux pas tolérer ce sentiment d’indignité. La douleur de faire face à l’échec complet de ma vie est écrasante et l’anxiété et la terreur que cela provoque sont trop grandes à supporter pour moi. »

            C’est ce moment là qu'a attendu l'égo. Après nous avoir convaincu que nous étions coupables, il peut alors se placer en tant que sauveur de notre culpabilité. Désespérés de terreur, nous nous accrochons ardemment aux petites ficelles que l’égo nous tend. Ces petites ficelles se présentent inévitablement sous la forme de relations. L’ego nous dit : « Si tu te sens si mal à l’intérieur, sans l’espoir que cette culpabilité soit jamais défaite, allons trouver la réponse à l’extérieur. » Le Cours affirme : « Nul ne vient ici qui ne doive encore avoir l’espoir, quelque illusion subsistante, ou quelque rêve qu’il y a quelque chose à l’extérieur de lui qui lui apportera le bonheur et la paix » (T-29.VII.2 :1).

            En suivant la direction de l’égo, nous nous embarquons alors dans une quête interminable dans le but de trouver une complétude et une satisfaction à l’extérieur de nous-mêmes. La consolation que nous ne pouvons pas trouver dans le bourbier de notre pêché, notre culpabilité et notre peur, nous devons la trouver chez les autres. Ce processus suit la formule basique : « Il y a certains besoins spéciaux ou manques que j’ai et qui ne peuvent pas être comblés par moi-même ou par Dieu. Je ne peux pas trouver la paix ou le bonheur sans eux. Mais toi qui est spécial, qui a des caractéristiques et des qualités spéciales, tu peux satisfaire mes besoins. En toi, je trouve ma complétude ; et ton amour, ton soutien, ton approbation me prouvent que je suis digne et non pas la créature misérable que je pense être. » (p. 32, 33)

 

 

Une approche plus minutieuse de ces relations révèle cependant leur vraie nature : ce sont en réalité des relations faites en enfer. Elles ne sont pas basées sur l’amour et le véritable partage, mais sur le pêché et la culpabilité, dont la peur en est la principale motivation. Ce sont des contrats scellés dans le sang tandis que le marché passé inconsciemment est le suivant : « Aussi longtemps que toi, mon amour particulier, tu continues à agir de façon à ce que mes besoins soient satisfaits et que je puisse éviter ma propre culpabilité, je vais t’aimer et je vais faire la même chose pour toi en retour. Je vais t’aider à éviter ta douleur en comblant tes besoins spéciaux. Mais tu ne pourras plus compter que sur toi si tu devais changer ou ne plus remplir ta part du contrat. » C’est cette dernière phrase qui sous-tend « l’amour ». Elle révèle la haine qui se cache dessous et qui est une projection de la haine que nous ressentons pour nous-mêmes.

             Si du point du point de vue de l’égo, la valeur que nous donnons aux autres dépend de leur capacité de nous protéger contre notre culpabilité, il devient impératif pour notre paix d’esprit qu’ils continuent à remplir leur rôle. La plus petite déviation de l’arrangement et nous sommes menacés par  la percée de terreur que nous avons cherché à dissimuler. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire en sorte qu’ils reviennent à leur position initiale qui est d’être les protecteurs de notre peur. Cela est réalisé grâce à l’arme de l’égo par excellence : la manipulation par la culpabilité. Nous essayons de rendre notre partenaire d’amour particulier coupable de ne pas se soucier de nous de façon à ce qu’ils arrêtent leur actions coupables et qu’ils remplissent à nouveau leur rôle qu'est de nous sauver de notre culpabilité. C’est maintenant de leur faute si nous nous sentons si mal et si nous nous tenons terrifiés devant cette image de nous-même.

Ce sont les bases de la jalousie et la possessivité qui caractérisent l’amour particulier ainsi que la signification du proverbe bien connu : « A deux ça va, à trois, bonjour les dégâts ».  Puisque nous plaçons nos espoirs pour le salut dans cette personne spéciale, lorsque son attention est tournée ailleurs, nous en sommes privés. Si l’amour est partagé, nous en avons moins. Cet amour doit être jalousement gardé et protégé de peur que le gain de quelqu’un d’autre devienne notre perte. La nature exclusive de l’amour particulier contraste avec le partage de l’amour réel, qui comprend tout et n’a pas besoin de protection. (p. 33, 34)

 

 

            Au final, voici peut-être la source la plus primaire de culpabilité de ces relations particulières : celle d’utiliser les autres pour combler nos propres besoins. L’ego est entièrement insensible au bien-être de ceux qu’il utilise pour servir ses buts. Du point de vue de l’égo, notre seul intérêt pour les autres est déterminé par la façon dont ils réalisent le but caché qu’est de perpétuer la culpabilité à travers la projection. Notre intérêt et notre engagement envers les autres n’est pas dû au véritable intérêt qu’on leur porte en tant que personne, attiré par la lumière du Ciel qui brille d’eux, mais plutôt à leurs qualités particulières qui correspondent à nos besoins spéciaux. (p. 36)

 

 

             Nous pouvons résumer la signification de cette relation particulière en imaginant un bocal en verre, rempli au quart avec des granulés de café instantané. Le bocal représente notre concept du soi, c'est-à-dire la façon dont l’égo nous perçoit, tandis que le café symbolise notre culpabilité dont l’égo nous a convaincu que c’était notre réalité fondamentale.           

              L’ego nous enseigne d’éviter cette culpabilité à tout prix sinon nous serions accablés et détruits. Ainsi, nous nions ou réprimons la haine que nous avons pour nous-mêmes, poussant le café au fond du bocal qui représente notre inconscient. Une fois que nous avons accepté l’idée de l’égo comme étant vraie, nous sommes engagés à continuer à nier notre culpabilité et à la garder au fond du bocal. Ce qui garantit le succès de notre déni est un solide couvercle, qui devient maintenant la fonction de notre relation particulière. Aussi longtemps que nous sommes dans la particularité, la culpabilité que nous projetons sur les autres est enterré en sécurité dans nos esprits. Les partenaires particuliers, qu’ils soient d’amour ou de haine, restent nos couvercles aussi longtemps qu’ils jouent le jeu de la culpabilité. Quand ils ne le font pas, le couvercle de nos bocaux commence à se dévisser. La culpabilité remonte à notre conscience et nous paniquons comme l’égo nous l’a enseigné à le faire. Etant encore à l’intérieur du système de l’égo, nous n’avons pas d’autre recours que de revisser fermement le couvercle en manipulant le partenaire particulier à travers la culpabilité. Si cela échoue, nous devons jeter le couvercle et trouver une autre personne qui pourra à présent remplir cette fonction pour nous. (p. 37, 38)

 

 

 

L’utilisation que fait l’ego du passé

 

 

             Le grand besoin qu’a l’égo de s’accrocher à la culpabilité, la renforçant continuellement, est alimenté par le principe connu sous le nom d'« effet de l’anticipation de l’expérimentateur ». Nos plus grandes peurs, issues de notre culpabilité qui à juste titre mérite l’attaque et la punition, sont souvent réalisées et provoquées par la peur, bien que nous soyons inconscients du rôle que nous avons joué dans ce résultat désastreux. L’ego a « manigancé » avec succès le résultat, tandis que nous pensons que cela a été le résultat de forces au-delà de notre contrôle. Par exemple, imaginons qu’une rumeur infondée commence à se répandre : celle de l’insolvabilité d’une banque. Par conséquent, les clients commencent à retirer leur argent, provoquant au final une véritable faillite de la banque. De même, un parent convaincu qu’un enfant ne sera pas capable de fonctionner avec succès dans le monde pourrait continuellement le protéger et l’infantiliser, de façon à ce que le garçon devienne un « garçon à sa maman », complètement apeuré d’être livré à lui-même, manquant de confiance en ses capacités à vivre comme un homme. 

             Un processus très similaire se produit quand nous percevons le présent à travers au passé. Puisque les gens ont répondu d’une certaine manière dans le passé, ou certaines situations ont évolué selon un schéma bien défini, nous nous attendons que la même chose se produise dans le présent. En réalité, nos attentes peuvent amener certains comportements qui vont à leur tour provoquer ces situations. (p. 40, 41)

 

 

 

Résumé

 

 

             Les fondements de l’égo sont le pêché, la culpabilité et la peur. Notre croyance en ce que nous sommes intrinsèquement pêcheurs, un état de séparation et d’aliénation qui semble être au-delà de la correction du ciel ou de la terre, a pour conséquence de nous faire expérimenter la culpabilité  envers ce que nous pensons avoir fait ou d’une manière plus fondamentale, ce que nous pensons être. Cette sensation fondamentale d’immoralité a pour conséquence de nous faire craindre la punition que nous sommes sûrs de recevoir puisque c’est ce que nous pensons mériter. Nous sommes apparemment sans espoir face à cette anxiété fondamentale et cette terreur qui accompagne inévitablement la croyance en notre propre culpabilité.

             L’ego nous offre une voie hors de ce dilemme en même temps qu’il le renforce. Il nous convainc que la manière de se libérer de la culpabilité est de la projeter sur les autres. Nous faisons cela de deux façons principales : soit en rendant les autres coupables de notre culpabilité, une projection justifiée par notre colère (relation de haine particulière), soit en niant notre incomplétude en trouvant la complétude en quelqu’un d’autre, soutenant cet arrangement en manipulant la culpabilité (la relation d’amour particulière). Ces deux manières de procéder amènent cependant les choses contre lesquelles elles étaient sensées nous défendre. Officiellement vues comme étant un moyen d’éviter la peur ou de se débarrasser de notre culpabilité, ces relations particulières les renforcent en réalité et la peur qui en résulte  continue à repousser tout le processus encore plus loin hors de notre conscience, le rendant impossible à défaire. De cette façon, l’égo maintien son emprise sur nous. (p. 42, 43)

 

 

 

 

Chapitre 2 :

La signification du pardon

 

 

 

Le Saint -Esprit

 

 

             La toile défensive qu’a tissée l’égo autour de lui, comprenant le mécanisme de la peur renforçant la peur, semble rendre la culpabilité pour toujours au delà de la guérison. Cela est si profondément dissimulé derrière les systèmes protecteurs de l’égo, la relation particulière étant le système le plus développé, qu’il est pratiquement impossible de traiter directement avec notre propre culpabilité. Puisque nous sommes ceux qui ont fait la culpabilité et qui ont ensuite fait un monde qui la protège par notre identification avec ce monde, nous ne pouvons pas enlever nous-mêmes cette culpabilité. Nous avons besoin d’une aide qui vient de l’extérieur du système de l’égo, de la même manière qu’un homme s’enfonçant dans des sables mouvants a besoin de quelqu’un se tenant sur un sol bien solide, à l’extérieur des sables mouvants, pour l’atteindre et le sortir de là. (p. 45)

 

 

 

Le but que fait le Saint-Esprit des relations

 

 

            La culpabilité que nous projetons sur les autres est la même culpabilité que nous entretenons à l’intérieur de nous-mêmes. Si nous imaginons que nous sommes un projecteur de cinéma, notre culpabilité est le film qui se déroule continuellement à travers le mécanisme de notre esprit. Les gens qui se déplacent à travers l’écran devant nous sont filtrés par cette culpabilité projetée. Ces caractéristiques personnelles que nous trouvons les plus répréhensibles, nous les verrons ailleurs et attaquerons, plutôt que d’admettre nos véritables sentiments à propos de nous-mêmes. (p. 46)

 

 

            Typiquement, chaque relation humaine est à sa création une relation particulière puisque l’égo parle toujours en premier et parle pour la séparation. Son seul but pour toutes les relations, quelles que soient leur forme, est de projeter la culpabilité. Cependant, ce que nous avons projeté sur les autres reste à l’intérieur de nous : « Les idées ne quittent pas leur source. » A l’inverse des choses matérielles de ce monde, les pensées ne sont pas diminuées lorsqu’elles sont partagées. Cela tient pour les pensées de Dieu aussi bien que pour les pensées de l’égo. Le Cours enseigne : « Si tu partages une possession matérielle, tu en partages la propriété. Si tu partages une idée, toutefois, tu ne la diminues pas. Elle est encore toute à toi bien qu’elle ait toute été donnée » (T-5.I:10-12). Plus nous offrons d’amour aux autres, plus nous en recevons en échange, puisque la Source de l’amour ne nous a jamais quitté : « Les idées ne quittent par leur Source. » En donnant l’amour nous rendons l’amour réel pour nous et ainsi nous nous en souvenons à l’intérieur. Le même principe tient pour la culpabilité et la peur. Plus nous nous en « donnons », plus nous renforçons sa présence en nous-mêmes. Ainsi, la culpabilité que nous avons projetée sur les autres ne nous quitte pas. Aussi longtemps que nous soutenons la projection, croyant qu’elle est réelle, nous maintenons son emprise sur nous. (p.47)

 

 

 

Le processus du pardon : Trois étapes

 

 

            Le processus du pardon est essentiellement constitué de trois étapes qui nous guident loin de nos egos jusqu’à Dieu.

1-      La première consiste à reconnaître que ce que nous avons attaqué et jugé chez l’autre est en réalité ce que nous avons condamné en nous-mêmes. C’est le premier pas dans le renversement du processus de la projection et dans le défaire de ses effets. Aussi longtemps que nous maintenons que le problème n’est pas en nous mais en quelqu’un d’autre, notre attention sera divertie avec succès de la source réelle du problème. L’ego dirige notre attention loin de la culpabilité et, en nous convainquant qu’elle n’est pas en nous, nous nous efforçons de résoudre le problème là où il n’est pas. Toute projection a le but suivant : celui d’être une projection ou un écran de fumée de façon à ce que l’on ne regarde jamais à l’intérieur, là où le problème est réellement. Le Cours formule ainsi le dicton de l’égo : « Cherche et ne trouve pas » (T-12.IV.1:4).

          Si nous pensons aux granules de café dans le bocal de la relation particulière comme représentant notre croyance dans notre propre pêché ou culpabilité, le but de l’égo est de nous maintenir à jamais éloignés d’eux. Nous confrontons soit la terreur de l’oubli et du néant, soit le spectacle terrifiant d’un Dieu en colère qui attend pour nous anéantir. Ainsi, en niant la culpabilité, nous espérons échapper par magie à l’anxiété qu’elle engendre. Ce que l’égo ne nous révèle pas, bien sûr, c’est qu’au-delà de cette culpabilité est le Dieu qui est toujours avec nous et dont la présence aimante dissipe le monde apeurant de l’égo qui est basé sur la séparation d’avec Lui. Cet Amour est la preuve que les prémisses de l’égo sont fausses.

          L’égo cherche donc toujours à nous garder éloignés de notre culpabilité. Il nous offre de nombreuses tentations, prenant des formes positives et négatives, pour faire en sorte que nous ne nous y approchions jamais de trop près. En suivant les conseils de l’égo, nous cherchons continuellement des couvercles à notre bocal. Ces quêtes constituent les différents problèmes et implications de la vie, grands ou petits, qui ont pour but de nous garder éloigné du problème fondamental de la vie qu’est le défaire de la séparation et le retour à Dieu. Le Cours élabore sur la stratégie de l’égo :

 

« Chacun en ce monde semble avoir ses propres problèmes particuliers. Or ils sont tous les mêmes et ils doivent être reconnus comme ne faisant qu’un si la seule solution qui les résout tous doit être acceptée. Qui peut voir qu’un problème a été résolu s’il pense que le problème est autre chose ? … Telle est la position dans laquelle tu te trouves maintenant… La tentation est de considérer les problèmes comme multiples est la tentation de garder irrésolu le problème de la séparation. Le monde semble te présenter un grand nombre de problèmes, chacun exigeant une réponse différente… [Cependant] toute cette complexité n’est qu’une tentative désespérée pour ne pas reconnaître le problème, et donc ne pas le laisser être résolu » (L-I.79.2:1-3 ; 3:1 ; 4:1-2 ; 6:1).

 

[…]

          Le premier pas consiste donc à questionner la réalité de l’écran de fumée de façon à réaliser que le problème n’est pas ailleurs. La culpabilité est nôtre. Nous reconnaissons que ce n’est pas l’autre qui a besoin d’être changé, mais nous-mêmes. A cette étape, nous disons : « Le problème que je vois est inventé par moi. Il n’a pas de réalité au-delà de ma croyance en lui. C’est mon interprétation qui a causé la perte de ma paix intérieure. C’est donc mon interprétation qui doit être changée. »

          Bien que cette étape ne résolve pas le problème de notre culpabilité, cela nous guide au-moins plus près de sa résolution. En maintenant que le problème est extérieur, et donc que sa résolution l’est aussi, nous  réalisons le but de l’égo qu’est de garder le problème éloigné de la Réponse de Dieu, cette Réponse étant le Saint Esprit qu’il a placé dans nos esprits pour corriger la fausse pensée de séparation. En retirant notre croyance de la projection, nous avons fait le premier pas qui va permettre à Dieu de nous parler de l’intérieur de nous-mêmes, là où Il est. Nous voyons parfois ce processus à l’œuvre dans nos rêves […].

          2-         La seconde étape nécessite notre reconnaissance que la culpabilité représente également une décision, et cette décision peut maintenant être changée. Ce changement n’est pas quelque chose que nous pouvons faire par nous-mêmes, mais il faut que ce soit quelque chose que nous voulions. Cela peut être notre choix.

          Notre culpabilité n’est pas un don de Dieu pour nous. Elle vient de notre croyance erronée concernant qui nous sommes et Qui est notre Créateur. Sa correction est la clé de notre guérison et sera déterminante dans la façon dont nous expérimentons Dieu et dans notre relation avec Lui. La culpabilité, comme nous l’avons vu, ne peut pas être séparée de la croyance qu’il y a quelque chose d’intrinsèquement mauvais en nous et que rien d’autre que la punition n’est méritée en raison de notre nature répréhensible. A travers cette trilogie constituée du pêché, de la culpabilité et de la peur, expérimenter Dieu comme un père aimant et clément est psychologiquement impossible. Nous ne pouvons pas croire au point de vue de l’égo sur nous-mêmes et en même temps avoir l’assurance de la Présence aimante de Dieu en nous. L’amour doit attendre derrière les voiles de la culpabilité et de la haine, de la même manière que la paix ne peut pas être expérimentée là où il y a la peur et le conflit.

          Lors de cette deuxième étape, nous devons commencer à regarder ces relations différemment. Examiner les prémisses sous-jacentes du système de pensée de l’égo nous laisse voir à quel point elles sont impossibles si Dieu est réellement un Dieu d’Amour. Des prémisses qui s’excluent mutuellement ne peuvent pas  être maintenues sans un conflit permanent. Si nous croyons que notre identité est l’ego, nous devons aussi croire que Dieu n’est pas Amour puisqu’il doit nous punir en raison de l’attaque que nous lui avons fait subir. L’amour et le pardon n’ont pas de place dans le monde de l’ego.

          Le système de pensée de l’égo est lourdement sécurisé par cette croyance en la colère de Dieu, qui peut à tout moment s'abattre sur nos têtes coupables. En fait, l’idée la plus terrifiante pour l’égo est que Dieu ne nous condamne pas, qu’Il nous aime d’un Amour éternel. Croire qu’un Dieu d’Amour peut changer en un Dieu de haine, et donc de peur, c’est Lui attribuer l’utilisation que fait l’égo de la projection et de l’attaque. Cette idée insane constitue la troisième loi du chaos, qui est décrite de cette manière dans le Cours :

 

« Dieu … doit accepter la croyance de Son Fils en ce qu’il est et le haïr pour cela. Vois comme la peur de Dieu est renforcée par ce troisième principe. Maintenant il devient impossible de se tourner vers Lui pour demander de l’aide dans la misère. Car maintenant, Il est devenu l’ « ennemi » Qui l’a causé, à Qui il est inutile de faire appel… Ainsi, l’expiation devient un mythe et c’est la vengeance, et non le pardon, qui est la Volonté de Dieu » (T-23.II.6 :6–7:3 ; 8 :2).

          […]

          Le compositeur du 19ème siècle, Wagner, a donné une puissante illustration de la difficulté qu’a l’ego avec la miséricorde de Dieu. Lors de l’opéra final de Wagner, Parsifal, la pêcheresse Kundry décrit sa propre odyssée diabolique qui commence avec une vie d’immoralité sexuelle au temps de Jésus. Se tenant en dessous de lui alors qu’il était sur la croix, elle leva les yeux en l’air, ricana avec mépris à son tourment et rit. Jésus la regarda avec miséricorde et ses yeux emplis de pardon brillèrent à travers sa culpabilité. Mais son incapacité à l’accepter l’entraîna dans une frénésie. Elle erra donc à travers les âges, obligée de répéter  indéfiniment sa vie de pêché et, en même temps, désirant ardemment la repentance qui vint finalement sous la forme de Parsifal, la figure du Christ qui n’est pas tenté par sa séduction et qui voit au-delà de son ego vers ce qu’elle est réellement.

          Cette seconde étape questionne notre décision d’être coupable, maintenant que cela a été amené à notre conscience. Nous choisissons maintenant d’abandonner notre investissement dans notre ego comme étant notre soi et créateur, choisissant de nous identifier plutôt avec notre vrai Soi, sachant que Dieu est notre Père aimant. Nous disons alors : « J’ai fait le mauvais choix à mon sujet et je désire maintenant choisir à nouveau. Cette fois, je choisis avec le Saint-Esprit, et je le laisse prendre pour moi la décision de non-culpabilité. »

          3-         Cela ouvre la voie à la troisième étape qui relève du travail du Saint-Esprit. Si nous pouvions défaire notre culpabilité par nous-mêmes nous n’aurions pas eu besoin du salut au départ. C’est précisément parce que nous sommes si empêtrés dans notre égo que le Saint-Esprit entre dans notre monde de peur et de culpabilité. C’est un moyen particulièrement tentant de l’égo de nous convaincre que nous pouvons défaire la culpabilité seul, sans l’aide de Dieu. Le Cours nous exhorte à ce qui suit :

 

« Tu y prépares ton esprit [au défaire de notre culpabilité à travers l’instant saint] dans la mesure où tu reconnais que tu le veux par-dessus tout. Il n’est pas nécessaire de faire plus ; de fait, il est nécessaire que tu te rendes compte que tu ne peux pas faire plus. Ne tente pas de donner au Saint-Esprit ce qu’il ne demande pas, sinon tu Lui ajoutes l’ego et tu confonds les deux » (T-18.IV.1:4-6).

 

          Le Saint Esprit ne demande que notre petite volonté afin qu’Il puisse y joindre le pouvoir illimité de Dieu.

 

« N’assume pas Sa fonction pour Lui. Donne-Lui seulement ce qu’Il demande, afin d’apprendre combien ton rôle est petit et combien le Sien est grand. […] Ne tente jamais de passer sur ta culpabilité avant de demander l’aide du Saint-Esprit. Cela est Sa fonction. Ton rôle est seulement de Lui offrir un petit désir de Le laisser enlever toute peur et toute haine, et d’être pardonné » (T-18.IV.6:7-8 ; T-18.V.2:3-5).

 

Ainsi, les deux premières étapes du pardon représentent notre décision de laisser le Saint-Esprit faire son travail de guérison à travers nous. La troisième étape est la sienne. Il y a une prière dans le Cours qui nous encourage à utiliser quand nous ne sommes pas joyeux. Elle contient en elle-même les trois étapes que nous décrivons: 

 

"J'ai dû prendre la mauvais décision, parce que je ne suis pas en paix. 

J'ai pris la décision moi-même, mais je peux aussi prendre une autre décision.

Je veux prendre une autre décision, parce que je veux être en paix.

Je ne me sens pas coupable, parce que le Saint-Esprit défera toutes les conséquences de ma mauvaise décision si je Le laisse défaire.

Je choisis de Le laisser défaire, en Lui permettant de décider de choisir Dieu pour moi" (T-5.VII.6:7-11)

 

          Notre responsabilité est de décider que c'est Sa vie que nous voulons et non celle de l'ego,  parce que le Saint-Esprit ne peut retirer notre culpabilité seulement quand nous retirons notre investissement en elle. C’est pourquoi le Cours dit que « la seule responsabilité du faiseur de miracle est d’accepter l’Expiation pour lui-même (T-2.V.5:1) », ce qui signifie d’accepter l’irréalité de notre culpabilité à travers le pardon.

            Pour résumer, la décision de choisir Dieu est donc une décision de surveiller nos relations particulières, de les pardonner plutôt que de les condamner, et de voir que rien ne nous a été fait parce qu’en réalité, nous nous sommes faits cela à nous-mêmes. « Le secret du salut n’est que ceci : que tu te fais cela à toi-même » (T-27.VIII.10:1). Nous réalisons que nous ne sommes pas les victimes du monde que nous voyons (L-I.31), mais plutôt des victimes de nous-mêmes, et que nous pouvons maintenant regarder cela différemment. La première étape pardonne les autres, la seconde nous pardonne nous-mêmes. Ainsi, notre investissement dans la colère et la culpabilité est défaite et remplacée par l’Amour de Dieu, la dernière étape dans notre guérison. Ceci est résumé dans le Cours :

 

« […] Tu n’es pas emprisonné dans le monde que tu vois, parce que sa cause peut-être changée. Ce changement requiert d’abord que la cause soit identifiée puis lâchée, afin qu’elle puisse être remplacée. Les deux premiers pas dans cette démarche requièrent ta coopération. Pas le dernier » (L-I.23.5:1-4).  

(p. 49 - 54)

 

 

 

Le faux pardon

 

 

            Le pardon est basé sur la non-défense, la conscience que parce que Dieu est notre roc, nous sommes invulnérables aux choses de ce monde et qu’ainsi nous n’avons pas besoin de défense contre elles. En fait, sans une telle conscience, le vrai pardon est impossible.

            D’un point de vue psychologique, nous ne sommes pas capables de pardonner si nous croyons que quelque chose a été fait pour nous blesser nous-mêmes, ceux que nous aimons ou auxquels nous nous identifions. Cette croyance suit inévitablement notre identification corporelle puisqu’il n’y a qu’un corps qui puisse être blessé. « L’esprit est bien au-delà du besoin de ta protection » (T-4.I.13:8), souligne le Cours. Le pardon qui suit une perception d’attaque ne peut pas vraiment pardonner, parce qu’il cherche à pardonner ce qui a été vu comme un méfait ou un pêché. Il devient en lui-même une forme d’attaque subtile en prenant la forme suivante : « Tu es une personne terrible en raison de ce que tu as fait pour me blesser, moi qui suit l’innocente victime de ton attaque injustifiée. Cependant, grâce à  la bonté de mon cœur, je vais te pardonner quand même et prier pour que Dieu ait miséricorde de ton âme pêcheur. » Il n’y a bien évidemment aucun amour dans une telle déclaration. (p. 55)

 

 

 

Cause et effet

 

 

            Puisque le pêché est la cause de la souffrance, qui est son effet, il ne peut qu’être défait (ou pardonné) en démontrant qu’il n’y a pas de souffrance. Si le pêché n’a pas d’effet, il ne peut pas être une cause ; et s’il n’est pas une cause, il n’existe pas. Le Cours dit ceci :

 

« Ce qui n’a pas d’effet n’existe pas, et pour le Saint-Esprit les effets de l’erreur sont inexistants. En annulant sans cesse et avec constance tous ses effets, partout et sous tous les rapports, Il enseigne que l’ego n’existe pas et le prouve » (T-9.IV.5:5-6).

 

            D’un autre côté, nous prouvons la réalité du pêché en étant témoin de la réalité de ses effets. Si je souffre, je pointe un doigt accusateur vers celui que je crois être responsable de ma souffrance.

 

« Car nul ne qui repose le véritable pardon ne peut souffrir. Il ne tient pas la preuve du pêché sous les yeux de son frère.  […] Tu dois attester que ses pêchés n’ont pas d’effet sur toi pour démontrer qu’ils ne sont pas réels. Autrement, comment pourrait-il être sans péché ? Et comment son innocence pourrait-elle être justifiée à moins que ses péchés n’aient pas d’effet qui légitime la culpabilité ? » (T-27.II.3:6-7 ; 4:2-4)  

(p. 57)

 

 

          Shakespeare a donné un exemple poignant de ce principe dans « Le Roi Lear » (IV, vii). Il y a certainement peu de personnages littéraires qui ont eu plus de raisons d’être blessés ou en colère que Cordelia, rejetée par Lear. Elle était néanmoins la seule de ses filles qui l’aimait. Sa simple honnêteté a provoqué chez Lear une haine et une vengeance démesurée, ce qui les a chacun mené vers la tragédie. C’est seulement à la fin de la pièce que Lear reconnaît son erreur, et parle humblement à sa fille :

 

Vos larmes mouillent-elles ? Oui, ma foi ! Je vous en prie, ne pleurez-pas.

Si vous avez du poison pour moi, je le boirai.

Je sais que vous ne m’aimez pas ; car vos sœurs,

Autant que je m’en rappelle, m’ont fait bien du mal :

Vous vous avez quelques motifs ; elles, elles n’en n’avaient pas.

 

          Cordelia lui répond alors doucement : « Nul motif ! Nul motif ! », disant à son père qu’il n’a pas besoin de demander pardon. Son amour pour lui est resté inébranlé par ses actions dirigées contre elle. De son innocence et de sa non-défense, elle étend jusqu’à lui l’amour que le véritable pardon reflète. Dans ce pardon, offert et accepté, père et fille sont réconciliés et trouvent enfin la paix avant qu’ils meurent.

          En suivant le jugement du Saint-Esprit, je suis maintenant libre d’entendre Sa Voix qui dit que ton appel est destiné au même amour que je cherche, et qu’en te pardonnant ce que tu ne m’as pas fait, je me pardonne également les pêchés que je n’ai pas réellement commis. J’entendrais mon Enseignant me rappeler que la façon de se souvenir de Dieu c’est de « percevoir la guérison de ton frère comme ta propre guérison » (T-12.II.2:9).

          Ainsi, si tu m’attaques et si je réponds sans attaque, je renforce une leçon différente pour nous deux. En te montrant que l’attaque n’a aucun effet sur moi, c'est-à-dire que je ne suis ni en colère, ni blessé, ni sur la défensive, je démontre que tu n’as pas besoin de te sentir coupable par rapport à ce que tu as fait. Ton insulte ne m’a pas fait souffrir (ce que ma contre-attaque affirmerait), mais cela est plutôt vu comme un appel à l’aide auquel je réponds. Nier ce même besoin en moi-même, en nous voyant séparés l’un de l’autre, m’exclurais de la guérison. Cela renforcerait l’erreur même de la séparation que mon pardon guérirait. « La sainteté de ta relation te pardonne et pardonne à ton frère, défaisant les effets de ce que vous avez tous deux cru et vu. Et avec leur disparition disparaîtrait aussi le besoin de pêché » (T-22.in.1:7-8).

(p. 60, 61)

 

 

 

Les opportunités du pardon

 

 

          En se joignant à l’autre dans le pardon, nous nous joignons au Saint-Esprit, dont l’unique but pour toute  relation est le pardon. Dans notre union, la croyance de l’ego dans la séparation est défaite. La culpabilité disparait puisque ses racines résident dans l’attaque que la séparation des autres et de Dieu engendre. Le pardon que nous offrons à l’autre et à nous-mêmes sera également la réponse à la prière de ceux que nous pardonnons, puisque toute guérison est réciproque. Si nous cherchons honnêtement le but de vérité du Saint-Esprit, nous devons accepter Son but de pardonner les relations non guéries de nos vies afin de trouver cette vérité.

          Le Cours nous demande :

 

« Tu reconnais que tu veux le but. N’es-tu pas aussi désireux d’accepter les moyens ? […] Un but s’atteint par les moyens, et si tu veux le but, tu dois être désireux de vouloir aussi les moyens. Comment peut-on être sincère et dire : « Je veux cela par-dessus tout, et pourtant je ne veux pas apprendre les moyens pour l’obtenir ? » (T-20.VII.2:3-4,6-7) »

 

L’acceptation des moyens du pardon garantit que l’Amour de Dieu s’étendra à travers nous, apportant la paix que nous désirons par-dessus tout. (p. 63)

 

 

            « L’amour est la voie dans laquelle je marche avec gratitude » (L-I.195), enseigne le Cours, puisque l’on nous demande de remercier toutes les opportunités qui nous sont données de choisir à nouveau. Ces gens qui nous causent les plus gros problèmes, les plus grands casse-pieds de nos vies, sont les gens pour lesquels nous devrions nous sentir les plus reconnaissants. Plus la réaction de notre égo est grande (colère, blessure ou peur), plus notre culpabilité projetée a été refoulée profondément et plus grand est le morceau de l’iceberg qui a fait surface. Sans ces opportunités, cette culpabilité resterait inconnue et donc incorrigée.

 

« Il est insane de rendre grâce à cause de la souffrance. Mais il est pareillement insane de manquer de gratitude envers Celui Qui t’offre le moyen certain par lequel toute douleur est guérie et la souffrance est remplacée par le rire et le bonheur. […] Nous remercions notre Père d’une seule chose : de n’être séparés d’aucune chose vivante, et donc de ne faire qu’un avec Lui. (L-I.195.2:1-2; 6:1).

 

            Alors que nous étions tentés de percevoir la séparation de celui que nous appelions ennemi, nous le voyons désormais de nouveau comme notre frère, effrayé comme nous, seul comme nous et appelant à l’aide comme nous. Unis maintenant dans la gratitude et dans l’amour, nous marchons ensemble sur le chemin du pardon vers Dieu.

            Ainsi, dans toute situation où l’attaque semble se produire, nous sommes face à une des deux alternatives perceptuelles. Soit nous voyons la personne comme coupable, malfaisante et méritant une punition, soit nous voyons l’agresseur comme appelant désespérément à l’aide : l’appel à l’aide de celui qui croit en un Dieu vengeur, et dont l’attaque est en réalité un appel à la miséricorde et à l’amour qu’il ou elle pense non méritée.

            Il n’y a pas d’autre choix perceptuel qui s’offre à nous, et notre réponse suivra directement la façon dont nous avons vu l’action. Si nous percevons l’attaque, nous n’avons pas d’autre recours que de nous défendre d’une manière ou d’une autre. Si d’un autre côté, nous percevons la même action comme étant un appel à l’amour, qu’elle autre réponse pourrions-nous donner que l’amour ? « Où il y a l’amour, ton frère doit te le donner à cause de ce qu’est l’amour. Mais où il y a un appel à l’amour, c’est toi qui dois le donner à cause de ce que tu es » (T-14.X.12:2-3).

            C’est ici que nous voyons l’importance du concept discuté dans le premier chapitre : la projection fait la perception. La façon dont nous percevons cette situation d’attaque et de préjudice dépendra de la façon dont nous nous voyons nous-mêmes. Si nous pensons que nous sommes séparés de Dieu et que Son Amour et sa force ne nous protègent pas, nous nous sentirons, nous aussi, vulnérables et effrayés, partageant la croyance de notre agresseur. Notre propre identification à l’égo et au corps mène à la perception d’un monde effrayant et hostile ;  et la peur que le monde projette –ses expressions de colère et d’attaque – renforce notre croyance que nous sommes justement traités pour nos pêchés.

            Cependant, si nous nous identifions à notre Soi Spirituel, avec la force et la protection de Dieu qui est  notre véritable réalité et fondation, nous saurons que nous sommes invulnérables. Nous reconnaîtrons que nous n’avons pas de besoin que Dieu n’ait pas déjà comblé et par conséquent que nous n’avons pas besoin de chercher quoique ce soit à l’extérieur de nous. Ce principe d’abondance contraste avec le principe de manque de l’égo, qui stipule que ce qui nous manque peut-être trouvé en quelqu’un d’autre. Croyant en notre abondance, nous savons que rien en ce monde ne peut voler notre paix, notre joie et notre bonheur qui viennent de la connaissance que Dieu est avec nous. De nombreuses personnes à travers l’histoire ont été capables d’endurer des morts apparemment cruelles en étant parfaitement en paix avec leur assassin, parce qu’ils savaient que Dieu ne les avait pas laissé sans réconfort, même si leur vie physique leur avait été retirée. Ils savaient que leur véritable Identité n’était pas ce soi physique, mais le Soi qui reste inaltérable en Dieu pour toute l’éternité. D’une telle conscience et certitude, seule la paix est possible. Sachant que l’amour est en nous, nous regardons à l’extérieur et voyons chez les autres soit l'amour, soit son appel. C’est à partir de cette perception que le pardon devient l’expression vivante de l’Amour de Dieu ici sur terre. (p 64, 65, 66)

 

 

 

 

Chapitre 3:

LE PARDON DE L’INJUSTICE

Le problème de la colère, de la maladie et de la souffrance

 

 

 

Le renversement de la cause et de l’effet

 

 

            La cinquième leçon du livre d’exercice affirme : « Je ne suis jamais contrarié pour la raison à laquelle je pense » (L-I.5). A travers la dynamique de la projection, l’égo cherche continuellement à nous faire croire que nos problèmes sont à l’extérieur de nous, dans le monde du corps, le nôtre ou celui des autres. Ainsi, nous pensons que ce qui nous contrarie sont les problèmes perçus à l’extérieur de nous, au-delà de notre contrôle, auxquels nous devons trouver des solutions. Aussi longtemps que nous croyons à au séduisant écran de fumée de l’égo, la véritable source du problème (nos pensées erronées) restent pour toujours au-delà de notre reconnaissance et donc au-delà de la correction. Comme nous l’avons vu, ceci est le but fondamental de l’égo en toute situation : obscurcir la croyance en la réalité de la séparation qui elle seule nous contrarie. (p. 67)

 

 

            Les problèmes apparaissent dans ce monde en raison du succès qu’à l’égo de renverser cause et effet, une dynamique que nous allons maintenant explorer. La seule cause dans ce monde est l’esprit, […] et tous les aspects du monde matériel sont l’effet de l’esprit. Il ne peut pas y avoir d’exception à ce principe puisque l’esprit est le seul agent créatif. Cela est également vrai quand il « malcrée », ou qu’il fait des illusions. La malcréation ou la distorsion du pouvoir créatif de Dieu est analogue au fait de placer un prisme devant une lumière. La lumière qui passe à travers le prisme est éclatée et changée ; pourtant, elle est toujours dérivée de la lumière pure qui est la seule source. Ainsi, le monde matériel  n’est rien d’autre que la manifestation de ces rayons de lumière éclatés provenant de notre esprit, nous apparaissant sous une forme physique. La physique moderne nous dit que ces formes de matière ne sont rien d’autre que des expressions d’énergie ou de pensée, puisqu’ils ont reconnu qu’il n’y a pas de réelle distinction entre sujet et objet, entre nos pensées et ce que nous percevons à l’extérieur de nous. Elles sont les mêmes : « Les idées ne quittent par leur source » (p. 68, 69)

 

 

 

Le problème de la colère

 

 

            Aussi longtemps que ces expériences de colère sembleront être positives, leur véritable nature destructive sera dissimulée. Peu de temps après une explosion de colère, la personne sera submergée par la culpabilité de son attaque. Ainsi, une dépression ou « une gueule de bois psychologique » devient inévitable. La dépression est souvent décrite comme étant de la rage inexprimée, mais elle est encore plus liée à la culpabilité qui est protégée, puisque c’est la culpabilité que masque la dépression. Encourager l’expression de la colère renforce simplement l’accumulation cachée de culpabilité. Cela agit ainsi à nos dépens, sans mentionner le détriment occasionné à ceux que nous avons attaqué » (p. 71, 72)

 

 

            Quand les gens sont encouragés à être honnêtes les uns envers les autres, à « dire les choses telles quelles sont » et qu’ils déchargent ainsi des paroles venimeuses sur quelqu’un d’autre au nom de la vérité, ils sont rarement honnêtes ou serviables. Pourtant, quand nous sommes en colère, il est essentiel que nous ne niions ou ne repoussions pas nos sentiments, car cela les intensifie et renforce la présence de ce qui est désormais « l’ennemi ». Si la pression intérieure est trop importante et que la colère doit être exprimée, alors la reconnaissance, au moins envers soi-même, que la colère n’est pas ce qu’elle paraît-être suffira. Peut-être qu’il serait encore mieux de faire une déclaration à l’autre, comme celle qui suit, qui ferait justice à nos sentiments et énoncerait également le problème : « Je suis furieux par rapport à ce que tu as fait, mais je sais que ma colère n’est pas vraiment dirigée vers toi, mais plutôt vers moi. Là, maintenant, je ne peux pas m’empêcher de ressentir cela ; s’il te plaît, ne prend pas ça personnellement. » Si la colère ne peut pas être contenue, au moins une telle attitude minimise la culpabilité et permet d’aller au-delà. Cette reconnaissance est suffisance pour inviter l’aide du Saint-Esprit, parce qu’elle exprime la petite volonté dont Il a besoin pour dissiper notre culpabilité. (p. 72)

 

 

            Ainsi, la première étape pour apprendre à gérer sa propre colère peut nécessiter d’apprendre à ne pas en être apeuré. Mais cela doit être suivi par la reconnaissance que la colère n’est pas du tout le problème. Quelque part en nous, même si la colère semble monter, nous devons avoir la volonté de faire un pas en arrière et de la regarder différemment. Pendant ces moments, notre prière devrait être : « Père, je ne peux pas m’empêcher d’être en colère suite à ce que je pense que cette personne m’a fait. Mais aide-moi s’il te plait à regarder la situation différemment comme Tu le fais, reconnaissant qu’attaquer un autre c’est m’attaquer moi-même. Et pourquoi attaquerais-je Ton enfant et empêcher Ton amour de m’atteindre ? (p. 73)

 

 

 

La signification de la maladie

 

 

            La maladie peut être ainsi comprise comme un problème de l’esprit et non du corps. C’est une interprétation du corps affirmant que la séparation de Dieu est un fait. Puisqu’il faut deux personnes pour témoigner de la séparation, il faut également deux personnes pour faire la maladie : une qui croit qu’elle est malade et une autre qui soutient cette croyance. « Aucun esprit n’est malade jusqu’à ce qu’un autre esprit ne lui accorde qu’ils sont séparés. C’est donc leur décision conjointe d’être malades » (T-28.III.2:1-2). (p.77)

 

 

 

La Fausse Guérison par rapport à la Vraie : La Magie par rapport au Miracle

 

 

            De la même manière qu’il est impossible de ne pas former de relation particulière dans ce monde, il est impossible de ne pas  développer de symptômes physiques de temps en temps. Aussi longtemps que la culpabilité sera présente en nous, elle devra être projetée, et nos corps sont la cible favorite de l’égo. La dernière chose qui pourrait aider alors que l’on est malade, ou que l’on est en colère, c’est de se sentir coupable, parce qu’alors l’égo nous a alors trompé deux fois. Il attaque d’abord en nous rendant malade, et ensuite « nous marche dessus », en nous rendant coupable de tomber malade. Les gens qui travaillent avec Un Cours En Miracles sont souvent tentés à ce niveau-là. Ayant appris que toute «  maladie est une défense contre la vérité », ils sont ensuite fâchés quand ils attrapent des rhumes, des migraines, pour ne pas mentionner des symptômes apparemment plus graves. Ils peuvent aussi renforcer involontairement la culpabilité des autres en raison de leurs symptômes. Aucune guérison ne peut jamais résulter d’une telle attitude. (p. 79)

 

 

            Le Cours nous rappelle que notre fonction sur terre est de guérir. En guérissant, nous sommes guéris. Ces opportunités se présentent souvent quand nos sommes face à la maladie d’un autre. Cette forme de maladie que nous observons en quelqu’un d’autre et rendons réels par notre anxiété, notre culpabilité ou notre inquiétude sera le miroir de ce qui n’est pas pardonné en nous et qui nécessite la guérison. Le plan de l’égo pour le « salut » est remplacé par celui du Saint-Esprit puisqu’il nous est demandé d’ « accepter le salut pour nous-mêmes ». Nous acceptons le salut quand « nous ne donnons pas soutien au rêve de maladie de quelqu’un » (T-28.IV.1:1), ne partageant pas son rêve de séparation. Cela défait notre croyance en la réalité de la séparation et de la culpabilité en changeant notre perception de la maladie d’un autre en un appel à l’aide et à l’unité. (p. 83)

 

 

 

La signification de l’injustice et de la souffrance

 

 

            Si nous percevons quelqu’un traitant injustement un autre, que ce soit nous-mêmes, des gens aimés, ou des gens vivant dans un pays étranger, nous ne pouvons éviter de croire que celui qui perpétue l’injustice est mauvais ou mérite une punition. La leçon que nous enseignons alors, c’est que les gens ne devraient pas blesser d’autres personnes parce que cela nous met en colère et que nous ne les approuvons pas, eux ou leurs actes. Ces actions sont « mauvaises » et ceux qui les commettent le sont donc aussi. Si les gens souhaitent être « bons », ils doivent  arrêter ce qu’ils font, puisque l’approbation que nous leur offrons dépend de leur attitude. Il ne s’agit pas seulement de notre approbation, mais de celle de Dieu, Que nous pensons représenter. Ainsi, à partir du moment où il y a eu une perception de l’injustice, la seule alternative qui peut suivre est celle du jugement qui instaure les conditions de l’ « amour » : soit les gens se comportent selon nos valeurs, soit ils nient le salut et sont chassés du Royaume de Dieu. Ceci est un autre exemple de ce que le Cours appelle l’arrogance de l’égo, présumant savoir ce qu’est la volonté de Dieu et s’arrogant le droit de l’appliquer.

            Si d’un autre côté, nous percevons l’injustice comme étant un appel à l’aide effrayé, suivant le jugement du Saint Esprit discuté ci-dessus, nous ne pouvons pas voir celui qui perpétue cette injustice comme étant mauvais ou pêcheur. La leçon que nous voulons donc enseigner, c’est que cette personne est aimée par Dieu et mérite cet Amour, quelles que soient ses actions. Il n’y a pas d’autre leçon que nous voudrions enseigner, parce qu’il n’y a pas d’autre leçon que nous voudrions apprendre. Une personne qui ressent l’Amour de Dieu voudrait uniquement démontrer son Amour à ceux qui ne le connaissent pas. Cela ne signifie pas que nous devons nécessairement approuver les actions de la personne qui « commet l’injustice », mais simplement que nous agrandissons le cercle d’aide pour inclure ceux qui semblent apporter cette souffrance  à ceux qui souffrent. Une perception qui les exclue vient d’un désir inconscient de trouver un bouc émissaire afin de projeter notre culpabilité. (p. 84, 85)

 

 

 

Pratiquer la justice

 

 

             Mettre des limites aux tentatives de ceux qui veulent détruire les limites sociales et/ou personnelles est souvent l’acte le plus aimant que nous puissions faire. Il n’y a peut-être pas d’expérience plus terrifiante que celle de croire que le monde ne peut pas nous contenir, et que nous sommes en fait omnipotents et au-delà de l’autorité personnelle et gouvernementale. Une telle expérience dans notre propre monde renforce la croyance fondamentale qu’en vertu de notre séparation d’avec Dieu, nous sommes responsables de l’univers. Puisque nous avons usurpé Sa place, Il est maintenant impuissant face à nous. Cette croyance mène inévitablement à notre peur terrifiante de ce qui nous sera fait en riposte à ce que nous croyons avoir fait. Cette expérience de terreur est clairement manifeste chez les gens sérieusement perturbés, dont la perturbation psychologique résulte, à un certain niveau, de leur manque de confiance en ce que les autres puissent les contrôler, les conforter et les aimer. (p. 91)

 

 

Expérimenter la souffrance peut faire partie d’une expérience transformatrice, que ce soit notre souffrance ou qu’elle soit vue ailleurs. Cela ne peut jamais être la Volonté de Dieu qu’un de ses enfants souffre, mais Sa Volonté est que nous apprenions d’elle lorsque nous avons décidé de la rendre réelle pour nous. […] Quand la souffrance est tournée vers le Saint Esprit, elle pour nous fournir l’opportunité d’apprendre Sa leçon : puisque la paix reste à jamais invulnérable à tout ce qui lui est extérieur, l’enfant de Dieu ne peut pas vraiment souffrir. Ce que nous étiquetons souffrance est ce que nous avons rendu réel dans nos esprits. C’est à cet endroit là que la correction est nécessaire.

            Les occasions douloureuses, les épreuves à n’importe quel niveau, sont simplement des chances pour pratiquer le pardon :

 

« Les épreuves ne sont que des leçons que tu as manqué d’apprendre et qui te sont présentées à nouveau, de sorte que là où tu avais fait le mauvais choix auparavant, tu peux maintenant en faire un meilleur, échappant ainsi de toute la douleur que t’avais apporté ce que tu as choisi auparavant » (T-31.VIII.3:1).

 

« Cette unique leçon apprise te libérera de la souffrance, quelque forme qu’elle prenne. Le Saint-Esprit répétera cette seule leçon de délivrance qui inclut tout jusqu’à ce qu’elle ait été apprise, peu importe la forme de souffrance que tu ressens. Quelle que soit la blessure que tu Lui portes, Il répondra par cette vérité très simple. Car cette seule réponse enlève la cause de toute forme de chagrin et de douleur » (T-27.VIII.11:1-4).

 

            Cette réponse est le pardon, la base de la véritable justice. Elle est basée non sur la douleur ou la blessure, mais sur la perception qu’il n’y a rien à pardonner. […] (p. 92, 93).

 

 

            A moins que notre but soit d’aider toute personne prise dans l’erreur, nous allons répondre à la projection de notre propre culpabilité et continuer à regarder un monde d’intérêts séparés. Une telle perception ne peut d’abord venir que d’une croyance à propos de nous-mêmes. Si nous croyons que nous sommes séparés, nous verrons un monde de séparation, de gens avec des caractéristiques opposées de bien et de mal, d’amour et de haine, ceux qui doivent être soutenus et ceux à qui il faut s’opposer, ceux qu’il faut juger et ceux qu’il faut vaincre. La véritable guérison et la vraie correction deviennent alors impossibles. (p. 93)

 

 

Le rôle du Saint-Esprit

 

 

             Le pouvoir de l’amour mis en contraste avec celui de la force est exprimé dans le conte du soleil et du vent, ces derniers argumentant pour savoir lequel était le plus fort. Regardant vers la terre, ils virent un homme se promenant, habillé d’une veste. Ils décidèrent de mettre un terme à leur débat en voyant lequel des deux pourrait faire retirer à l’homme sa veste. Le vent commença le premier et souffla aussi fort qu’il pu. Le seul effet que cela produisit fut que l’homme serra encore plus fort sa veste contre lui. Quand vint le tour de soleil, il se mit simplement à briller. Plus il brilla, plus l’homme se réchauffa et au bout de quelques minutes, il retira sa veste. La leçon est claire. Pour produire un changement chez l’autre, nous n’avons uniquement besoin de laisser la lumière de Dieu briller. Exercer des pressions d’une manière ou d’une autre provoque uniquement une plus grande défensive chez les autres. Notre égo rencontre un autre égo. Ainsi, le résultat doit toujours être contre-productif et apporter souvent les choses mêmes que nous ne voulions pas.

            Nous revenons ainsi au problème fondamental qu’est la façon dont on peut entendre le Saint-Esprit, afin de laisser Sa lumière briller à travers nous. Pour y arriver, nous devons abandonner notre culpabilité, qui n’est pas seulement une attaque contre nous-mêmes, mais  aussi un assaut à l’encontre de Dieu lorsque nous essayons de nier sa présence et de rendre sa Voix inaudible pour toujours. Aussi longtemps que nous laisserons la culpabilité parasiter par ses bruits nos esprits, nous ne pourrons jamais entendre la Voix qui parle pour notre non culpabilité et celle de tous nos frères et sœurs. Non seulement la culpabilité cache notre vrai Soi, mais elle nous empêche de voir la lumière de ce Soi chez les autres. Puisque l’attaque n’est rien d’autre que de la culpabilité projetée, l’attaque sous quelque forme que ce soit dissimulera le Saint-Esprit sous un nuage de culpabilité. Cependant, décider de voir l’attaque comme un appel à l’aide exprime le désir d’entendre Sa Voix, afin qu’il nous soit donné la vision de pardon qui nous pardonnera notre culpabilité. Ainsi, un importun désespéré nous offre l’opportunité de faire rencontrer l’attaque et l’amour, et apprendre ainsi la seule leçon que nous enseignons. (p. 95)

 

 

 

 

Traduction libre par Mathieu 

  

  

  

  

 

  Forgiveness and Jesus, chapitre 4 à 16 (cliquez ici) 

 

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9 août 2011 2 09 /08 /août /2011 10:00

 

 

   Extraits de "Forgiveness and Jesus »

 

de Kenneth Wapnick 

 

 

 

 

Chapitre 4 à 16

     

 

 

 

 

 

 Image livre

 

 

 

 

 

 

 

 

Forgiveness and Jesus, chapitre 1 à 3 (cliquez ici)

Forgiveness and Jesus, chapitre 4 à 16 (sur cette page)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 4 :

 

LA SIGNIFICATION DE L’AMOUR ET DE LA SEXUALITE

 

 

 

Le Pardon et l’Amour : La Relation Sainte

 

 

            […] Ce qui obscurcit notre consicence de la présence de l’amour en nous et dans nos relations est la culpabilité. Au fur et à mesure que deux personnes continuent à apprendre leurs leçons de pardon, leur culpabilité décroit proportionnellement. C’est en réalité cet amour qui « croit » dans une relation. En réalité, c’est la diminution de la culpabilité dans une relation qui permet à l’amour, qui était là depuis toujours, de naître à nos esprits.    

            L’amour n’a qu’une Source et ne peut avoir qu’un seul but, son propre épanouissement. C’est un cercle sans fin qui s’étend pour embrasser tous les enfants de Dieu. Bien qu’il ne soit pas possible d’aimer chaque personne de la même manière ou de partager la même intimité avec tout le monde, il est possible de ne pas avoir d’interférence avec l’extension de l’amour. Par conséquent, personne n’est exclu. Le défaire de toutes ces interférences est le but de toutes les relations, qu’elles soient temporaires ou qu’elles durent toute une vie. (p. 102, 103)

 

 

            Les problèmes relationnels sont donc toujours des projections de culpabilité présente en chacun des individus concernés. Plutôt que de voir la culpabilité à l’intérieur, les partenaires choisissent chacun de la voir en l’autre. La mauvaise foi inconsciente de ces manœuvres empêche toute guérison de se produire. Le désir de mettre fin à une relation devenue trop contraignante peut parfois être une tentation de ne pas apprendre les leçons de défaire de la culpabilité qu’a fourni le Saint Esprit. Notre peur de la paix que le pardon apporte devient trop grande, et nous ne voyons pas d’autre recourt que de suivre les conseils de notre égo et de chercher encore et encore le réconfort dans les relations particulières. (p. 104)

 

 

 

La sexualité et le célibat

 



          L’une des croyances dominantes de l’égo concernant le sexe est qu’il permet d’évacuer les tensions, ce qui est également un tenant central de la théorie de Freud. C’est une forme de la même erreur que nous avons observée plus tôt qui affirme que la colère est une émotion fondamentale de l’être humain dont l’énergie doit donc être soit exprimée, soit réprimée. La tension ne vient pourtant pas du corps, mais résulte du conflit de nos esprits entre Dieu et l’égo. Sa seule échappatoire vient quand nous choisissons l’Un et abandonnons l’autre. Mettre les tensions sur le compte des pulsions sexuelles, cherchant à résoudre le problème à ce niveau auquel l’égo voudrait que nous le résolvions, renforce simplement l’erreur de l’identification corps-égo qui est la source fondamentale de la tension. De cette manière, la source du problème est tenue encore plus loin de la guérison.    

          Le problème fondamental n’est donc pas de « coucher ou ne pas coucher », mais quelle voix nous choisissons de suivre. Lorsque nous poursuivons les buts de l’égo, la culpabilité semble résulter dans l’une de ses nombreuses formes, puisque son but sera d’attaquer et de séparer. En choisissant de suivre l’égo, nous avons choisi de suivre la particularité. De ce fait, l’autre devient l’objet qui peut combler nos besoins de particularité. En nous percevant nous-mêmes comme ayant besoin de réalisation, nous nous auto-avilissions également. La culpabilité et la haine sont les seules récompenses que nous allons recueillir, au lieu de l’amour qu’apporte le pardon du Saint-Esprit. (p. 108)

     

 

 

 

Chapitre 5

CONCLUSION : LA FOI, LA PRIERE ET LE PARDON

 

 

 

La nécessité d’avoir la foi    

 

 

                Regarder la culpabilité et la peur est une expérience effrayante par définition et par expérience. Quand nous continuons sur la voie spirituelle, la souffrance de ces expériences augmente en intensité ainsi que nos sentiments de désespoir. Notre cas semble s'empirer plutôt que de s'améliorer. C'est tout simplement que nous nous approchons des couches les plus profondes et les plus réprimées de culpabilité et de peur, la véritable fondation du système de l'ego. Désespéré, l'ego essaie de détourner ce pas final menant à sa dissolution et dans un dernier élan de « la dernière chance », il cherche à nous attaquer comme il ne l'a jamais fait auparavant.

            Bien que les formes diffèrent beaucoup selon les individus, personne n'échappe à cette partie du chemin. Pour cette raison, le Cours fait fréquemment référence aux périodes « inconfortables et troublantes », pour ne pas mentionner la terreur, qui se trouvent le long de la voie :

 

L’ego est particulièrement susceptible de t’attaquer lorsque tu réagis avec amour, parce qu’il t’a évalué comme étant non aimant et tu vas à l’encontre de son jugement. L’ego s’attaquera à tes motifs dès qu’ils ne s’accorderont nettement plus avec la perception qu’il a de toi. C’est alors qu’il passera brusquement […] à la méchanceté quand tu décides de ne pas tolérer l’abaissement de soi et d’y chercher remède (T-9.VII.4:5-7 ; T-9.VIII.2:9-10).

 

            Le problème de notre culpabilité doit être reconnu avant d'être résolu et l'ego fait tout pour nous en empêcher. Maintenant que toute la terreur de notre culpabilité devient exposée, l'ego devient désespéré. Il se produit alors en nous la plus forte tentation d'abandonner et de retourner au confort de l'ego. « Arrête » nous hurle-t-il dans les oreilles. « Ne va pas plus loin, car seuls l’oubli et la terreur t’attendent ». Il essaie vraiment de nous effrayer jusqu'à la mort. "Je te l'avais dit, tu n'aurais jamais dû me quitter, regarde dans quel dégât tu te trouves, c'est pire qu'avant. Reviens-moi et je t'apporterai la paix et la sécurité du passé."

L'égo nous dit que nos vies ont été mal guidées, que nos efforts spirituels n'étaient qu'illusions et que Dieu n’est rien de plus qu'un mythe ou une projection de quelque dérangement psychologique ou fantaisiste. Il nous presse de retourner à la "réalité" et aux tentations du monde.

Tentés encore une fois par les "cadeaux" de la projection, nous commençons à attaquer, incluant même Dieu et Ses aides. Les personnes et les dévotions qui avaient été auparavant des sources de forces et de réconfort sont perçues comme des outils de l'ego ou du diable. Tout espoir semble perdu, remplacé par une terreur plus intense.

            Ce stade est analogue à ce que les mystiques chrétiens appelaient "La nuit obscure de l'âme" qui est décrite comme la période de grande froideur qui précède la dernière expérience finale d'union avec Dieu et qui était traditionnellement le but des mystiques. Vu autrement, on pourrait dire que ces personnes se sont rendus suffisamment loin pour reconnaître que "le monde que je vois ne possède rien que je veuille » (L-I.128). Le monde des illusions ne peut plus servir de motif à notre particularité dans le but de nous apporter un répit de culpabilité et d'angoisse. Les possessions, la gloire, la fortune, le statut social, les amants ou les ennemis ne nous satisfont plus, car aucun d'eux n'est durable. Ces personnes sont allées assez loin pour réaliser que tout ce quelles désirent est Dieu, car Lui seul est Éternel. Cependant, elles n'ont pas encore atteint le point où elles peuvent faire cet engagement sans équivoque. Il y a une partie d'elle qui craint encore devoir tout Lui retourner.

            Prises dans un "no man's land", elles ne désirent plus les cadeaux de l'ego, mais ne peuvent pas encore accepter ceux de Dieu. Pendant que la culpabilité et l'angoisse commencent à monter, elles n'ont pas d'endroit où être réconfortées. Elles ont passé le point de "non-retour". Elles ne peuvent plus retourner vers le monde, et craignent encore un peu de se tourner vers Dieu. Il en résulte une sensation de vide et de tristesse ainsi que d'échec qu’est la vie sans Dieu : c’est la nuit sombre de l'âme. Personne ne peut transcender l'ego sans passer par cette expérience. De plus, c'est une étape qui n’arrive pas qu’une fois. Nous expérimentons cet inconfort à plusieurs reprises sur la route du pardon de notre culpabilité. (p.115, 116, 117)

 

[…]

 

            La peur et la terreur ressenties ici sont presque au-delà de ce que nous pouvons imaginer, car presque toutes nos croyances étaient destinées à nous préserver de ce moment. Sans la conscience qu'il y a Quelqu'un à l'intérieur de nous Qui n'est pas de nous, une Personne Qui peut nous protéger, nous réconforter et nous guider, il est très improbable que cette étape puisse être dépassée avec succès. Nous sommes renvoyés à la désolation totale et au désespoir de la vie de l'ego avec laquelle nous nous sommes toujours identifiés. La haine de soi que nous avions toujours essayé de projeter sur les autres nous confronte en pleine tête et souvent le suicide semble la solution la plus attrayante de toutes :

 

Il y a un instant où la terreur semble saisir ton esprit si entièrement qu’il semble n’y avoir aucun espoir d’évasion. Quand tu te rends compte, une fois pour toutes, que c’est de toi dont tu as peur, l’esprit se perçoit lui-même divisé. […] Maintenant, pour un instant, un meurtrier est perçu au-dedans de toi, désirant ardemment ta mort, tramant contre toi des punitions jusqu’au moment où il peut enfin te tuer. (L-I.196.10:1-2 ; 11:1)

 

            Nous avons souvent besoin d'expériences terrifiantes pour faciliter notre retour vers Dieu que nous avons renié, afin de réaliser notre dépendance totale de Lui : « Ce moment peut être terrible. Mais il peut aussi devenir le temps de notre libération d'un esclavage misérable » (L-I.170.8 :1-2). Ceci n'est pas une étape qui doit être approchée trop tôt ou avec hâte. Si par nous-mêmes, nous étions responsables du plan de notre salut, nous serions toujours tentés de nous presser. Il n'y a rien que l'ego aimerait mieux que de voir nous diriger à toute vapeur sur un chemin qui semble aller vers Dieu, pour au final devenir si effrayé que nous nous détournons de Lui pour aller vers l’ego, convaincu d'avoir fait notre part alors que Dieu a encore une fois manqué de faire la sienne. La culpabilité doit être approchée très lentement afin que nous gagnons en confiance et soyons assurés que nous ne serons pas déchirés en morceau par les alliés dévastateurs de l'égo (la peur et le désespoir) qui attendent notre destruction.  

            Le curriculum du Saint-Esprit est planifié pour chaque individu afin que nous puissions approcher cette étape de la meilleure façon possible pour notre apprentissage. Etape par étape, nous sommes menés à travers Ses leçons de pardon, « vers le haut de l’échelle que la séparation t’a fait descendre » (T-28.III.1:2). Chacune est semblable, mais nous devons apprendre les leçons sous une myriade de formes différentes jusqu’à ce que nous atteignions le point où ne comprenons son application universelle.  Ainsi, le livre d’exercices dit de ses leçons :

 

Chacune d’elle contient tout le curriculum si elle est comprise, mis en pratique, acceptée et appliquée à tous les évènements apparents au cours de la journée. Une seule suffit. Mais à celle-là il ne faut faire aucune exception. Ainsi nous avons besoin de toutes les utiliser en les laissant se fondre en une seule, chacune contribuant au tout que nous apprenons (L-I.rVI.in.2:2-5).

 

            Le Saint-Esprit a besoin de notre patience et de notre confiance en ce que nous ne regardions pas au-delà de la présente leçon qu'Il nous a donnée. Nous ne sommes pas conscients de la profonde étendue de notre peur, mais notre foi nous assure que nous ne recevrons jamais plus que nous pouvons gérer. Quand les choses deviennent difficiles, nous allons apprendre que de nous-mêmes nous ne pourrions pas y arriver, mais nous n'avons pas à le faire seul. Il y en a Quelqu'un à nos côtés Dont la force deviendra la nôtre si nous en profitons. Il nous demande seulement d'accepter la grâce de Sa Présence afin qu'Il puisse nous aider à quitter notre monde de cauchemar et marcher dans la lumière qui remplit le cœur de chacun de nous qui savons que Dieu est Amour. (p.117, 118, 119)

 

 

 

La foi et la Prière : la signification de l’abondance

 

 

            Il nous est demandé d’utiliser la déclaration citée précédemment du livre d’exercices chaque fois que nous sommes tentés par la terreur, l’appréhension ou quelque forme de souffrance que ce soit : « Je pardonnerai et ceci disparaîtra » (L-I.193.13:3). Ce qui disparaît n’est pas la forme extérieure du problème parce que cela n’est pas le problème. Ce qui disparaît est notre façon erronée de regarder ce problème. Comme le dit le Cours : « Ce cours porte sur la cause et non sur l’effet » (T-21.VII.7:8). Il cherche à changer la cause de nos problèmes, qui est notre façon erronée de penser et de percevoir, et non pas les effets de ces pensées. Ainsi, si nous sommes coincés dans un bouchon et en retard pour une réunion, nous ne devrions pas prier le Saint-Esprit pour disperser les voitures de façon à ne pas être en retard, mais plutôt pour guérir nos esprits de ces sentiments d’anxiété, de tracas ou de culpabilité. […] (p. 121, 122)

 

 

 

Notre fonction qu’est le pardon

 

 

            Le pardon demande un changement de perspective sur la façon dont nous voyons le monde de l’illusion. Si nous le voyons comme un endroit où l’on trouve du plaisir et où l’on cherche à éviter la douleur, nous deviendrons dépendant de ce qui est à l’extérieur : nous allons aimer ce qui nous satisfait, et détester ce que nous croyons pouvoir nous blesser. Avec une telle perspective, la paix est impossible puisque les plaisirs ou les blessures terrestres ne peuvent qu’apporter le conflit : Si nous croyons que quelque chose peut nous donner du plaisir, nous allons aussi croire que cela peut nous faire mal. Une ambivalence inhérente est ainsi investie dans toutes choses de ce monde et un amour inconditionnel et permanent devient impossible. Le monde est alors séparé en deux camps, et l’unique Création d’amour de Dieu est niée. (p. 124)

     

 

            Une fois que nous expérimentons que c’est notre choix d’abandonner notre investissement dans les choses terrestres et donc notre espérance qu’elles vont nous apporter le salut ou le bonheur, le ressentiment et le sentiment de perte ou de sacrifice deviennent impossibles. Quand nous réalisons finalement tout ce que Dieu nous a donné, nous penserons, « étonné et ravi, que pour tout cela [nous avons] renoncé à rien ! » (T-16.VI.11:4) Le chemin vers Dieu est censé être joyeux en raison de Celui vers Qui il mène. En effet, quand notre désir se met en accord avec celui du Saint-Esprit, seule la joie et la paix peuvent en résulter. Dans cette union des volontés, l’égo est défait et ses apparents dons disparaissent, éclipsés par l’unique don de Dieu.

            Le but du pardon est de nous aider à atteindre la perception unifiée que ce monde n’a rien à nous offrir parce qu’il n’y a rien ici qui dure et que « nous ne pouvons pas l’emporter avec nous. » Seul Dieu dure, et la réelle valeur des choses terrestres est de nous aider à apprendre la leçon que le Cours voudrait enseigner : Il n’y a pas de monde. Intrinsèquement, les choses de ce monde ne sont ni mauvaises ni bonnes. C’est le but que nous leur donnons qui détermine leur valeur. Le véritable plaisir vient de l’accomplissement de notre fonction en faisant la Volonté de Dieu dans le contexte de notre vie de tous les jours. La douleur résulte de la non-réalisation de notre fonction, c'est-à-dire le déni des leçons de pardon du Saint-Esprit. Si l’on ne garde pas cette perspective élargie à l’esprit, nous nous trouvons repoussés à expérimenter les besoins qui n’ont pas été satisfaits dans le passé ou le présent. (p. 125, 126)

   

 

            Pour résumer, travailler sur un problème avec le pardon est un processus qui passe en premier par la reconnaissance que les autres ne sont pas responsables de notre tristesse, et ensuite que tous nos besoins et manques ont été comblés et n’attendent que notre acceptation. « Que je reconnaisse que mes problèmes ont été résolus » (L-I.80). Au-delà de notre culpabilité est l’abondance et la complétude de Dieu. Notre décision de ne vouloir que l’abondance pour nous-mêmes et pour tous les autres est la décision de pardonner. C’est une décision qui permet au Saint-Esprit de nous aider à remplir la seule fonction que nous avons réellement, puisque c’est la seule donnée par Dieu qui rend toutes les autres possibles. Il n’y a que de cette façon que le réel plaisir est trouvé, puisqu’il n’y a que dans la paix de Dieu que nous trouvons le repos pour nos âmes. (p.126)

 

 

 

 

 

 

      

 

 

 

 

 

 

    

 

 

PARTIE II :

LES ENSEIGNEMENTS DU NOUVEAU TESTAMENT

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

Chapitre 6 :

LE MONDE DE L’EGO : LES RELATIONS PARTICULIERES

 

 

 

Prendre sa croix

 

 

            [...] Nous avons déjà vu comment une vie de souffrance provient de la perception de nous-mêmes comme étant une victime, et que cela ne peut jamais être la Volonté de Dieu pour nous. Sacrifier quelque chose a le même effet psychologique que de l’enlacer, puisque cela établit une valeur à ce qu’aucune chose ici ne peut avoir. Personne ne se bat contre quelque chose à moins de croire que c’est réel et qu’il y a une utilité à s’y opposer. L’enseignement de Jésus sur la « renonciation » exprime un changement d’attitude [mentale], de l’égo à Dieu, et non pas un cours de conduite. Nous abandonnons notre investissement dans les choses de ce monde, qui est toujours un investissement dans la culpabilité, et non pas dans ces choses elles-mêmes. […] (p.137)

   

 

            Jésus était l’expression la plus complète d’une vie ayant totalement transcendé l’égo. Si la croix ou la crucifixion est le symbole de l’égo, alors prendre sa croix signifie suivre le chemin de Jésus, c'est-à-dire la transcendance de l’égo. Nous pouvons nous identifier au défaire de la culpabilité de notre égo, plutôt qu’aux épreuves et douleurs d’abandonner cette culpabilité. Comme le dit le Cours : « La crucifixion est toujours le but de l’ego. Il voit chacun coupable, et par sa condamnation, il voudrait tuer » (T-14.V.10:6-7). Puisque la relation particulière est le cœur de la culpabilité, le chemin de la croix consiste à défaire ces relations destructrices.

            Ce chemin qu’est le processus du Salut pour nous-mêmes n’est certainement pas sans difficulté. Cependant, ces difficultés ne doivent pas être glorifiées ou spiritualisées, mais plutôt comprises dans le contexte du besoin qu'a l’égo de « rendre les coups. » Abandonner notre investissement dans une relation particulière provoquera de la souffrance. Il est impossible de changer ces relations qui représentent notre sécurité et notre protection contre la culpabilité sans expérimenter de la culpabilité. Puisque c’est la peur de cette culpabilité qui a fait que nous avons écouté à la voix de l’égo en faveur de la particularité, c’est la même peur qui va surgir une fois que l’investissement dans nos relations particulières commence à changer et que la culpabilité est autorisée à faire surface dans notre expérience consciente. Lorsqu’il évoque le passage d’une relation particulière à une relation sainte, le Cours dit que la relation pourrit être « perturbée, désaccordée et même très pénible » (T-17.V.3:3). Comme nous l’avons vu, regarder la culpabilité et la peur est effrayant ; et où il y a de la peur, la douleur et la souffrance ne peuvent être évitées. (p. 137)

   

 

            Il est donc crucial, non seulement que nous prenions notre croix pour aller au-delà de l’égo, mais aussi que nous prenions la main de Jésus et que nous le suivions. Sans sa guidance, nous ne pouvons pas aller au-delà de la peur et de la douleur que la croix peut représenter. Au lieu de cela, nous nous identifions inévitablement à la peur, faisant d’elle notre seule réalité. (p.140)

 

 

Pour résumer, il est inévitable que nous passions à travers l’anxiété et la souffrance temporaire de la transcendance de l’égo si nous voulons atteindre la paix et la joie qui est le véritable héritage de notre Père, Dont « la Volonté est pour moi le parfait bonheur » (L-I.101). Vouloir prendre ce chemin, c’est désirer cette paix, et un but ne peut pas être atteint sans moyens. Notre but est la vie éternelle que Jésus nous propose. C’est ce but de liberté qui devrait être notre point de mire, non pas la douleur de laisser derrière nos relations particulières. Nous devrions être de bonne humeur parce que ce qui est mort sur la croix était la peur, et Jésus nous enseigne maintenant de dépasser cette peur en « prenant sa croix » du pardon. (p. 140, 141)

 

 

 

L’enseignement de Jésus sur les relations particulières

 

 

            Jésus instruit donc ses disciples ainsi : « Quiconque veut sauver sa vie la perdra ; mais quiconque perd sa vie pour moi la trouvera » (Mt 16:25). En cherchant à sécuriser nos vies d’égo en gardant nos relations particulières, nous perdons réellement notre vie puisque nous avons placé notre foi en rien. En abandonnant ces attachements, choisissant une relation sainte au lien de la particularité, nous prenons la seule décision qui rétablit notre conscience de notre véritable vie en Dieu. Nous trouvons ainsi la véritable signification de la vie et nous réalisons, encore une fois, « étonné et ravi, que pour tout cela [nous avons] renoncé à rien ! » (T-16.VI.11:4) […]

            Ce même enseignement est retrouvé dans la déclaration de Jésus de nous faire eunuque pour l’amour du royaume (Mt 19:12). Comme nous l’avons vu au Chapitre 4, Jésus ne pouvait pas préconiser le célibat et nous exhorter à nous abstenir d’avoir des relations sexuelles dans le but de rester « pur » pour lui seul. Il nous exhorte plutôt de faire le choix intérieur de le choisir lui en premier. De cette manière, toutes nos relations, quelque soient leur forme, peuvent jaillir de son amour. Une fois qu’il est au centre de nos relations, nous pouvons expérimenter la véracité de ses mots : « Quiconque fait la volonté de mon Père au ciel est mon frère et ma mère et ma sœur » (Mt 12 :50). Il n’y a qu’en demeurant en sécurité en Dieu que nous reconnaissons nos relations comme étant des opportunités d’apprentissage qui nous permettent d’étendre l’amour de Jésus à tout le monde. (p. 144, 145)

 

 

            Jésus nous a dit qu’il était venu apporter la paix (Jn 14:27), mais le faux et fugace sens de sécurité qui résulte de relations construites sur la dépendance à l’amour particulier n’est pas la paix que Jésus nous offre. Nous devons plutôt apprendre à renoncer à ce faux soi qui voudrait que nous cherchions de telles relations, et choisir à la place la seule relation avec lui qui unit toutes les autres en elle-même. Nous devons nous désengager de tout attachement à toute chose qui n’est pas de Dieu afin que nous puissions finalement être unis à notre véritable réalité. Pour nous aider à passer de l’enfer de nos vies d’égo au paradis de la vie de Dieu, Jésus nous envoie les uns les autres, ses messagers, nous apportant de très joyeuses nouvelles. Cependant, à moins qu’il reste lui-même au centre de nos relations, leur message de pardon, de joie, de bonheur sera perdu dans la culpabilité, la douleur et la détresse. Dans chaque relation, Jésus nous appelle donc : « Venez vers moi, tous ceux qui travaillent et qui sont accablés, je vais vous donner du repos » (Mt 11:28). La culpabilité et la peur de nos relations particulières sont donc transformées, à travers le pardon, dans le reflet de l’amour de Dieu. (p.145, 146)

 

 

 

La toile de la particularité : la haine particulière envers Jésus

 

 

            La combinaison du pêché, de la culpabilité et de la peur que les disciples ont expérimentés après la crucifixion serait au-delà de notre compréhension, trop terrifiant à contempler. Pourtant, comme nous l’avons vu au Chapitre 1, chacun de nous porte ces sentiments à l’intérieur puisque nous partageons le même égo collectif, similaire en un sens au concept de Jung de l’« inconscient collectif. » Rien que d’y penser, cela fracasserait nos esprits. Sans les mécanismes de déni et de projection, il serait impossible pour nous de survivre. Ces mêmes mécanismes de défense nous garantissent cependant que cette survie sera faite de souffrance, de douleur, de terreur et de mort. Les disciples se blottissant les uns contre les autres dans la chambre à l’étage est un symbole pour nous tous. Ces heures terrifiantes qui se sont produites une fois dans l’histoire se reproduisent quotidiennement dans nos vies, bien que ce soit sous des formes différentes. « A chaque jour et à chaque minute de chaque jour, et à chaque instant contenu dans chaque minute, tu ne fais que revivre cet unique instant où le temps de la terreur prit la place de l’amour » (T-26.V.13:1). Puis, soudainement, au milieu de la terreur des ténèbres de l’égo, Jésus apparaît avec son message apaisant de pardon. […] (p. 156)

 

 

 

 

Chapitre 7

LE PARDON : LES ENSEIGNEMENTS

 

 

 

La Question du Divorce

 

 

            Une fois que l’égo nous a convaincu que le problème résidait dans les relations physiques et non dans les esprits des personnes jointes dans la relation, cela n’a plus d’importance si la relation inconfortable est interrompue ou simplement supportée dans la souffrance. Dans les deux cas, l’égo ressors triomphant puisque la culpabilité sous-jacente est cachée derrière la colère ou l’auto-apitoiement.

            Quand une relation est « rompue » par l’égo, il a réussi à mettre en place un rideau de fumée qui nous permet de croire que notre problème vient de l’autre ou de la relation, où que ce soit sauf en nous-mêmes. Notre problème fondamental qu’est la culpabilité est donc « protégé » en l’externalisant sur la relation. Cela mène à la croyance magique qu’en mettant fin à la relation (soit par le divorce ou par d’autres moyens), on a résolu le problème. C’est pour cela qu’en de si nombreuses circonstances, les gens passent d’une relation à une autre, cherchant sans cesse « la relation parfaite » qui mettra fin à leurs problèmes. En cherchant la paix et le bonheur en quelqu’un d’autre, ils ne reconnaîtront jamais que leur seul espoir de paix réside dans leur relation avec Dieu. D’un autre côté, nous pouvons protéger notre culpabilité en restant dans une relation que le Saint-Esprit voudrait que nous quittions, nous « réjouissant » de façon masochiste d’être une victime innocente ou en croyant avec autosatisfaction qu’une telle souffrance et qu’une telle douleur est le sacrifice demandé par Dieu pour notre salut. (p. 169)

 

 

 

L’amour des Pêcheurs et des Pauvres (« Anawim »)

 

 

            Puisque nous avons tous des egos, autrement nous ne serions pas dans ce monde, nous devons tous partager sa pauvreté. Le Cours définit les « pauvres » comme « ceux qui ont mal investi, et ils sont pauvres en effet ! Parce qu’ils sont dans le besoin, il t’est donné de les aider, puisque tu es parmi eux » (T-12.III.1:3-4). Les « pauvres » ou les « Anawim » qu’ « aimait » Jésus étaient ceux qui étaient douloureusement conscient de leur besoin d’aide et de guérison. Ils étaient les « petits enfants » du Mt 18:3, dépendant totalement du soutien de Dieu. En demandant ouvertement cette aide de Jésus, ils étaient capables de la recevoir de lui. Et il pouvait ainsi les aider.

            Cette reconnaissance franche de notre culpabilité, exprimant notre désir de pardonner, est tout ce que nous demande Jésus. Le reste du travail lui appartient. […] (p. 179)

 

 

 

 

Chapitre 10 :

LA FOI DANS LE DIEU D’AMOUR

 

 

 

La Disponibilité de l’Amour de Dieu

 

 

            Par conséquent, tout ce dont Dieu a besoin de nous sont nos efforts et notre foi persistante en Lui, que nous puissions « prier continuellement et ne jamais perdre espoir » (Lk 18 :1). Au chapitre 5, nous avons discuté de la véritable signification de la prière. Puisque Dieu n’a pas crée ce monde matériel, qui n’existe que dans nos esprits dupés sous la forme de pensées malcrées, Il ne peut jamais répondre à nos requêtes pour des choses matérielles. Son amour n’est pas matériel. Au contraire, notre Père sait que nous avons besoin de guérir notre esprit. C’est dans ce but qu’il nous a donné le Saint-Esprit, rendu manifeste à travers Jésus. Quand il nous apparait que Dieu est retardé dans Sa réponse à notre aide, c’est parce que nous avons demandé les mauvaises choses et Dieu ne répond pas avec des illusions puisque cela n’aurait pour effet que de renforcer la peur sous-jacente à cette requête. (p.218)

 

 

 

Faire confiance à Dieu

 

 

            Quand nous ressentons de la douleur ou quand nous pleurons une perte perçue, nous serons confortés par Dieu si nous nous tournons vers Lui.

 

« Quelle inquiétude peut avoir celui qui remet son avenir entre les Mains aimantes de Dieu ? De quoi peut-il souffrir ? Qu’est-ce que peut lui causer de la douleur ou lui faire éprouver une perte ? Que peut-il craindre ? Et que peut-il regarder autrement qu’avec amour ? Car celui qui a échappé de toute peur de douleur future a trouvé sa voie vers la paix présente et la certitude d’une sollicitude que le monde ne peut jamais menacer » (L-I.194.7:1-6).

 

Si d’un autre côté, le Dieu vers lequel nous nous tournons est une projection de notre égo, le réconfort sera illusoire et de courte durée. Il s’agira d’une forme d’attaque subtile qui se changera rapidement en culpabilité et en une plus grande souffrance.

            Seul le Dieu véritable et vivant dans nos cœurs peut nous apporter le repos de nos âmes car Lui-seul peut corriger le problème à sa source, nos « pêchés » ayant été tournés vers Lui. Jésus nous enseigne de ne pas utiliser la prière comme de la magie, priant pour ce que nous n’avons pas ou croyons avoir besoin, ou priant pour impressionner les autres (Mt 6:5-6). Notre prière doit plutôt être basée sur la foi en ce que nous avons mais ne voyons pas. Nous prions pour le pardon afin de recevoir ce qu’il nous a déjà été donné et d’accepter la réalité de ce qui est. (p.225)

 

 

            Avec cette foi, tout ce que nous demandons sera reçu (Mt 21:22). Mais Jésus ne demande pas que notre foi soit parfaite. Si elle l’était, nous n’aurions pas besoin de sa foi parfaite. Il demande seulement que nous tirions parti de lui, utilisant sa force pour soutenir ce que nous percevons comme étant notre faiblesse. En réalité, c’est ce « petit désir » auquel le Cours fait référence : notre part qui permet à Jésus de faire la sienne. C’est dans ce même ordre d’idée que le père de l’épileptique, qui après avoir été guéri, s’exclama à Jésus : « J’ai la foi. Aide-moi avec le peu de foi que j’ai ! » (Mk 9:24) (p. 227)

 

 

 

 

Chapitre 13

REALISER NOTRE FONCTION

 

 

 

« Le complexe de Jonas »

 

 

            Chacun de nous, qui nous nous identifions en partie avec l’égo, craignons notre fonction parce qu’elle est de Dieu. Venant à notre secours, l’ego offre un moyen par lequel nous pouvons être « sauvés » de cette menace. Dans la première partie, nous avons vu comment l’égo nous garde éloigné du problème réel qui se trouve dans nos esprits en nous convainquant que le problème réside ailleurs. Pour réaliser son objectif qu’est de diriger notre attention loin de notre culpabilité, l’égo met en place une série interminable de pseudo-problèmes qui sont comme des écrans de fumée ou des leurres destinés à  distraire notre attention de ce que nous devrions vraiment regarder. Cela fait paraître réel un problème irréel, ce qui nous amène à dédier notre temps, notre énergie et nos efforts vers sa résolution. Aussi longtemps que nous restons convaincus que la réalité de ce problème irréel, nous continuons à chercher sa solution, alors que le réel problème de notre peur de Dieu reste intact. Ce processus est particulièrement frustrant car un non-problème ne peut pas avoir de solution. Si cet apparent problème semble être résolu, un autre apparaître rapidement pour prendre sa place. (p. 255)

 

 

            Comme apôtres, nous avons des fonctions précises à remplir, quelles que soient leur forme. Cela est rendu possible par la pratique du pardon. Nous devons faire attention à ce que nos égos ne nous divertissent pas avec des problèmes qui ne sont pas des problèmes du tout. Toutes nos inquiétudes concernant la maladie, l’argent, la sécurité, les relations de haine ou d’amour particulier, ne sont que des tentatives de l’égo de nous distraire et de nous « protéger » du travail que nous devons faire au Nom de Dieu. En reconnaissant ces pseudo-problèmes pour ce qu’ils sont, notre appel à Dieu pour nous aider à dépasser la tentation de rendre  l’irréel réel permet à la véritable réalité de notre vie de se manifester à nouveau. En voyant à travers la sombre toile de l’illusion qu'a tissée l'égo, nous avons un aperçu de la lumière de notre fonction qui nous est présentée. Les erreurs disparaissent et sont remplacées par la lumière de la vérité qui n’a jamais cessé de briller. Ainsi, nous sommes tous lancés à toute vitesse le long de la route qui mène à Dieu. (p. 257)

 

 

            Il y a deux autres tentations qui nous « protègent » de notre fonction alors que l’égo « dresse son horrible tête ». La première de ces tentations est de quitter notre situation particulière (notre famille, nos amis, nos occupations) et de suivre un nouveau chemin. Bien qu’il soit certainement vrai que Jésus puisse nous demander cela comme étant une partie de notre propre plan d’Expiation (il l’a demandé aux disciples), il nous est plus souvent demandé de rester précisément là où nous sommes. L’appel réel de Jésus est pour le changement de notre esprit qui nous permet de le choisir comme enseignant, plutôt que l’égo. Une partie inhérente à l’appel est le fait de dire « oui », non seulement à certaines fonctions dans le monde, mais surtout au défaire notre culpabilité à travers les leçons de pardon qui nous sont offertes. Habituellement, cela signifie rester exactement là où nous sommes, au moins au début, de façon à ce que l’on puisse guérir ces relations et ces situations dans lesquelles notre culpabilité a été maintenue.

            Il est clair que Jésus nous demande de « tout laisser derrière soi » et de le suivre, mais « tout laisser derrière soi » se réfère à un état intérieur. Tous les changements extérieurs suivront ce qui change d’abord à l’intérieur. Alors qu’il évoque ce problème, le Cours affirme :

 

Des changements sont requis dans l’esprit des enseignants de Dieu. […] Il est fort improbable que des changements d’attitude ne constituent pas la première étape dans l’entraînement du nouvel enseignement de Dieu. […] Il y a ceux qui sont appelés à changer de vie presque immédiatement, mais ce sont en général des cas particuliers (M-9.1:1,4,6).

 

            Par conséquent, le désir de quitter des situations ou des relations est très souvent une subtile défense de l’égo contre la réelle signification de l’appel, parce que cela traduit une réticence à confronter les manifestations de l’égo dans les relations et les situations à portée de main. Cela devient ainsi une manœuvre de l’ego pour nous éloigner du problème et de la solution. Il nous dit de prendre en charge notre vie plutôt que de se fier à la direction de Jésus. (p.257, 258)

 

 

            La même situation tient, continue [Saint] Paul, pour ceux nés esclaves, mariés, ou célibataires. A moins qu’ils soient guidés à changer leur situation, ils devraient la laisser telle quelle. Insister pour que cela change, même à un niveau inconscient, met l’accent au mauvais endroit comme nous l’avons vu dans notre discussion au tableau 2. Le salut n’est pas trouvé en changeant une situation extérieure existante, pas plus qu’elle n’est trouvée en la maintenant. Le salut est metanoia [= changement de mentalité, d’intention], abandonnant notre ego afin de nous identifier au Christ en nous. Changer l’extérieur de nos vies sans changer l’intérieur est inutile, et même nuisible, puisque cela nous mène à une autosatisfaction qui empêche tout changement de se produire. Nous faisons n’importe quel changement extérieur nécessaire quand le Saint-Esprit nous le demande et nous ne pouvons être sûrs de la voix que nous entendons seulement dans la mesure où nous pouvons être libérés de notre culpabilité. Ainsi, nous pouvons constater à nouveau que notre seule vraie responsabilité est de pratiquer les leçons de pardon que Jésus nous offre, de façon à ce que notre culpabilité puisse être défaite. De cette manière, nous devenons libres de réaliser le projet de notre Père.

 

 

 

 

Chapitre 14

LES APOTRES DU SAINT ESPRIT ET JESUS

           

 

 

« Le Test de la Vérité »

 

 

            L’une des questions les plus posées concernant Un Cours en Miracles, sans parler des autres chemins spirituels, est la façon dont peut savoir quelle voix nous écoutons, celle de l’égo ou celle du Saint-Esprit. Il est évident que l’égo résonne souvent de façon très similaire à la Voix pour Dieu, et nous devenons convaincus que nos pensées et nos actions viennent du Saint-Esprit alors qu’en réalité elles résultent de notre égo et de nos besoins personnels. Comment peut-on donc voir la différence, puisque notre but conscient serait de ne suivre que la guidance du Saint-Esprit ?

            Malheureusement, il n’y a pas de réponse toute faite. Si nous pouvions déjà entendre parfaitement la Voix de Dieu, il n’y aurait pas d’égo à combattre, et il n’y aurait pas eu besoin de Jésus ou du Saint-Esprit. […] (p. 267)

 

 

            Cependant, la question cruciale ne devrait pas être « Comment est-ce que je sais quand j’entends le Saint-Esprit ? » mais « Pourquoi est-ce que je ne fais pas ce qu’Il me dit de faire de façon à ce que je puisse entendre Sa Voix avec plus de clarté ? » (p.268)

 

 

 

Les Apôtres de la Lumière et de la Paix

 

 

            […] La réponse du Cours à ce problème, l’acceptation du Salut pour nous-mêmes, est simple et fait échos au message fondamental des conversations intérieures des prophètes et de l’évangile. Puisque nous ne sommes pas les guérisseurs de ce monde, les arbitres de la justice divine, les correcteurs des erreurs, notre seule responsabilité est d’être aussi libre que possible à l’intérieur afin de laisser Celui Qui est le Guérisseur de travailler à travers nous. Croire que l’un d’entre nous sait ce qui est le mieux pour le monde, même pour nous-mêmes, serait le paroxysme de l’arrogance. Jésus nous demande seulement de le laisser être lui-même en nous de façon à ce qu’il puisse toucher les autres à travers nous. (p.277)

 

 

            Notre seul job est donc de défaire notre propre culpabilité qui nous empêche d’être les messagers de Dieu sur terre. Quel que soit le travail vers lequel nous sommes dirigés, il a pour intérêt non seulement le bénéfice que cela apporte aux autres, mais le bénéficie que cela peut nous apporter. C’est une partie intégrante du plan de Dieu pour nous tous. Le travail que nous faisons est la classe dans laquelle nous apprenons nos leçons de pardon. Cela offre toujours la chance de défaire notre croyance en la séparation. Quand nous sommes confrontés à la maladie, à la douleur ou à la souffrance sous quelque forme que ce soit, il y a Quelqu’un à côté de nous qui nous dit en tapotant gentiment sur notre épaule :

 

Il y a une autre façon de regarder cela. Au-delà de la souffrance et de la peur, il y a une lumière qui brille. Vois cette lumière et apprend que cette même lumière brille aussi en toi. Résiste à la tentation de ne voir que les ténèbres. Dans tes efforts pour réconforter ceux qui s’identifient encore aux ténèbres, vois-au-delà [des ténèbres] vers la lumière en eux, en demandant d’être unis encore une fois. Vois cette lumière brillante en chaque personne, de façon à ce qu’ils puissent un jour être réunis dans l’Unique Lumière que ton Père connaît comme étant Lui-même.

(p.277, 278)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     

 

PART IV

JESUS

 

 

 

 

 

 

     

 

 

 

 

 

 

 

 

     

Chapitre 16

EST-CE QUE NOUS AVONS BESOIN DE JESUS ?

 

 

 

Est-Il le Seul Enseignant ?

 

 

              [...] Comme le souligne le Cours, son but est l’expérience et non pas la croyance, puisque la croyance est une fonction de l’égo. L’expérience ne peut qu’unifier tandis que la croyance peut souvent diviser. Il n’est besoin que d’expérimenter la seule Voix de Dieu lorsque l’on pratique le curriculum du Cours et que l’on apprend ses leçons, non pas d’avoir une croyance spécifique. (p.296)

 

 

 

Jésus comme Notre Modèle

 

 

            Notre besoin particulier de Jésus est évident lorsque nous considérons que la seule fonction que nous partageons est de pardonner notre égo. Nous avons déjà discuté de l’impossibilité de se libérer des sables mouvants que sont nos vies d’égo sans l’aide de Dieu. Le fossé entre nos mois séparés, l’ego et notre vrai Soi, est trop grand, restant pour toujours devant nos yeux effrayés comme le miroir de notre pêché. Jésus devient alors le pont, et faisant une distinction entre le contrôle et la guidance, il affirme dans le Cours (T-2.VI.1:3) que nous devrions lui permettre de prendre le contrôle sur tout ce qui n’a pas d’importance dans nos vies, lui remettant nos peurs, nos anxiétés et nos préoccupations de façon à ce qu’elles puissent être enlevées de nous. Cela nous permet donc de placer tout ce qui importe sous sa guidance. En tournant de plus en plus vers lui toutes les interférences de l’égo, nous devenons de plus en plus libre de n’entendre plus que sa voix, une voix qui « guidera [simplement] nos pas vers le chemin de la paix (Lk 1:79). » Sans le contrôle et la guidance de Jésus pour corriger nos erreurs, nous serions laissés pataugeant seuls, ne sachant pas si nous suivons la direction du Ciel ou celle de notre ego. Sans cette aide de l’intérieur, il est certain que nous allons patauger. Qu’importe si nos désirs et nos aspirations soient saints, nous allons inévitablement suivre les diktats de l’égo, exprimant notre propre culpabilité et peur en pensée et en action et réalisant les souhaits notre maître-égo sur terre, plutôt que ceux de notre Père au Ciel.

            Nous apportons notre culpabilité et notre peur comme des dons à l’autel de la vérité, là où Jésus viens vers nous avec ses dons de pardon et d’amour. A cet endroit, ils se rencontrent, et un seul subsiste. Dans la lumière de la vérité que Jésus nous apporte de Dieu, les ténèbres de l’égo disparaissent. Comme l’a écrit Isaiah : « Quiconque marche dans l’obscurité et n’a pas de lumière qui brille pour lui, qu’il fasse confiance au nom de Yahwev, qu’il se repose en son Dieu » (Is 50:10).

            Jésus représente pour nous l’aide de Dieu, et c’est notre confiance en lui qui nous permet de trouver notre vrai Soi. Nous sommes alors capables de choisir à nouveau comme support la force du Ciel et comme guide la lumière de la vérité. Sans cette aide, envoyée pour nous par Dieu, nous serions  à tout jamais coincés dans ce monde d’illusion que nous avons considéré comme notre foyer, croyant que la séparation de notre Père était réelle et pour toujours au-delà de Sa guérison et de la grâce de son pardon. Jésus a montré qu’il n’en n’est pas ainsi et habite en nous afin que nous fassions de son Soi le nôtre. 

            Nous  ne pouvons pas suivre Jésus sans cette foi. Les pressions du monde sont trop grandes et le pouvoir de notre peur et de notre culpabilité est trop accablant. Sans notre conscience de la force que Jésus nous donne, nous ne serions pas capables de continuer. En lui notre salut est déjà atteint puisque toutes nos erreurs ont été défaites et n’attendent que notre acceptation de leur guérison. Il est le chemin, la vérité et la vie ; et en prenant sa main nous sommes menés à notre seule réalité en lui. Se tenir debout devant le monde et dire « C’est mon frère Jésus », c’est reconnaître notre union avec lui et en Dieu. (p.298,299)

 

 

 

Notre don à Jésus

 

 

            Quand nous sommes confrontés au sombre désespoir enfoui profondément dans nos cœurs, ne voyant aucune issue pour en être libéré, qui pourrait ne pas être submergé de gratitude lorsqu’il sent une main réconfortante sur son épaule, la présence d’une lumière douce, d’un monde rassurant ? Lorsque l’on apprend enfin que cette lumière a un nom, une identité précise, qui n’aurait pas ses yeux remplis de larmes au son qu’elle émet, à cette saveur sur ses lèvres quand elle est exprimée. Lorsqu’il découvre l’amour personnel au milieu de la lumière, qui n’abandonnerait pas toute obscurité et courrait dans ses bras ouverts et accueillants ?

            Qui ne ferait pas, dans une joyeuse gratitude pour son magnifique don d’amour, de vie et d’espoir, tout ce qu’il a demandé de faire pour amener ces dons aux autres, de façon à ce qu’ils puissent y participer en tant qu’un, laissant résonner le joyeux « Merci » à chaque instant où le salut est offert à quelqu’un d’autre et accepté en nous-mêmes ? Qui ne se tiendrait pas devant lui, rempli d’humilité, d’amour, de gratitude avec les mains vides, le cœur inspiré et faisant écho aux mots de tous les prophètes depuis Abraham : « Me voici mon Dieu, Je suis venu faire ta volonté » ? (p.301, 302)

 

 

 

Nb : Je me suis largement inspiré de la traduction que Stella P. m'a envoyée pour traduire la première partie du chapitre 5. 

 

 

 

Traduction libre par Mathieu

Relecture par Olivia

 

           

           

 

 

 "Forgiveness and Jesus", chapitre 1 à 3 (cliquez ici)

 

 

 

 

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 10:19

 

   Extraits de "L’amour ne condamne  pas:

le monde, la chair et le diable selon le Platonisme, le Christianisme, 

le Gnosticisme et Un Cours en Miracles" 

  

de Kenneth Wapnick

 

 

Traduction libre

 

 

Chapitre 11 à 17

 

 

 


 

 

 

 Love does not condemn

 

 

 

 

 

             Quand Kenneth fait référence à Un Cours en Miracles, il le fait par rapport à une version différente de celle que nous connaissons et utilise une méthode de référencement qui ne nous permet pas de retrouver le passage cité. Par exemple, après avoir cité un passage, il va écrire (text, p. 64) et non (T-2.IV.3 :8-11) comme il le fait dans ses livres plus récents. Il n’est donc pas possible de trouver, avec ses références, le passage cité dans la traduction française. J’ai donc mis les numéros de page uniquement lorsque je les ai retrouvées par moi-même.

 

 

 

 

 

"Love does not condemn", chapitre 11 à 17 (sur cette page)

"Love does not condemn", chapitres 18 et 19 (cliquez ici)


 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

PART II-B

LES MYTHES FONDAMENTAUX:

UN COURS EN MIRACLES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 11

LA NATURE DE DIEU ET DE SON PARADIS :

L’état de Pré-Séparation

 

 

 

Il faut également souligner que lorsque l’on utilise des mots et des concepts comme “extension” qui ont des connotations spatiales et temporelles, la dynamique qu’ils reflètent transcende totalement le temps et l’espace. Ainsi, dans notre langage populaire, le mot extension signifie que quelqu’un ou quelque chose s’étend à travers le temps et l’espace. Puisque nous sommes limités par nos propres conceptions, nous devons utiliser des mots qui sont des “symboles de symboles”  et qui partagent ces limitations. Par conséquent, nous devons garder en tête que ces concepts évoquent un état qui est totalement au-delà des concepts. Le Cours réitère ceci: “Il n’y a pas besoin de clarifier davantage ce que nul au monde ne peut comprendre… car ceux qui sont dans le temps peuvent parler de choses qui sont au-delà… Or quelle signification ces mots peuvent-ils transmettre à ceux qui comptent encore les heures, qui se lèvent, travaillent et vont dormir selon leur compte? (Love does not condemn, p. 410)

 

 

 

 

Chapitre 12 

         LA SEPARATION D’AVEC DIEU

 

 

 

             Cette compréhension du Saint Esprit aide à résoudre un problème qui a tracassé de nombreux étudiants d’Un Cours en Miracles: Comment Dieu a-t-il donné une réponse à un problème dont le Cours dit clairement qu’il n’existe pas et dont Dieu n’est même pas au courant: “L’esprit dans sa connaissance n’est pas conscient de l’ego. Il ne l’attaque pas; il ne peut juste pas le concevoir du tout.” Le Cours dit pourtant ailleurs: “Il y avait un besoin qu’Il ne pouvait pas comprendre, auquel Il a donné une Réponse.” Encore une fois, nous pouvons voir que le Cours utilise un langage métaphorique et des mots qui ne sont pas à prendre au sens littéral. C’est pourquoi nous avons parlé de la mythologie du Cours, même si sa forme est sophistiquée psychologiquement. Dieu ne pense pas, ne pleure pas. Il ne donne pas de réponses, pas plus qu’il ne permet à certaines choses de se produire dans le monde. Il ne guérit pas les maladies du corps et ne met pas fin aux souffrances des êtres humains. Ce sont des expressions métaphoriques que Jésus (lui-même étant un symbole) utilise dans le Cours pour exprimer l’amour de Dieu qui ne peut-être exprimé qu’à travers ces moyens si anthropomorphiques et ces expressions si littérales. Ainsi, il nous dit: “Tu ne peux même pas penser à Dieu sans un corps ou sous une forme que tu penses reconnaître.”

             Ainsi, pour parler avec précision, Dieu n’a pas donné une Réponse (le Saint Esprit) à la naissance de la pensée de séparation. Plutôt, Sa “Réponse” est simplement son amour immuable et éternel qui brille pour toujours dans nos esprits divisés, comme un phare de lumière brille dans l’obscurité. L’Amour de Dieu ne fait rien; il est simplement: une présence d’amour continue que nous appelons le Saint Esprit. (Love does not condemn, p. 420, 421)

 

 

 

 

Chapitre 13

LES ORIGINES ET LA NATURE DU MONDE

 

 

 

             Nous avons observé plus tôt que la dynamique de base de l’esprit est l’extension. Cela reflète la loi fondamentale de l’esprit qui dit que les pensées naissent dans l’esprit du penseur, à partir duquel elles s’étendent à l’extérieur. […] » Ce qui est à l’intérieur de l’esprit doit « s’étendre à l’extérieur ». Quand l’esprit est Dieu ou le Christ, cette dynamique est appelée extension et, comme cela a été souligné précédemment, cette « extension vers l’extérieur » n’a aucune dimension spatiale ou temporelle. Cependant, quand l’esprit est celui de l’égo qui est séparé, cette dynamique est appelée projection, et ainsi nous nous retrouvons dans un monde d’espace et de temps. C’est ce que le Cours enseigne : « L’esprit s’étend (ou crée), alors que l’égo projette (ou fait) : Tu fais par projection, mais Dieu crée par extension » (Texte).

             Par conséquent, l’idée de séparation est projetée de l’esprit qui s’identifie à l’ego dans le but d’échapper et de se cacher du Saint Esprit. Nous avons observé que dans la création (ou extension), ce que Dieu étend devient comme Lui, partageant ses attributs. Le même principe s’applique pour la projection : ce que l’égo projette partage ses attributs. Ainsi, la projection de la pensée de séparation, née de la culpabilité, donne lieu à un monde de séparation qui repose sur la culpabilité : « Ceci était la première projection de l’erreur (la séparation) à l’extérieur » (Texte). Le monde est apparu pour cacher cette erreur et est devenu un écran sur lequel elle a été projetée et t’a écarté de la vérité.

             Le monde n’est donc rien d’autre que cette pensée de l’esprit projetée à l’extérieur. (Love does not condemn, p. 425, 426)

 

 

Pourtant cette situation illusoire n’est pas ce qu’elle paraît être, parce que c’est le but de l’égo de nous rendre confus à propos de ce qu’est l’unité de notre véritable réalité ainsi que de cette réalité que le Saint Esprit dans nos esprits nous rappelle continuellement. Par conséquent, une fois que la projection initiale s’est produite, elle a continué à se produire. Projetée de l’esprit, la pensée de la séparation s’est séparée encore et encore, ayant pour résultat un monde physique de séparation. Nous observons ce processus dans le phénomène biologique qu’est la mitose, où l’œuf fertilisé se divise et divise encore dans l’utérus de la mère : le un devenant deux, puis quatre, huit, seize, trente-deux, etc. Ce développement de l’organisme physique reflète la naissance du monde physique. Le Cours évoque cette première substitution de l’ego à Dieu, de l’amour à la peur : « Toi qui penses que Dieu est peur n’a fait qu’une substitution. Elle a pris de nombreuses formes, parce que c’était la substitution des illusions à la vérité, de la fragmentation à la complétude. C’est devenu si fragmenté et subdivisé encore et encore, qu’il est maintenant impossible de percevoir que cela n’était qu’un et l’est encore. (Love does not condemn, p. 427, 428)

 

 

             Le temps est l’un des alliés les plus puissant de l’égo dans sa guerre tactique contre Dieu. Cette guerre a lieu dans le théâtre de l’esprit du fils. Puisque c’est au-delà de l’étendue de ce livre de traiter ce sujet en profondeur, nous allons réduire cette discussion à quelques pages.

             Comme les anciens grecs, le Cours affirme que tout est déjà arrivé. Cependant, là où les grecs voyaient le temps comme quelque chose se déroulant linéairement ou séquentiellement, le Cours enseigne que tout s’est déjà produit en un instant, de façon non linéaire. Ainsi, là où les grecs percevaient le temps de façon cyclique, les chrétiens de façon linéaire, Un Cours en Miracles le voit de façon holographique ; c'est-à-dire que la totalité du temps peut se retrouver dans cet instant initial.

             Comme nous l’avons vu au chapitre 7, notre concept du temps dépend directement de notre compréhension de la nature du monde. Bien que le Cours ne partage pas la peur et la haine des gnostiques pour le temps, le Cours partage néanmoins leur vision du rôle du temps quand il décrit le plan de l’égo qui est de convaincre le Fils de Dieu de ne pas se souvenir de son identité spirituelle. [Passage difficile à traduire]. Ainsi le temps prend part dans le piège comique de l’égo, c'est un tour de magie pour nous faire croire que la réalité est dictée par les apparences. Nous avons vu qu’à l’instant de la naissance de l’égo, le Saint Esprit fut crée comme la Réponse. Ainsi, l’erreur fut corrigée et défaite. En d’autres mots, le temps était terminé à l’instant où il a semblé commencer : « A l’instant où l’idée de la séparation entra dans l’esprit du Fils de Dieu, la Réponse de Dieu fut donnée. Dans le temps, cela s’est produit  il y a très longtemps. En réalité, cela n’est jamais arrivé. »

             Dans ce seul instant, néanmoins, tout le système de pensée de l’égo est apparu. Pour aller au bout de son but qui est de confondre le Fils endormi, ce seul instant vertical est, pour ainsi dire, compressé par l’égo et aplatit horizontalement dans la dimension que nous expérimentons comme le temps. Cependant, dans cet instant est inclus non seulement les pensées de pêché, de culpabilité et de peur de l’égo, mais aussi les pensées d’unité, de pardon et d’amour du Saint Esprit. Les deux sont pleinement dans chaque aspect de l’esprit fragmenté. Ainsi, il semble que nous vivons dans le temps, et que nous faisons de véritables choix dans le temps. En réalité, tout est déjà arrivé. Notre seul choix, par conséquent, c’est de choisir quel aspect fragmenté de l’esprit nous voulons choisir : le Saint Esprit ou l’égo, l’amour ou la peur. (Love does not condemn, p. 432, 434)

             

 

             Les gnostiques parlent d’archons [les maîtres du monde] qui utilisent le temps pour nous piéger ici et nous garder éloignés de l’éternité. Si nous mettons de côté l’anthropomorphisme mythologique, nous ne sommes pas trop éloignés des enseignements du Cours en Miracles. Le Cours ajoute néanmoins une dimension psychologique à l’utilisation que fait l’égo du temps. Le temps est ce qui nous attache à l’apparente réalité des fondements de la triade pêché, culpabilité et peur, qui est la base de l’existence de l’égo. L’égo nous répète que nous avons pêché dans le passé, que nous devrions expérimenter la culpabilité dans le présent et avoir peur des punitions futures que nous méritons. Ainsi, le temps devient une prison dans laquelle nous restons piégés pour toujours par un système de pensée vicieux qui n’offre aucune porte de sortie à part la souffrance et la mort, la punition finale pour nos pêchés : « Comme il est désespérant l’usage que l’égo fait du temps ! Comme il est terrifiant ! Car sous son insistance fanatique pour que le passé et le futur soient les mêmes, se cache une menace beaucoup plus insidieuse pour la paix. L’ego n’affiche pas son ultime menace, car il voudrait que ses adorateurs croient encore qu’il peut leur offrir une évasion. Mais la croyance en la culpabilité doit mener à la croyance en l’enfer, ce qu’elle fait toujours. La seule façon dont l’ego permette d’éprouver la peur de l’enfer, c’est en portant l’enfer ici, mais toujours comme un avant-goût du futur. »

             Ainsi, dans le monde dans lequel nous nous trouvons, nous revivons tout simplement encore et encore cet instant initial pendant lequel nous avons cru que nous étions séparés et que l’histoire du pêché et de punition de l’égo était vraie : « Or dans chaque acte ou chaque pensée qui ne pardonne pas, dans chaque jugement et dans toute croyance dans le pêché, ce seul instant est rappelé, comme s’il pouvait être fait à nouveau dans le temps. Tu gardes devant tes yeux un souvenir ancien […]. » « A chaque jour et à chaque minute de chaque jour, à chaque instant contenu dans chaque minute, tu ne fais que revivre cet unique instant où le temps de la terreur pris la place de l’amour. Ainsi, tu meurs chaque jour pour vivre à nouveau, jusqu’à ce que tu franchisses le fossé entre le passé et le présent, qui n’est pas un fossé du tout. Telle est chaque vie : un semblant d’intervalle de la naissance à la mort, puis à la vie à nouveau, la répétition d’un seul instant depuis longtemps disparu qui ne peut pas être revécu. Et tout le temps n’est que la folle croyance que ce qui est terminé est encore ici et maintenant » (T-26.13)     

             En ce sens, le temps est cyclique puisqu’en écoutant l’égo, nous revivons continuellement cet ancien instant de terreur. Nous rejouons encore et encore cette même tragédie du pêché, de la culpabilité et de la peur de la punition. A un niveau de compréhension encore plus profond auquel le Cours fait rarement allusion, ce drame cosmique du temps a en réalité lieu continuellement. La dimension du temps n’est pas horizontale du tout, mais verticale. Chaque composante du temps existe maintenant, stratifiée dans nos esprits pour nous embrouiller. Au niveau de notre couche la plus profonde est cet instant ontologique de la séparation qui se décline en un nombre presque infini de filtres que nous prenons pour nos expériences et existences individuelles. Ainsi, cet « instant de terreur » n’est pas réellement revécu, comme s’il y avait des expériences passées à revivre, mais est en réalité en train d’être vécu, aussi longtemps que nous continuons à croire à l’histoire de l’égo. En ce sens, nous ne revenons pas sur cet instant, nous y descendons (Love does not condemn, p. 435, 436).

 

 

 

 

Chapitre 14

LA NATURE DE L’HUMANITE:

LE PUR ESPRIT, L’ESPRIT ET LE CORPS

 

 

 

             « La première relation particulière fut par conséquent avec notre Créateur. Nous Lui avons demandé Son amour particulier de façon à ne pas avoir à regarder en face la culpabilité investie dans notre relation à Lui. Nous avons passé un marché avec Dieu, espérant qu’Il (en réalité notre image de Lui) accepterait notre don de souffrance et de sacrifice comme le paiement des pêchés que nous avons commis contre Lui. Quand Dieu n’accepte pas notre marché (cela ne se passe qu’au-dedans de nos esprits), notre culpabilité commence à nous accabler, ce qui mène à la terreur de Sa vengeance. Cette terreur provient de notre projection qui est un mécanisme de défense : ce n’est pas nous qui avons rejeté Dieu, mais Lui qui nous a rejeté. Ainsi, notre choix de nous tourner vers les autres pour l’amour qu’Il nous a nié est justifié, et dans cette décision, toutes nos relations particulières sont nées : « C’est dans la relation particulière, née du désir caché d’avoir l’amour particulier de Dieu, que la haine de l’égo triomphe. En effet, la relation particulière est le renoncement à l’Amour de Dieu et la tentative du soi de se sécuriser dans la particularité qu’Il a nié. »

             Cette négation de l’Amour de Celui qui nous a crée et de qui nous sommes en tant que Christ (« L’amour m’a crée pareil à lui-même », livre d’exercice), est la fondation de tout ce qui suit. De même que l’égo a initialement conseillé au Fils endormi d’échapper à la douleur de sa culpabilité par la projection, il nous conseille ici, dans notre apparente existence individuelle, d’échapper à la douleur provoquée par notre vide intérieur en cherchant un soulagement extérieur. Cette recherche extérieure a deux formes élémentaires que le Cours appelle la relation de haine particulière et la relation d’amour particulier.

             La relation d’amour particulier suit la même dynamique que nous trouvons dans la haine particulière, mais dans une forme opposée. Désormais, l’égo ne nous conseille pas de projeter notre culpabilité et notre haine de nous même directement sur les autres, mais plutôt de cannibaliser ce qui est à l’extérieur de nous, le ravissant aux autres (ou au monde) et l’incorporant de façon à remplir le trou béant de vide que l’égo nous a fait prendre pour notre réalité » (Love does not condemn, p. 445, 446, 447).

 

 

             Ces gens “particuliers” sont alors aimés pour ce qu’ils peuvent faire pour nous et non pour ce qu’ils sont en tant que Christ: « Le meilleur soi que l’égo cherche est toujours plus spécial. Et celui qui possède un soi particulier est « aimé » pour ce qui peut être pris de lui. » Dit d’une autre manière, les gens et les choses à l’extérieur de nous répondent aux besoins particuliers que nous pensons avoir, ce qui n’est rien de plus qu’une forme particulière de la croyance sous-jacente en la réalité de notre propre sentiment de culpabilité et de manque. La motivation première dans toute relation particulière est donc la croyance qu’en se « joignant » à une autre en amour (affection, approbation, etc.), nous complétons notre incomplétude inhérente : « Personne ne vient dans ce monde qui n’a encore l’espoir, quelque illusion persistante, ou quelque rêve qu’il y a à l’extérieur de lui quelque chose qui va lui apporter le bonheur et  la paix. Si tout est en Lui, cela ne peut pas être. Et ainsi, par sa venue, il nie la vérité à propos de lui-même et cherche quelque chose de plus que le tout, comme si une partie du tout était séparée et trouvée là où tout le reste n’est pas. »

             Quand ces besoins sont comblés par cette personne particulière, nous sommes amoureux, ce qui est simplement de la dépendance. Et où « les deux partenaires voient ce soi particulier en  chacun, l’égo voit une « union du Ciel ». » Cependant, quand ces besoins ne sont pas comblés comme cela avait été prévu au départ, notre amour tourne alors en haine, et nous avons vite fait de condamner quelqu’un ou quelque chose à l’extérieur de nous pour notre détresse.

             Le noyau de toute relation spéciale est le marchandage. Cela n’a pas d’importance si mon partenaire d’amour particulier est conscient ou non de ce troc insane : Je joue tout cela pour nous deux dans mon propre esprit. Pour revenir à notre métaphysique non dualiste, puisqu’en vérité rien n’existe à l’extérieur de l’esprit, il n’y a personne à l’extérieur de toute façon. Que le rêve soit endormi ou éveillé, il se passe la même chose : tous les personnages du rêve sont des projections de notre esprit. Ainsi, encore une fois, ma relation avec toi (de mon point de vue) n’existe que dans mon esprit : tu n’es par réellement là. Le drame du marchandage prend alors cette forme : Je suis dans un besoin désespéré de complétude et il n’y a que toi (mon partenaire d’amour particulier) qui peut me la donner. Cependant, puisque je suis si torturé, tu ne me donneras pas ce dont j’ai besoin (qui est en réalité une partie de ton soi) sans recevoir quelque de valeur en retour. Le problème, c’est que je n’ai rien à t’offrir de valeur (puisque j’ai déjà décidé que je suis coupable et sans valeur). Ainsi, je dois te tromper en te faisant croire que je te donne quelque chose de valeur en contrepartie de la grande valeur que tu me donnes. C’est cela le royaume des cieux de l’égo : un véritable enfer bâtit sur des mensonges et des tromperies, sur le vol et le ravissement cannibale.

             [….]

             Un tel retournement de l’amour particulier à la haine particulière est inévitable pour plusieurs raisons. D’abord, aucune personne ou chose n’est capable d’être toujours et de toutes les manières là pour nous. Ensuite le but de l’égo, comme nous le dit le Cours, est le meurtre, et nos partenaires particuliers sont mis en place par l’égo pour finalement échouer et devenir ainsi des boucs émissaires et ainsi justifier notre colère. Enfin, puisque c’est la culpabilité qui a rendu cette relation d’amour particulier nécessaire comme défense, l’objet d’amour doit devenir un symbole de la culpabilité puisque celle-ci est le but de la relation. Ainsi, alors que nous sommes seulement conscients de l’amour et de la gratitude de notre bien aimé qui nous a permis de nier notre douleur derrière les rideaux de la particularité, inconsciemment nos pensées continuent à se déplacer de la personne bien aimée à ce qu’il/elle symbolise : notre culpabilité. Et puisque c’est notre culpabilité que nous détestons plus que tout dans le monde, nous devons alors finir par détester celui qui symbolise cela pour nous. Cette haine, par conséquent, est toujours présente, même si nous proclamons le plus vigoureusement notre amour. C’est seulement une question de temps avant que la tempête brise les barricades de l’amour particulier et se révèle telle qu’elle a toujours été » (Love does not condemn, p. 448, 449, 450).

 

             

 

 

Chapitre 15 

LA SIGNIFICATION DU SALUT

 

 

 

 « Le salut est accomplit par notre propre travail, en union avec le Saint Esprit. Cependant, le Saint Esprit n’est pas conçu comme un agent éternel, par magie envoyé par Dieu pour défaire notre peur et résoudre nos problèmes. Comme le dit Jésus vers le début du Texte, répondant à la vue traditionnelle du  « fais-le pour nous » : « La peur ne peut pas être contrôlée par moi, mais peut être contrôlée par celui qui a peur. La peur m’empêche de te donner mon contrôle… La correction de la peur est ta responsabilité. Quand tu demandes d’être libéré de la peur, tu impliques que ce n’est pas ta responsabilité. Tu devrais demander à la place de l’aide au niveau qui a apporté la peur. Ce niveau comporte toujours la volonté d’être séparé. C’est là que tu peux améliorer quelque chose. » Jésus peut nous aider à faire un autre choix, mais ne peut pas faire ce choix pour nous » (Love does not condemn, p. 465).

 

 

 

 

Chapitre 16

LE REDEMPTEUR – JESUS

 

 

 

 « Ainsi, [...] on peut dire que le Saint Esprit est notre sauveur, parce que cette Pensée d’amour parfait est ce qui nous sauve de la croyance de l’égo que notre pêché, résultant de la séparation d’avec Dieu, est vraiment irréparable, l’amour ayant pour toujours été banni de nos esprits. Le Saint Esprit est la preuve irréfutable que ça n’est jamais arrivé et représente ce que le Cours appelle le principe de l’Expiation. Cependant, son aide ne nous est pas magiquement dispensé. Sa Voix est plutôt continuellement en train de nous pousser à faire un autre choix, parce qu’il ne peut pas faire ce choix pour nous. C’est la Voix qui nous parle de la vérité, expliquant gentiment, face à la lourde voix de l’ego et de la voix récurrente du pêché, de la culpabilité et de la peur, que la séparation n’a jamais eu lieu » (Love does not condemn, p. 470).

 

 

 « Jésus étant la pensée du parfait amour, est la lumière qui brille à travers l’esprit de la filialité, portant un message différent de la manifestation de la voix de l’égo (le monde). A la Voix du Saint Esprit est donnée un nom et une forme spécifique : Jésus qui a marché sur la terre de Palestine il y a deux mille ans. En dire plus serait entrer dans le monde du mythe : Dieu envoyant son Fils dans le monde, Jésus choisissant la crucifixion comme un moyen d’enseigner l’invulnérabilité de l’amour, ou n’importe quelle des théories le concernant. Toutes passent à côté de la vérité si elles sont prises littéralement, puisqu’elles parlent de Jésus comme s’il avait vécu dans un monde de temps et d’espace. Il n’a pas vraiment vécu et nous ne vivons pas vraiment parce que l’existence individuelle fait partie du show magique de l’égo. A l’intérieur d’un tel monde magique, les différents mythes concernant Jésus jouent un rôle important. La version du Cours, en vertu de la consistance de son message, vient au plus près de la vérité de cette existence que nous identifions comme étant Jésus. A ce niveau, Jésus est donc également  notre sauveur, parce qu’il a vécu devant nos yeux le principe de l’Expiation » (Love does not condemn, p. 473).

 

 

 

 

Chapitre 17

IMPLICATIONS PRATIQUES

 

 

 

             Seuls Dieu et le Christ sont réels. Ainsi, ils ne peuvent pas être menacés par la « folle petite idée » de la séparation qui n’est pas de Dieu. Cette idée de la séparation ne peut donc pas être réelle et n’existe pas. Tous nos problèmes doivent alors être inexistants puisqu’un problème en présence de Dieu est inconcevable : « Il n’y a ni temps, ni lieu, ni état duquel Dieu est absent. » le vrai « problème » doit donc résider dans la croyance qu’il y a un problème. En d’autres mots, le problème, c’est que je perçois un problème apparent dans le monde (ce qui implique mon propre monde physique et/ou psychologique). […]

             « Nous commençons par revenir sur l’histoire qu’a raconté l’égo au Fils, traitant à nouveau ce sujet dans des termes pertinents pour cette discussion. L’égo a convaincu le Fils qu’il y avait une situation problématique, un sérieux problème. L’égo a appelé ce problème pêché, qui a lui-même été projeté sur Dieu de manière à ce que Sa colère de vengeance devienne désormais un problème nécessitant une solution et une défense immédiate. Comme Un Cours en Miracles voudrait nous le faire comprendre, toutes les défenses sont des formes de magie, étant des tentatives de l’égo de fournir une solution à un problème qui n’existe simplement pas. A partir de ce moment, l’égo a désormais eu pour stratégie de perpétuer l’illusion dans l’esprit du Fils que de réels problèmes nécessitaient de réelles solutions. Cependant, l’égo ne voulait pas que le Fils sache que son seul problème était de croire en un problème non-existent, c'est-à-dire sa façon erronée de regarder à la « petite folle idée ». Ainsi, pris au piège de l’égo, le Fils est continuellement convaincu que son problème est à l’extérieur de son esprit, dans le corps, que ce soit le sien ou celui de quelqu’un d’autre n’a pas d’importance. Une fois qu’Il croit que ses problèmes sont dans le monde (rendus réels par le système de pensée de l’égo), le Fils doit croire que c’est dans un monde de forme et de comportements que les solutions (ou le salut) doivent être trouvées » (Love does not condemn, p. 481).

 

 

             Une autre pratique religieuse importante au cœur de la tradition judéo-chrétienne est la prière. Ici aussi nous voyons que la prière, dans son sens usuel (importuner Dieu ou ses représentants en leur demandant de faire en sorte que les choses tournent bien), est simplement une autre façon de rendre l’erreur réelle. La prière est basée sur l’hypothèse qu’il y a un véritable problème ici et que cela demande une correction ou une réparation à ce niveau. Il n’est pas nécessaire d’avoir un doctorat en psychologie pour reconnaître que presque toute prière, directement ou indirectement, est basée sur une image anthropomorphique de Dieu qui va par magie satisfaire nos besoins (accepter notre requête de punir nos ennemis, de prévenir les désastres, de guérir la maladie, d’apporter des gains matériels, etc…) et servir le rôle du parent idéal qu’aucun d’entre nous n’a eu. En ce sens, Freud avait raison lorsqu’il a reconnu que notre croyance en Dieu était une projection positive ou négative de notre expérience avec nos propres parents. Accidentellement, alors qu’il avait raison en ce qui concerne de la distorsion qu’a l’égo de Dieu, il est passé complètement à côté en faisant de toutes les expériences de Dieu des distorsions. En réalité, bien sûr, nos expériences de nos parents, sans mentionner celles de toutes nos relations, sont des projections de notre expérience profondément réprimée de Dieu.

             La vision de la prière d’Un Cours en Miracles suit logiquement ses fondations métaphysiques. S’il n’y a pas de monde à l’extérieur de notre esprit collectif et qu’il n’y a d’autre problème que la croyance en un problème, la prière, dans son sens traditionnel, est hors de propos. Pourquoi prier pour quelque chose ou pour l’amélioration d’une condition qui est intrinsèquement illusoire ? Il ne faudrait alors prier que pour demander d’accepter la vérité qui est déjà ici. En ce sens, la prière n’est donc pas différente du pardon ou du miracle, parce qu’ils reflètent tous le processus du défaire du système de pensée de l’égo qui n’a jamais été, laissant être l’Amour de Dieu qui a toujours été. La prière, par conséquent, ce n’est pas demander des choses ou des faveurs spéciales. C’est plutôt une attitude de pardon, demandant l’aide du Saint-Esprit de se joindre à l’autre dans une relation sainte et de corriger la relation particulière qui est le foyer de la culpabilité de l’égo. (Love does not condemn, p. 492, 493).

[…]

             En bas de l’échelle, la prière « prend la forme qui correspond le mieux à tes besoins » car l’échelle reflète le processus de la prière, « un moyen offert par le Saint Esprit pour atteindre Dieu ». C’est le moyen par lequel le Fils de Dieu quitte des buts séparés et des intérêts séparés et se tourne dans une joie sainte vers l’union de son Père et de lui-même.

             En prenant en considération notre discussion des premiers chapitres sur le Saint Esprit, nous pouvons mieux comprendre la signification de certains passages du Cours qui évoquent la réponse du Saint Esprit à tous nos besoins : […] « Le Saint Esprit répondra à tous tes problèmes spécifiques aussi longtemps que tu croiras que tes problèmes sont spécifiques. Sa réponse est à la fois plusieurs et une, aussi longtemps que tu crois que l’Un est multiple » (Text, p. 196).

             Et ce passage, venant en partie du fameux passage d’Isaïe, expose ceci : « Une fois que tu acceptes son plan comme étant la seule fonction que tu voudrais remplir, il n’y aura rien d’autre que le Saint Esprit ne voudra arranger pour toi sans effort de ta part. Il ira devant toi en aplanissant ton chemin et en ne laissant sur ton chemin aucune pierre sur laquelle trébucher et aucun obstacle te barrer la route. Rien de ce dont tu auras besoin ne te sera refusé. Aucune difficulté apparente ne se dissipera avant que tu l’atteignes. Tu ne dois penser à rien, insouciant de tout, excepté de ce seul but que tu voudrais réaliser. Comme cela t’a été donné, cette réalisation sera. La garantie de Dieu tiendra contre tous les obstacles, parce qu’elle s’appuie sur la certitude et non sur la probabilité. Elle repose sur toi. Et qu’est-ce qui peut être moins sûr qu’un fils de Dieu ? » (Texte, p.404)

             Une lecture superficielle d’un tel passage laissera sans doute l’impression d’un Dieu personnel, ou Son Esprit, qui remplirait par magie nos besoins spéciaux, un « Papa gâteau » dont l’amour qu’il nous porte est mesuré par sa bienfaisance. Ce n’est clairement pas l’enseignement du Cours puisque son fondement métaphysique est que Dieu n’est même pas au courant du rêve. Le livre d’exercice explique clairement, par exemple : « Ne pense pas qu’Il [Dieu] entend les petites prières de ceux qui l’appellent avec des noms d’idoles chéries par le monde. Ils ne peuvent pas l’atteindre comme ceci. Il ne peut pas entendre les requêtes qui impliquent qu’il n’est pas lui-même ou que son fils reçoive un autre nom que le Sien…. Assieds-toi calmement et laisse Son Nom devenir l’idée qui englobe tout et qui occupe entièrement ton esprit. Fais taire toutes les pensées sauf celle-là… Tourne toi vers le Nom de Dieu pour ta libération, et cela t’es donné. Aucune prière sauf celle-là n’est nécessaire, parce qu’elle les contient toutes en elle-même. Les mots sont insignifiants et toutes les requêtes sont inutiles quand un Fils de Dieu appelle le Nom de son Père » (Livre d’exercice, p. 335).

             Ainsi, le passage ci-dessus évoquant l’activité du Saint Esprit dans nos vies reflète, comme nous l’avons dit dans le chapitre 12, l’expérience de la présence abstraite de l’amour de Dieu dans nos esprits divisés. Le « plan » du Saint-Esprit est le défaire du script de peur et de douleur de l’égo, à travers sa présence permanente. Nos esprits qui sont enracinés dans le plan de l’égo interprètent par conséquent ce changement d’esprit comme étant fait pour nous par le Saint Esprit. De plus, « la garantie de Dieu… contre tous les obstacles » reflète la paix qui suit inévitablement le défaire de la culpabilité par le fait d’accepter son plan. Sans la culpabilité, la demande de punition s’en va aussi. Ainsi tous les jugements, qui sont vus comme étant des expressions d’amour ou des appels à l’amour, ainsi que la certitude de Dieu à notre égard comme étant Son Fils deviennent également notre.

             La prière est donc contenu et non forme, le contenu de l’amour, notre seul but: “Pour parler justement, les mots ne jouent aucun rôle dans la guérison. L’élément motivant est la prière ou la demande. Ce que tu demandes, tu le reçois. Mais cela fait référence à la prière du cœur et non aux mots que tu utilises en priant… Dieu ne comprend pas les mots parce qu’ils ont été fait par des esprits séparés pour se maintenir dans l’illusion de la séparation. Les mots peuvent être utiles, particulièrement pour les débutants dans le but de faciliter la concentration et l’exclusion, ou au moins le contrôle des pensées étrangères. (Love does not condemn, p. 493, 494, 495)

 

 

             Par conséquent, lors de l’instant original, le Fils a prié pour être libéré de la présence de l’amour dans son esprit. Ainsi, le monde a été fait par cet esprit en réponse à sa demande de protection à l’égard Dieu.

             Cependant, alors que nous pensons que nous sommes réellement ici dans ce monde, il y a des besoins qui semblent devoir être comblés et des décisions qui ont besoin d’être prises. « Le chant de la prière » explique ceci : « On t’a dit [dans le Cours] de demander au Saint Esprit de répondre à n’importe quel problème spécifique et que tu recevras une réponse spécifique si tel est ton besoin… Il y a des décisions à prendre ici, et elles doivent être prises, qu’elles soient ou non des illusions. On ne peut pas te demander d’accepter des réponses qui sont au-delà du niveau de besoin que tu peux reconnaître. Par conséquent, ce n’est pas la forme de la question qui importe, ni comment cette question est posée. La forme de la réponse, si elle est donnée par Dieu, conviendra à tes besoins tels que tu les vois. Ce n’est rien de plus qu’un écho à la réplique de sa voix. Le véritable son est toujours une mélodie de remerciement et d’amour. Tu ne peux donc pas demander de recevoir l’écho. C’est la mélodie qui est le don. Avec elles viennent les harmoniques, les échos, mais tout cela n’est que secondaire. Dans la véritable prière, tu n’entends que la mélodie. Tout le reste est simplement ajouté. Tu as d’abord cherché le royaume des Cieux et tout le reste t’est alors vraiment été donné. »

             Les échos et les harmoniques correspondent aux besoins dont tu crois avoir besoin, ainsi que ta demande d’aide à laquelle le Saint Esprit a répondu. Cependant, « ceci n’est que secondaire. » Ce qui prime est la mélodie, la présence d’amour du Saint Esprit qui est abstraite et au-delà de tout besoin : « Le secret de la véritable prière est d’oublier les choses dont tu penses avoir besoin. Demander des choses spécifiques est très semblable au fait de regarder le pêché puis de le pardonner. De la même manière, dans la prière, tu passes sur tes besoins spécifiques tels que tu les vois et tu les laisses aller dans les mains de Dieu. Ils deviennent alors des dons que tu Lui fais parce que tu lui dis que tu n’as pas d’autre dieu devant Lui, aucun autre amour que le sien. Quoi d’autre pourrait être sa réponse que le souvenir de Lui ? Est-ce que cela pourrait être négocié pour un conseil insignifiant à propos d’un problème d’une durée d’un instant ? Dieu ne répond que pour l’éternité. Mais toutes les petites réponses sont contenues dans celle-là. » (Love does not condemn, p. 495, 496)

 

             Ainsi, Un Cours en Miracles est conçu sur deux niveaux [...]. C’est dans l’intégration de ces deux niveaux que le véritable pouvoir et la véritable étendue du Cours peut-être réalisé. Ce double niveau est évident dans ce passage examinant le temps qui est clairement enseigné par le Cours comme étant illusoire : la linéarité étant simplement un tour de magie ou un stratagème de la part de l’égo pour convaincre le Fils de la réalité de la séparation et du monde physique. Cependant, le Cours parle beaucoup de l’importance de gagner du temps, de pardonner le passé et, dans cette magnifique leçon du livre d’exercice, de « mettre le futur entre les Mains de Dieu. » Logiquement, cela n’a pas de sens de faire confiance au futur inexistant d’un Dieu éternel. Ainsi le livre d’exercices déclare : « Dieu tient ton futur comme il tient ton passé et ton présent. Ils ne font qu’un pour Lui et ils devraient donc ne faire qu’un pour toi. Or en ce monde, la progression temporelle semble encore réelle. Il ne t’est donc pas demandé de comprendre l’absence de suite qui se trouve réellement dans le temps. Il t’est seulement demandé de lâcher prise du futur et de le mettre entre les Mains de Dieu. Et tu verras par ton expérience que tu as mis aussi le passé et le présent entre Ses Mains, parce que le passé ne te punira plus et que la crainte future sera maintenant insignifiante » (Leçon 194 du livre d’exercices).

             En d’autres termes, le temps est irréel puisque Dieu n’existe que dans l’éternel présent. Cependant, puisque nous tous qui sommes dans le monde devons y croire et ce ne serait pas particulièrement utile de nous demander de mettre en pratique un principe qui est au delà de notre capacité de compréhension. Par conséquent, le Cours commence là où nous sommes : nous croyons en l’histoire de l’égo dans le pêché passé, pêché qui réclame la punition de Dieu et qui fait de notre crainte future une réalité justifiée. Cette leçon du livre d’exercice s’adresse particulièrement l’esprit du Fils qui pense qu’il serait stupide de faire confiance à un Dieu qui, comme le dit l’égo, nous détruirait inévitablement. La terreur serait trop grande. Par conséquent, cette leçon consiste à exprimer l’idée qu’il est sans danger de faire confiance à un Dieu par rapport à notre futur puisque l’histoire du pêché, de la culpabilité et de la peur de l’égo est fausse. En apprenant grâce à cette leçon à confier notre future à Dieu (Niveau II), nous en viendront finalement à apprendre que le temps n’est qu’un. Ainsi, nous sommes gentiment  ramenés au Dieu atemporel à qui nous savons pouvoir faire confiance et aimer (Niveau I). Le processus qui consiste à corriger nos erreurs par des étapes intermédiaires fait du Cours en Miracles un enseignement unique dans l’histoire des spiritualités non-duelles. Sa correction de l’égo n’est pas réelle, mais cette correction ne s’oppose cependant pas à la réalité. Elle défait simplement la voix de l’égo, permettant au Fils d’entendre l’unique Voix dans ce monde qui peut le mener au-delà de celui-ci : « Le rêve est si effrayant, il semble si réel, qu’il [le Fils de Dieu] ne pourrait pas se réveiller à la réalité sans une sueur de terreur et sans un cri de peur mortelle, à moins qu’un rêve plus doux ne précède son réveil et ne permette à son esprit plus calme d’accueillir, et non de craindre, la Voix qui appelle avec amour pour le réveiller ; un rêve plus doux, dans lequel sa souffrance est guérie et où son frère est son ami. Dieu a voulu qu’il s’éveille doucement et avec joie, et Il lui a donné les moyens de s’éveiller sans peur (T-27.VII.13). » (Love does not condemn, p. 497, 498).

 

 

             Par conséquent, le Saint Esprit semble répondre à nos demandes spécifiques au niveau de la forme, ce qui semble justifier une vie passée à la prier dans le but de lui demander de l’aide. En réalité, comme cela a été mentionné, le Saint Esprit est pur contenu et non forme. Ce contenu de l’amour de Dieu est présent dans nos esprits ainsi que le contenu de peur de l’égo. Le contenu de l’amour de Dieu s’adapte alors aux besoins venant de la peur. Voici une nouvelle citation du Cours : « Dieu sait ce dont son Fils a besoin avant qu’il ne demande. Il n’est pas du tout préoccupé par la forme, mais, ayant donné le contenu, Sa volonté est d’être compris. Et cela suffit. La forme s’adapte elle-même au besoin ; le contenu étant inchangé, aussi éternel que son Créateur » (Extrait du manuel).

L’esprit du Fils est un, à la fois dans le Ciel en tant que Christ et sur terre en tant qu’égo. Ainsi les pensées d’amour et de peur coexistent dans chaque fragment de l’esprit. Nous sommes libres de choisir la pensée à laquelle nous nous identifions. Quand nous choisissons la pensée d’amour, nous l’expérimentons comme l’intervention du Saint Esprit en notre faveur. Quand nous choisissons la pensée de peur, nous l’expérimentons comme étant une force extérieure qui agit contre nous. La première a donné naissance à des siècles de croyance en un Dieu magique, tandis que la dernière a donné naissance à la croyance au diable ou en des forces malfaisantes. Les deux sont des formes opposées de la même erreur qui nie le pouvoir qu’a notre esprit de choisir. Nous croyons que nous sommes les récipients de la grâce de Dieu ou de la malédiction du diable, tous deux extérieurs à nos esprits. Le langage du Cours reflète cette tradition de l’image du Saint Esprit ainsi que de l’égo et les ramène à l’intérieur de nos esprits, en insistant régulièrement sur l’importance de notre pouvoir de choisir. (Love does not condemn, p. 498, 499)

 

 

             Ainsi, notre demande d’aide à ce niveau renforce la croyance que nous sommes pêcheurs, coupables et manquant de ce dont nous avons besoin. Par contre, à un autre niveau, demander sincèrement à Dieu facilite le processus par lequel nous apprenons que la Voix du Saint Esprit parle pour la vérité, tandis que l’histoire de l’ego est fausse. Cela défait l’affirmation basique de l’égo qui dit que la présence du Saint Esprit dans nos esprits est un grave danger pour nous, qu’on ne devrait pas lui faire confiance et qu’il devrait être évité à tout prix. Ainsi, il nous est demandé de faire confiance à cette présence d’amour qui veut nous aider. C’est pour cette raison qu’Un Cours en Miracles évoque le fait de demander l’aide du Saint Esprit. Ce genre de demande est situé au bas de l’échelle [de la prière], là où nous croyons être. A partir de telles demandes et d’un tel apprentissage se trouve le royaume des Cieux sur terre ou, du moins, le début de la réalisation du royaume. La prière est donc comme le pardon : « […] La prière est une façon de demander quelque chose. C’est le médium des miracles. Mais la seule prière qui ait du sens est celle du pardon parce que ceux qui ont pardonné ont tout. Une fois que le pardon a été accepté, la prière au sens usuel devient totalement insignifiante. La prière du pardon n’est rien d’autre que la requête d’être capable de reconnaître ce que tu as déjà » (Texte).

En d’autres mots, nous ne pouvons par prier pour ce qui n’est pas là. On ne peut prier légitimement que pour se souvenir ou accepter la vérité qui est déjà à l’intérieur, pour « Demander… de recevoir ce qui a déjà été donné, ou accepter ce qui est déjà ici » (le chant de la prière, p.1). Nous prions pour être aidé à pardonner, c'est-à-dire pour défaire l’illusion qu’il y ait déjà eu quelque chose d’autre que la parfaite unité de Dieu et du Christ. (Love does not condemn, p. 500, 501)

 

 

             Ainsi, les réponses à nos demandes d’aide nous attendent jusqu’au moment où nous les voulons vraiment. Ce qui facilite notre désir de Dieu, c’est d’avoir ce « petit désir » pour débuter le processus de changement de perception de ceux que nous croyons être à l’extérieur de nous, ayant oublié qu’ils sont comme nous des parties du Christ. Notre méfiance à leur égard reflète notre méfiance de Dieu et finalement la méfiance de nos esprits qui ont, selon nous, choisi d’attaquer Dieu et Son Fils. Par conséquent le Cours nous dit : « Si tu veux connaître que tes prières sont exaucées, ne doute jamais d’un Fils de Dieu. Ne doute pas de lui et ne le confonds pas, car ta foi en lui est ta foi en toi-même. Si tu veux connaître Dieu et Sa Réponse, crois en moi dont la foi en toi est inébranlable. Peux-tu demander véritablement au Saint-Esprit et douter de ton frère ? Crois que ses paroles sont vraies à cause de la vérité qui est en lui. Tu t’uniras à la vérité en lui, et ses paroles seront vraies » (T-IX.4) […] « Il se peut que ton frère ne connaisse pas qui il est, mais il y a dans son esprit une lumière qui connaît. Cette lumière peut luire dans le tien, revêtant ses paroles de vérité et te rendant apte à les entendre. Ses paroles sont la réponse que le Saint Esprit te donne. Ta foi en lui est-elle assez forte pour te permettre d’entendre ? » (T.IX.2.5:8-11) […] N’entends que la Réponse de Dieu en Ses Fils et tu auras ta réponse » (T.IX.2.7:7).

Bien sûr, cela ne signifie pas que tu devrais faire confiance à l’égo de ton frère. Le Cours nous rappelle que « Les gens apeurés peuvent être vicieux » et que l’on ne nous demande certainement pas de nier les formes parfois vicieuses d’appel à l’aide des gens. Cependant, il nous est demandé, lorsque nous sommes en présence d’une telle expression de peur, de regarder au-delà vers l’amour de Dieu qui est vraiment appelé à l’aide, de façon à avoir foi en ce qu’au milieu du camouflage sombre de l’égo, la lumière du Christ reste intacte. (Love does not condemn, p. 502, 503)

 

 

             Jésus s’adresse aux étudiants incertains dans la leçon 95 du livre d’exercice, expliquant le but caché de ces leçons plus structurées à cette étape de l’entrainement : « Il est difficile à ce stade de ne pas permettre à ton esprit de s’égarer lorsqu’il entreprend une période d’exercice prolongée. Tu t’en es sûrement déjà rendu compte. Tu as vu à quel point tu manques de discipline mentale et à quel point tu as besoin d’entraînement de l’esprit. Il est nécessaire que tu en sois conscient, car c’est certes une entrave à ton avancement… Outre le fait de reconnaître que tu as des difficultés à soutenir ton attention, tu dois aussi avoir remarqué que si ton but ne t’est pas fréquemment rappelé, tu as tendance à l’oublier pendant de longues périodes de temps… A ce stade, donc, il est nécessaire d’avoir une structure, planifiée de manière à inclure de fréquents rappels de ton but, et des efforts réguliers pour l’atteindre. La régularité n’est pas la condition idéale pour la forme d’exercice la plus bénéfique en vue d’atteindre le salut. Toutefois, elle est avantageuse pour ceux dont la motivation est inconstante et qui ont encore de lourdes défenses contre l’apprentissage » (L-I.95.4.5.6).

             Cependant, quiconque est familier avec la pratique spirituelle peut facilement reconnaître l’aspect à deux tranchants de ce type de structure, particulièrement dans le contexte du Cours où l’autorité pour la pratique n’est rien de moins que Jésus. Le « danger » de ce genre d’instruction, c’est quand les gens oublient les périodes d’entrainement, comme ils le font presque tous, et qu’ils se sentent coupables de ne pas réussir à être attentif à Dieu. Par conséquent, Jésus poursuit dans la leçon 95 : « Toutefois, ne te sers pas de tes manquements à cet horaire comme d’une excuse pour ne pas y retourner dès que tu le peux. Tu pourrais être tenté de considérer la journée comme perdue sous prétexte que tu as déjà manqué de faire ce qui était requis. Toutefois, cela devrait simplement être reconnu pour ce que c’est : le refus de laisser corriger ton erreur et l’indésir d’essayer de nouveau. Le Saint Esprit n’est pas retardé dans Son enseignement par tes erreurs. Il n’y a que ton indésir d’en lâcher prise qui puisse Le retenir » (L-I.95.7.8)

             En d’autres termes, le problème n’est pas d’oublier une période d’exercice, mais de prendre au sérieux cette erreur et de se sentir coupable. C’est la même chose que dire que le problème n’est pas la « petite idée folle » de la séparation, mais plutôt de ne pas se souvenir d’en rire et de prendre au sérieux la pensée de séparation en l’appelant pêché, c’est à dire en écoutant l’interprétation de l’égo au lieu de celle du Saint-Esprit.

             Non seulement notre culpabilité donnerait à une pensée de l’égo une force qu’elle n’a pas, mais elle lui donnerait aussi une réalité qu’elle n’a pas non plus. Encore une fois, c’est une chose de faire une erreur, mais c’en est une autre de lui donner du pouvoir en l’étiquetant comme pêché nécessitant notre culpabilité et une punition méritée. Ainsi, les instructions de Jésus peuvent être interprétées de façon symbolique sur la manière dont on devrait regarder la séparation originelle. Rappelle-toi encore une fois comme toutes les expériences se produisent simultanément : Puisqu’il n’y a pas de hiérarchie dans les illusions, se sentir coupable suite à une période d’exercice manquée n’est pas différent de se sentir coupable suite à la séparation de Dieu : une « petite » illusion n’est pas différente d’une « grande » illusion. De plus, les idées ne quittent pas leur source. Ainsi, l’idée  de se sentir coupable par rapport à quoique ce soit a comme source la culpabilité ressentie par rapport à la séparation d’avec Dieu.

Par conséquent, apprendre à se pardonner nos « échecs » à l’encontre de Dieu par rapport à une période d’exercice manquée, c’est en même temps se pardonner notre « échec » à l’encontre de Dieu dans la séparation. 

« Quand tu oublies de te soumettre aux exigences de ce Cours, tu as simplement fait une erreur. Cela demande une correction et rien d’autre. Permettre à une erreur de continuer, c’est faire des erreurs additionnelles, qui sont basées sur la première et la renforcent. C’est ce processus qui doit être mis de côté, car ce ne serait pour toi qu’une autre façon de défendre les illusions contre la vérité » (L-I.95.9)

             La facilité avec laquelle  les adeptes de spiritualité peuvent tomber dans la dévotion des rituels est illustrée par cette histoire venue de l’Est. Un certain gourou rassemblait ses disciples tous les matins dans l’ashram pour méditer. Un chat qui appartenait à la communauté aimait se joindre à eux, ce qui distrayait les méditants. Par conséquent le gourou demanda que le chat soit attaché à un poteau avant chaque méditation de façon à ne pas perturber ceux qui méditent. Avec les années, le gourou et le chat sont morts tous les deux ; et alors que la communauté continuait à pratiquer la méditation, les anciens se sont souvenus que le gourou vénéré avait demandé que l’on attache le chat à un poteau avant la méditation. Par conséquent, les membres de la communauté cherchèrent un chat à attacher à un poteau de façon à ce que les instructions du gourou soient respectées. Manifestement, le contenu pratique du but premier du gourou fut oublié au profit de la forme.

             Le pouvoir de ton esprit à établir certains rituels ou objets comme sacrés a également été décrit par Krishnamurti dans cette instruction sur la façon de rendre un objet saint : « Prenez un bout de bois, posez-le sur un manteau de cheminée et chaque jour mettez une fleur devant… répétez certains mots comme « coca-cola », « Amen », « Om ». Le mot n’importe pas, prenez celui que vous voulez. Si vous faites cela, après un mois, vous allez voir à quel point ce bout de bois est devenu saint. Vous vous êtes identifiés à ce bâton, à ce morceau de pierre ou à cette idée et vous l’avez rendu sacré, saint. Mais ça ne l’est pas. Vous lui avez prêté un sentiment de sainteté qui vient de votre peur, vous abandonnant à quelque chose que vous considérez saint. L’image que l’on trouve dans le temple n’est pas plus sainte qu’un morceau de pierre trouvé sur le bord de la route » (The Awakening of Intelligence, p. 214).

Dans cet exemple, l’attention à été déplacée du contenu à la forme, rendant ainsi cette activité dépourvue de sens et trompeusement sainte. Pendant ce temps, le système de pensée de l’égo reste intact, imperméable à la « menace » du contenu (la vérité) qui a été écarté par le culte de la forme. (Love does not condemn, p. 505, 506)

 

 

             La voie d’amour dans nos esprits nous offre de façon continue la correction de la voix de haine de l’égo. Encore une fois, le Saint Esprit ne fait rien en réalité ; Il est simplement. Sa présence d’amour pure et abstraite est transformée en correction (le pardon) quand il est confronté à l’absence de pardon de l’égo. Les relations particulières, quand elles sont apportées au pardon, sont transformées en relations saintes. Toutes deux sont également illusoires puisqu’elles sont basées sur la séparation. Mais quand elles sont mises en contact, elles se dissolvent, ne laissant que la mémoire de l’amour dans l’esprit saint du Fils, son autel ayant alors été nettoyé.  (Love does not conemn, p. 510) 

 

 

             Par conséquent, quelque soit la conduite que l’on cherche à adopter, que ce soit dans l’objectif d’avoir du plaisir (le salut matériel) ou de la douleur (le salut religieux), […], notre tâche reste la même : apporter nos problèmes et désirs au Saint Esprit, demandant son aide pour considérer le problème comme étant la manifestation d’une pensée intérieure. Et c’est cette pensée qui nécessite une correction. Le principe est simple. Cependant, son application est difficile car nous parlons ici du défaire de la totalité du système défensif auquel nous nous identifions, cela étant nécessaire au salut. Chaque circonstance de notre vie qui nous concerne devient une opportunité pour retourner aux racines de ce problème. Seule une métaphysique non duelle et sans compromis peut présenter un plan aussi simple pour le salut : « Combien le salut est simple ! Tout ce qu’il dit, c’est que ce qui n’a jamais été vrai ne l’est pas maintenant et que ça ne le sera jamais. L’impossible ne s’est jamais produit et ne peut avoir aucun effet. Et c’est tout. » (Texte)

             Par conséquent, ce n’est pas le monde qui a besoin de rédemption, de préservation ou de plan pour la paix, mais l’esprit qui croit en un monde ayant besoin de rédemption. Ceci est donc la nouvelle moralité d’Un Cours en Miracles : n’agit pas par inquiétude ou par empathie déplacée, mais poussé par l’amour de Dieu qui ne sait rien de la douleur et de la souffrance. Et de ce lieu d’amour dans nos esprits, l’amour agit par lui-même, guidant gentiment nos corps dans une interaction avec le monde dénué d’ego et donc de problèmes. C’est une telle interaction que Jésus a fait preuve quand il a foulé le sol de la terre ; une interaction avec les autres et le monde qui n’est investie que de l’amour du Père : un amour qui littéralement ne fait rien, mais simplement est. (Love does not condemn, p. 515) 

 

 

Traduction libre par Mathieu

 

 

 "Love does not condemn", chapitre 18 et 19 (cliquez ici)


 

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28 août 2010 6 28 /08 /août /2010 10:48

 

 "Love does not condemn" de Kenneth Wapnick

Chapitres 17 et 18

 


 Love does not condemn

 

 


"Love does not condemn", chapitres 11 à 17 (cliquez ici)

"Love does not condemn", chapitre 18 et 19 (sur cette page)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


PART III

Summary and conclusions

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Introduction à la troisième partie

 

 

Notre voyage est presque terminé. Ayant traversé de larges étendues de spéculations théoriques et d’expériences spirituelles, nous sommes plus à même de comprendre la nature de l’esprit et de sa relation avec monde physique. Ca n’a été un voyage ni spatial, ni temporel, mais une descente verticale à travers les couches de brouillard qui avaient dissimulé la vérité. La lumière de la vérité brille désormais plus intensément parce que nous ne croyons plus que nous sommes les victimes de conditions extérieures au-delà de notre contrôle. Nos esprits sont en effet les maîtres du monde que nous voyons, que nous expérimentons et que nous avons fait. (Love does not condemn, p. 521)

 

 

 

 

Chapitre 18

UN COURS EN MIRACLES REEXAMINÉ

 

 

 

Ainsi, nous pouvons voir que le Cours est un amalgame de différentes approches, tout en étant une intégration réussie de chacune d’entre elles. Le Cours est néoplatonicien dans sa façon de décrire [difficile à traduire : downward procession from the One] ; gnostique dans l’idée que le monde ne vient pas du tout du divin, exposant la supercherie de l’ego qui se cache derrière cela ; et Chrétien, non seulement dans son langage, mais aussi à travers la présence bienveillante de Dieu qui est expérimentée dans le monde (la mémoire de Son Amour, le Saint Esprit, dans l’esprit divisé), ainsi que dans la place centrale accordée à Jésus. A travers l’intégration de niveaux métaphysiques et pratiques, Un Cours en Miracles est capable de maintenir une pureté métaphysique, tout en fournissant une correction douce et affectueuse des erreurs et malcréations de l’esprit. Jésus, étant la source et l’enseignant du Cours, en est le grand symbole de la gentillesse de Dieu. Il jette ainsi un pont entre notre source abstraite, indifférenciée et complètement impersonnelle, et nos désirs puérils d’un Père et d’un médiateur alors que nous restons emprisonnés dans le rêve de nos esprits. (Love does not condemn, p. 526)

 

 

De plus, la façon dont le Cours traite la figure du rédempteur, qu’il s’agisse du Saint Esprit ou de Jésus, frappe souvent le lecteur par sa ressemblance avec la figure chrétienne traditionnelle. Pourtant, si l’on examine cela de plus près, le Cours est beaucoup plus proche de la conception platonique. Jésus est en réalité un brillant exemple du roi philosophe de Platon, de l’amoureux de la vraie philosophie de Philon et du Sage de Ploton. Toutes sont différentes expressions de l’enseignant idéal de Dieu d’Un Cours en Miracles. Nous reviendrons sur ce concept à la fin du Chapitre. Ainsi, le Saint Esprit est la présence abstraite et immuable de l’amour de Dieu dans la mémoire de nos esprits. Cette mémoire est une lumière éclatante, dons la brillance nous rappelle constamment le choix que nous faisons entre l’obscurité et la lumière, tandis que Jésus est pour nous un symbole dans le rêve de ce à quoi la lumière ressemble quand elle est choisie à la place des ténèbres de l’égo. Les deux figures ont donc la même fonction qu’ont les Idées de Platon, ainsi que l’appel abstrait, continuel et informel de l’Un de Plotin. En réalité, ce ne sont que différentes expressions de la présence divine qui a été enterrée par l’ego à l’intérieur de nos esprits séparés. (Love does not condemn, p. 531, 532)

 

 

             Alors que le Cours paraît être en accord avec la pensée chrétienne traditionnelle sur le fait de chercher l’aide du Saint Esprit (de Dieu, de Jésus ou du Christ), cet accord n’est réellement basé que sur le plan de la forme ou du langage. Le contenu ou la signification du Cours est beaucoup plus proche des philosophes néoplatoniciens et Valentiniens qui étaient au clair sur l’idée de ne pas chercher à l’extérieur l’aide divine pour des problèmes qui doivent être résolus au niveau de l’esprit.

             Cette réinterprétation des formes du monde, transformant le contenu de séparation et d’attaque de l’ego en la signification du Saint Esprit de l’union par le pardon est essentiel pour comprendre certaines différences entre le Cours, le gnosticisme et la chrétienté. Dire que le monde est illusoire, ce n’est pas dire qu’il est pêcheur. Par conséquent, contrairement à ces deux autres systèmes, Un Cours en Miracles n’enseigne pas que le monde, la chaire et le diable doivent être évités ou combattus. Son enseignement central est plutôt de pardonner le monde et de l’aimer pour le don de pardon qu’il nous fait. (Love does not condemn, p. 533, 534)

 

 

             C’est ici que nous voyons la principale divergence entre le Cours et pratiquement toutes les autres spiritualités qui ont été enseignés. En effet, le Cours reflète une métaphysique purement non dualiste qui néanmoins ne dénigre, ne rejette ou ne déifie pas le monde physique. Ainsi, tous les gnostiques, ainsi que Platon et Plotin, s’accorderaient à dire que le monde matériel n’est pas notre monde. Cependant, les moyens de se souvenir et de revenir à notre véritable demeure diffèrent nettement parmi les platoniciens, les gnostiques et Un Cours en Miracles. Les Platoniciens et le Cours sont similaires dans leur quête intérieure plutôt que dans celle de chercher la vérité à l’extérieur d’eux-mêmes. Cependant, les Platoniciens se focalisent sur la poursuite d’une vie d’étude, de contemplation et de vertu come des moyens pour atteindre la vérité. Cela contraste fortement avec le Cours qui se concentre sur le fait de changer nos esprits dans le contexte des relations interpersonnelles. Quand cela est bien compris, le message central du Cours qu’est le pardon ne fait pas l’erreur de croire en la réalité du monde physique. Cette erreur doit suivre inévitablement de la haine qu’ont les gnostiques et le platoniciens pour le corps. D’un point de vue métaphysique (niveau I), il n’y a pas de corps à pardonner. Cependant, au niveau de l’expérience (niveau II), notre culpabilité intérieure, qui est projetée, apparaît être présente dans une autre personne. Et c’est avec cette expérience que doit commencer le processus du pardon. (Love does not condemn, p. 534, 535)

 

 

 

 

Chapitre 19

ERREURS ET IDEES FAUSSES

 

 

 

             Nous nous tournons maintenant vers les erreurs qui ont surgis atour de la pratique d’Un Cours en Miracles, enseignement qui est encore au tout début de son enfance. Ces erreurs sont communes à l’histoire de presque toutes les spiritualités. Pour être plus précis, nous pouvons trouver d’intéressants parallèles entre les étudiants du Cours, les gnostiques du début de l’ère Chrétienne et les chrétiens Orthodoxes eux-mêmes. Nous pouvons rassembler ces erreurs dans trois grandes catégories.

1)  La particularité spirituelle : croire que l’on est ou qu’un groupe est différent ou meilleur qu’un autre, voire plus aimé de Dieu.

2)  Rendre l’erreur réelle : rendre le monde et le corps réel en lui assignant de valeurs négatives ou positives. Cette erreur s’exprime par le fait de spiritualiser la matière, de développer une éthique ou un système moral ascétique, libertin ou modéré ; de croire que la pratique spirituelle a une signification et un pouvoir en elle-même.

3)  Minimiser notre investissement dans le système de pensée de l’ego : croire que tout chemin spirituel est facile et ne nécessite que peu ou pas d’effort puisqu’il est uniquement nécessaire d’entre la Voix du Saint Esprit. (Love does not condemn, p. 537)

 

 

Jésus demande à chacun d’entre nous d’ « Etre très honnête avec nous-mêmes… parce que nous ne devons rien cacher aux autres » (Texte). Ainsi, nous devons regarder ces erreurs ouvertement et les ramener à son amour, de façon à ce qu’elles puissent être libérées. Sans une telle inspection, la vérité continue à être cachée et sa lumière « interdite » à l’entrée du portail de l’esprit obscurci de l’ego, là où elle aurait sûrement guéri nos pensées erronées. (Love does not condemn, p. 538)

 

 

Finalement, nous pourrions rappeler la déclaration du Cours qui dit qu’”Apprendre ce cours nécessite d’avoir la volonté de remettre en question toutes les valeurs auxquelles tu crois. Aucune ne peut être cachée ou obscurcie sans compromettre ton apprentissage » (Texte). Cet enseignement clé se réfère à ta volonté de généraliser totalement les principes du Cours, sans faire d’exception. Tenir séparé n’importe quelle situation ou croyance à part de son intransigeante non dualité, c’est rendre réel certains aspects de ce monde illusoire. Un étudiant sérieux du Cours en Miracles reconnaît le caractère absolu de son système de pensée. Pour citer à nouveau l’une des déclarations du Cours lui-même : « Ce cours sera cru entièrement ou pas du tout parce qu’il est entièrement vrai ou entièrement faux, et ne peut pas être cru partiellement » (Love does not condemp, p. 539)

 

 

             De la même manière, cela n’a pas été inhabituel que des étudiants d’Un Cours en Miracles ne démontrent leur « spiritualité » ou leur avancement dans le Cours en se privant de certains symboles de la société. Ainsi, ils peuvent s’abstenir de fermer à clé leur voiture ou la porte de leur maison, ne pas souscrire à une assurance vie ou une assurance médicale, et cela non pas parce qu’ils sont réellement indifférents des problèmes que les gens « normaux » ont. Au lieu de cela, leurs actions sont souvent motivées par le besoin qu’ils ont de se vêtir d’une forme qu’ils croient être le signe d’un avancement spirituel, espérant par magie que le contenu de la liberté de l’égo infusera par leur comportement sur leurs esprits. De cette manière, ils peuvent éviter de regarder le processus parfois douloureux de regarder à l’intérieur la culpabilité et la peur, puisqu’ils l’ont maintenant recouverte d’un masque de sainteté. Ainsi, encore une fois, nous pouvons voir à travers cela une volonté inconsciente (et parfois pas si inconsciente) de narguer le mal et une société non spirituelle à travers ces activités rebelles. L’erreur gnostique n’a jamais été très loin de nous. Un autre exemple de cette volonté de juger la spiritualité par des choses extérieures fut révélée par ce très sincère jeune homme qui m’a approché après un séminaire en me disant : « Je sais que vous devez être une personne très sainte parce que vous ne fumez pas de cigarette, parce que vous ne buvez pas de café et que vous ne vous précipitez pas constamment aux toilettes. » Je ne comprends pas encore comment il en est venu à la dernière partie de cette trinité, mais il serait merveilleux si notre salut ne dépendait que de la satisfaction de ces trois critères comme preuve de notre avancement spirituel » (Love does not condemn, p. 549)

 

 

             Dans de nombreux passages, le livre d’exercice et le texte nous mettent face à cette décision, insistant sur le fait que le système de pensée de l’égo peut être changé en un seul instant (parce qu’il n’y a pas de temps, mais une illusion de temps […]). Cependant, de tels enseignements peuvent être vraiment très mal compris quand ils sont tirés de leur contexte du message général du Cours, qui nous aide à comprendre l’énormité du système de pensée de l’égo dans son investissement à prouver que le système de pensée du Saint Esprit est faux. Par exemple, le manuel parle de l’évasion apparemment sans espoir du terrain de meurtre de l’égo : « Il y a un chemin par lequel l’évasion est possible. Il peut être appris et enseigné, mais il nécessite de la patiente et une volonté abondante » (Manuel pour enseignants).

Il est intéressant de remarquer l’évolution dans les termes employés. Au début, le Cours utilise habituellement l’adjectif “petit” pour qualifier “volonté”. « Abondante » fait remarquer au lecteur la totalité de l’étendue du système de pensée de l’égo, ainsi que notre besoin d’exercer une vigilance à l’encontre de l’investissement que nous y mettons. Sur les six étapes du développement de la confiance qui font l’objet d’une discussion dans les premières pages du manuel, nous pouvons remarquer que quatre d’entre elles contiennent des éléments d’inconfort. Ils sont décrits avec des termes comme « douloureux », « difficile », « cela demande beaucoup d’apprentissage », « énorme conflit » et « peine anticipée ». Dans la sixième étape, la « période de troubles », il nous est dit que nous devons « atteindre un état » qui pourrait rester impossible à atteindre pendant un long, très long moment » (Manuel pour enseignants).

             Il est clair, seulement à partir de ces courts extraits, que le curriculum d’Un Cours en Miracles prend toute la vie. Il aide les étudiants à embarquer dans un voyage qui nécessite une grande assiduité et une application consistante. Jésus nous dit au début du texte que « nous sommes beaucoup trop tolérant face au vagabondage de nos esprits et que nous laissons trop facilement passer … les malcréations de nos esprits » (Texte). L’un des messages importants qui doit être retenu du Texte, c’est le respect que nous devrions accorder au système de pensée de l’égo, non pas parce qu’il est vrai, mais parce que nous y croyons. Ainsi, nous pouvons aussi déclarer que le processus d’apprentissage d’Un Cours en Miracles nécessite de faire grandir notre discernement dans le fait de savoir quelle voix nous écoutons. C’est pour reconnaître cela que le Texte décrit en détails imagés et parfois douloureux, passage après passage, la complexité du système de pensée malade de l’égo que nous avons élevé sur le trône de la raison et de la vérité. L’enseignement central d’Un Cours en Miracles, n’est par conséquent pas l’amour et l’unité qui est notre réalité au Ciel, mais plutôt l’identification et le défaire de la culpabilité et de la peur qui est protégée par nos relation particulières que nous croyons être notre réalité sur terre : « N’ais pas peur de regarder la relation particulière, car la liberté se trouve dans le fait de la regarder. En regardant la relation particulière, il est d’abord nécessaire de réaliser qu’elle implique une grande quantité de douleur. L’anxiété, le désespoir, la culpabilité et l’attaque, tous y entrent, entrecoupés de périodes pendant lesquelles ils semblent partis. Tous doivent être compris pour ce qu’ils sont. Quelque soit la forme qu’ils prennent, ils sont toujours une attaque sur le soi de façon à rendre les autres coupables » (Texte).

             Ainsi, nous pourrions manquer de reconnaître que le message central d’Un Cours en Miracles est de nous aider à nous souvenir que le seul problème du monde, c’est la culpabilité, telle qu’elle est exprimée dans la relation particulière et que son défaire vient par le pardon. Cela est très clair et succinctement  déclaré avec des termes légèrement différents, dans deux leçons successives du livre d’exercice : « Que je reconnaisse le problème afin qu’il puisse être reconnu » (leçon 79), et « Que je reconnaisse que mes problèmes ont été résolus » (leçon 80) : « Le problème de la séparation, qui est réellement le seul problème a déjà été résolu (à travers le Saint Esprit)… ton seul problème principal a été résolu et tu n’en as pas d’autre… Le salut dépend donc de la reconnaissance de ce seul problème et de la compréhension qu’il a été résolu. Un problème, une solution » (leçon 80).

Cependant, ce problème ne peut pas être reconnu facilement, ni même compris, parce que toute notre existence dans ce monde physique repose sur le fait de ne pas le reconnaître (Love does not condemn, p. 552, 553, 554).

 

 

             De nombreux étudiants du Cours confondent le Saint Esprit avec leur soi-ego. En faisant cela, ils répètent subtilement l’erreur originelle qui consistait à remplacer Dieu par leur soi-égo ; et, de cette manière, excluent de leur conscience la présence du Saint Esprit. Demander au Saint Esprit des solutions pour nos problèmes extérieurs usurpe son rôle car de telles requêtes présupposent que l’on sait quels sont nos désirs, sans avoir auparavant consulté la sagesse du royaume. Encore une fois, nous avons pris Sa place en présumant savoir par nous-mêmes quels sont nos problèmes et leurs solutions. Le Cours souligne ceci : « Il y a un autre très grand avantage de se référer aux décisions du Saint Esprit de façon de plus en plus fréquente… Suivre les conseils du Saint Esprit, c’est te permettre d’être absous de culpabilité. L’imaginaire croyance d’usurper des fonctions que ne sont pas les tiennes est la base de la peur. La totalité du monde que tu vois reflète cette illusion que cela s’est produit, ce qui rend la peur inévitable. Redonner cette fonction à Celui à Qui elle appartient est donc l’évasion de la peur. Et c’est cela qui permet à la mémoire de l’Amour de revenir à toi. » (Manuel pour enseignants).

Ainsi, en croyant par nous-mêmes que nous avons de réels problèmes extérieurs à nos esprits qui nécessitent des solutions que nous déterminons, nous tombons dans le piège de rendre l’erreur réelle.

             Finalement, nous pouvons remarquer que les erreurs dont nous avons parlé mènent inévitablement au manque de discernement entre la voix de l’ego et la Voix de Dieu […]. De plus, même si nous « entendons » correctement, c'est-à-dire que notre guidance ne vient pas de la voix de la culpabilité, le message du Saint Esprit ne nous est pas souvent destiné à nous personnellement. Il est filtré à travers les besoins de notre système de pensée. Le message lui-même ne s’applique pas nécessairement au monde entier, encore moins à certains individus que nous pourrions choisir comme étant les bénéficiaires de notre révélation. Ainsi, le Cours nous rappelle : « Ne fais pas confiance à tes bonnes intentions, elles ne sont pas suffisantes. Fais plutôt aveuglément confiance à ta volonté… » (Text) (Love does not condemn, p. 554, 555)

 

 

Evidemment, puisque Dieu est abstrait et n’a pas de corps, Il ne se sent pas seul et ne pleure pas. Puisqu’il est le Tout, Il ne peut pas être incomplet. De plus, l’idée même qu’Il pourrait être l’une de ces choses signifie que la séparation de Son Fils avec Lui-même s’est réellement produite. Ceci est bien sûr directement antithétique aux enseignements du Cours. L’idée doit donc être comprise au niveau du contenu de l’amour de Dieu pour Ses enfants (cela-même étant une métaphore anthropomorphique), qui est exprimé à travers la forme de l’amour d’un père aimant pour son enfant. Puisque nous sommes encore très « enfant » dans notre vie spirituelle, Un Cours en Miracles nous dit : « Tu es très novice dans les voies du salut » (Texte), l’utilisation de ce langage dans le Cours est plus approprié.  

             A de nombreuses reprises, Un Cours en Miracles dira quelque chose de significatif dans un contexte particulier, et pourtant,  lorsque cela est pris hors contexte, les mots apparaîtront inconsistants et même contradictoires avec son enseignement global. L’enseignement du Cours sur le temps en est un bon exemple. Le Cours insiste sur la nature non-linéaire et illusoire du temps. Cependant, dans de nombreux passages, il est évoqué comme s’il était réel, faisant un parallèle avec notre expérience personnelle de la réalité du temps. Nous avons déjà discuté de cet enseignement particulier dans le Chapitre 17. (Love does not condemn, p. 556, 557)

 

 

             Ainsi, plutôt que de lire attentivement le texte qui étale la nature brutale du système de pensée de l’égo, ce qui nécessite de s’en occuper, un étudiant pourrait rejeter de telles discussions à propos de l’égo comme n’étant pas importantes. Encore une fois, cela fait manquer l’essentiel de l’efficacité du Cours comme enseignement spirituel. Et cela brade l’unité inhérente à son curriculum qui dépend de la compréhension et de la reconnaissance de notre investissement dans la perpétuation du système de pensée de l’égo, précisément en ne le regardant pas. Comme nous l’avons déjà évoqué, c’est en ne regardant pas l’égo que nous lui permettons de survivre comme système de pensée dans nos esprits. C’est sûr, Un Cours en Miracles n’est pas toujours facile à comprendre, encore moins à pratiquer. Pourtant, la difficulté ultime ne réside pas dans le niveau conceptuel ou intellectuel, mais plutôt dans l’enseignement lui-même.  Cet enseignement, comme nous en avons déjà discuté dans ce livre, frappe de terreur les esprits qui s’identifient encore avec leur soi-ego. Et c’est ce même ego-soi qui est si menacé par ce que nous présente le Cours. (Love does not condemn, p. 559)

 

 

 

Traduction libre par Mathieu

 

 

 

 

"Love does not condemn", Chapitre 11 à 17 (cliquez ici)

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6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 14:12

ken-wapnick-photo.jpg


Voici un extrait d'un séminaire de Kenneth Wapnick : The Conductor and the Orchestra: The Music of Forgiveness  

 

Dans le séminaire « Le chef d’orchestre et l’orchestre : la Musique du Pardon », kennetth Wapnick explique  :

 

Choisir le pardon n’est en aucun cas quelque chose de positif. N’y travaillez pas. N’essayez pas. Ne travaillez pas sur le pardon, mais plutôt regardez l’ego et autorisez vous à être anxieux à propos de quoique ce soit. Le pardon signifie le défaire de l’ego. Le pardon, le miracle, la correction, le salut et l’expiation défont tous. Le miracle ne fait pas, il défait. Le véritable apprentissage dans ce monde est un "désapprentissage". Le reflet du ciel dans ce monde est dans le défaire du négatif. Comment ? Vous vous asseyez calmement et vous ne faites rien. Vous regardez, vous attendez et vous ne jugez pas. C’est comme cela que vous défaisez le négatif. Vous n’y travaillez pas, vous n’essayez pas, vous ne vous battez pas. Vous vous autorisez à être écœuré par vos choix, par la façon dont vous traitez les autres et celle dont vous vous traitez. Vous vous autorisez également à être écœuré d’être en colère tout le temps et de trop juger. Si vous n’en êtes pas écœurés par rapport à ça, vous n’allez pas vous y opposer. Si vous n’en êtes pas écœuré, une partie de vous l’accepte encore, alors vous dites : « C’est la vérité. Je n’ai pas envie d'abandonner mon égo. Je fais semblant de le vouloir, mais quand je vais au fond des choses, je n’ai pas envie de le laisser aller. » C’est alors un constat honnête. Vous avez fait un pas en avant et c’est merveilleux.

 

 

 

Traduction libre par Mathieu

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16 janvier 2010 6 16 /01 /janvier /2010 12:54

Introduction générale à un cours en Miracles


Voici les deux premiers chapitres de "L'introduction générale à Un Cours en Miracles" rédigé par Kenneth Wapnick.
Bonne lecture!

 

 

     Introduction Générale

à

UN COURS EN MIRACLES


KENNETH WAPNICK, Ph.D.       Foundation for A Course in Miracles



TABLE DES MATIERES


 

 

 

CHAPITRE 1

L’ORIGINE D’UN COURS EN MIRACLES. 2

 

 

CHAPITRE 2

L’ETAT D’ESPRIT-UN : LE MONDE DU CIEL. 8

 

 

CHAPITRE 3

L’ETAT D’ESPRIT FAUX: 12

Le péché, la culpabilité et la peur 12

Le déni et la projection. 14

Le cycle attaque-défense. 16

Les relations spéciales. 17

 

 

CHAPITRE 4

L’ETAT D’ESPRIT JUSTE: 21

Colère—pardon. 21

La signification des miracles. 29

 

 

CHAPITRE 5

JESUS: LE BUT DE SA VIE. 33

 

 

APPENDICE

 

Glossaire. 36

La Fondation d'Un Cours en Miracles. 42

 


 

Chapitre 1


L’ORIGINE D’UN COURS EN MIRACLES


Il est intéressant de constater que toute la genèse d’Un Cours en Miracles ainsi que la façon dont il fut écrit sous la dictée illustrent parfaitement les principes fondamentaux du Cours. Le message principal du Cours est que le salut vient au moment précis où deux personnes s’unissent pour partager un intérêt commun ou poursuivre un but commun. Il s’agit là et il s’agira toujours d’un aspect du pardon; nous en parlerons un peu plus tard.

Les deux personnes qui sont à l’origine d’Un Cours en Miracles sont Helen Schucman, décédée en février 1981, et William Thetford (décédé en 1988). Ils étaient tous deux psychologues au cen­tre médical de l’Université Columbia (New York). Bill (Diminutif de William en anglais) y était entré le premier en 1958 et occupait le poste de directeur du département de Psychologie. Helen l’y rejoignit quelques mois plus tard. Leurs rapports personnels furent très difficiles pendant les sept premières années. Ils avaient des personnali­tés tout à fait opposées. Ils s’entendaient bien sur le plan du travail mais sur le plan personnel leurs rapports étaient rem­plis de tension et d’ambivalence. Ils avaient des relations dif­ficiles non seulement l’un avec l’autre mais aussi avec les autres membres de la faculté, avec les autres départements du centre médical et avec les autres centres médicaux qui tra­vaillaient en d’autres disciplines. Cela est typique de l’atmos­phère d’une grande université ou d’un centre médical et celui-là n’était pas différent des autres.

Un beau jour de printemps 1965 les choses changèrent pour toujours. Helen et Bill se préparaient à aller à une des réunions régulières de travail interdisciplinaire au centre médical de Cornell, de l’autre côté de la ville. En général ces réunions étaient fort désagréables et suscitaient des rivalités et des médisances, ce qui, encore une fois, est chose courante dans un cadre universitaire. Helen et Bill y allaient eux-mêmes de leurs critiques et de leurs jugements sur les autres. Mais ce jour-là, juste avant de partir pour la réunion, Bill, qui était un homme plutôt modeste et tranquille, agit d’une façon assez extraordinaire pour lui. Il fit à Helen un discours pas­sionné, disant qu’à son avis il devait y avoir une meilleure façon d’aborder ces réunions et les sortes de problèmes qui s’y présentaient. Il pensait qu’il devrait y avoir plus de tolérance et de bienveillance à l’égard du voisin et moins de criti­ques et de compétition.

Tout aussi inattendue et inhabituelle fut la réponse d’Helen; elle dit qu’elle était d’accord avec lui et qu’elle s’engageait à l’aider à trouver cette autre façon. Il n’y avait rien de plus étrange que cette entente soudaine entre deux personnes qui avaient plutôt tendance à se montrer critiques et assez peu tolérantes l’une à l’égard de l’autre. Cette com­munion constitue un exemple de l’instant saint dont parle le Cours et, comme je l’ai dit au début, c’est par l’instant saint que se fait le salut.

A un niveau dont ils n’étaient conscients ni l’un ni l’autre, cet instant fut le signal qui déclencha pour Helen toute une série d’expériences à l’état de veille comme pendant le som­meil. J’en citerai quelques-unes qui sont de nature très forte­ment psychique et aussi très fortement religieuse car le personnage de Jésus commença à apparaître de plus en plus régulièrement. Ce qui rendait la situation encore plus surpre­nante était l’attitude d’Helen à cette époque de sa vie. Helen, qui avait alors une cinquantaine d’années, avait adopté le rôle de la militante athée, déguisant ainsi de façon subtile sa ran­cune profonde envers un Dieu qui avait failli à tous ses devoirs. C’est pourquoi elle se montrait fort agressive envers tout mode de penser qu’elle jugeait vague ou ambigu, qu’on ne pouvait ni étudier, ni mesurer, ni évaluer. Très compétente dans la recherche psychologique, elle était douée d’un esprit vif, analytique et logique qui ne tolérait aucune autre façon de penser.

Depuis son enfance Helen avait une sorte de pouvoir psy­chique qui lui faisait voir des choses qui n’étaient pas présen­tes. Elle n’y avait jamais vraiment prêté attention, pensant que tout le monde était comme elle. Très jeune elle avait eu une ou deux expériences mystiques singulières auxquelles elle n’avait jamais fait attention non plus. Elle n’en n’avait d’ailleurs jamais fait mention jusque là. Il lui parut donc sur­prenant d’avoir soudain toutes ces expériences qui l’effrayaient beaucoup: une partie d’elle-même craignait de devenir folle. Ces choses-là n’étaient pas normales et si Bill n’avait pas été là pour la soutenir et l’encourager, je pense qu’elle aurait arrêté tout le processus.

Il faut reconnaître l’importance de l’aide qu’apporta Bill et de son union constante avec Helen; sans celles-ci il n’y aurait pas eu l’enregistrement d’Un Cours en Miracles. C’est un autre exemple du principe fondamental du Cours, exprimé de différentes façons maintes et maintes fois: « Le salut est une entreprise de collaboration » (T-4.VI.8:2), « On entre dans l’arche deux par deux » (T-20.IV.6:5), « On ne peut entrer au Ciel tout seul » (L-pI.134.17:7), et « ensemble ou pas du tout » (T- I 9.IV-D.12:8). Si ce n’était pas pour l’union d’Helen et de Bill en cette entreprise, il n’y aurait pas de Cours, et nous ne serions pas rassemblés ici pour en parler.

Pendant l’été Helen eut toute une série d’expériences, presque comme un feuilleton. Elles lui arrivaient en segments différents pendant l’état de veille: ce n’était pas un état de rêve. La série commença par l’épisode où, marchant sur une plage déserte, elle trouva un bateau échoué sur le sable. Elle reconnut que c’était à elle de remettre le bateau à l’eau. Elle n’avait cependant aucun moyen de le faire car le bateau était trop profondément ensablé. A ce moment-là apparut un étran­ger qui lui offrit son aide. Au fond du bateau Helen découvrit ce qu’elle décrivit comme un appareil émetteur-récepteur. Elle dit à l’étranger: « Peut-être que cela nous aidera. » Mais il répondit: » Tu n’es pas encore prête pour cela. N’y touche pas. » Cependant il remit le bateau à l’eau. Chaque fois qu’il survenait des tempêtes et des difficultés, l’étranger apparais­sait pour l’aider. Au bout d’un certain temps elle s’aperçut que cet homme était Jésus, bien qu’il ne ressemblât en rien à l’image qu’on se fait de lui. Il était toujours là pour l’aider quand les choses étaient difficiles.

Finalement, dans la dernière scène de ce feuilleton, le bateau atteignit sa destination qui paraissait être un canal calme, paisible et parfait. A l’arrière du bateau il y avait une canne à pêche dont la ligne était attachée à un coffre à trésor, au fond de la mer. Helen fut remplie d’enthousiasme à la vue du coffre à trésor car à cette époque-là elle adorait les bijoux et les jolies choses. Elle était impatiente de savoir ce qu’il contenait. Elle le souleva et, l’ouvrant, fut très déçue de n’y voir qu’un grand livre noir sans rien d’autre. Sur l’arête du livre était écrit le nom d’Esculape, le dieu grec de la guérison. Helen ne reconnut pas le nom à ce moment-là. Ce ne fut que bien des années plus tard, une fois que le Cours fut finale­ment dactylographié et mis dans des classeurs de thèse noirs, qu’elle-même et Bill se rendirent compte qu’il ressemblait tout à fait au livre trouvé dans le coffre à trésor. Elle vit à nouveau le même coffre à trésor, cette fois-ci entouré d’un collier de perles. Quelques jours plus tard elle eut un rêve dans lequel une cigogne volait au-dessus de villages, portant dans un lange un livre noir marqué d’une croix dorée. Une voix lui dit: « Voilà ton livre. » (Ceci se passa avant la parution du livre.)

Il y eut une autre expérience très intéressante où Helen se vit entrer dans une grotte. C’était une grotte très ancienne; sur le sol gisait un rouleau de parchemin enroulé autour de deux baguettes et qui ressemblait à la Torah (la Torah est la pre­mière partie de l’Ancien Testament). Il était très ancien. En fait la petite ficelle qui le liait tomba et se désintégra lorsque Helen le ramassa. Elle regarda le parchemin et le déroula. Sur la partie centrale étaient inscrits les mots « DIEU EST. » Elle trouva cela très bien. Elle le déroula un peu plus: à gauche il y avait un panneau vide et à droite un panneau vide. Une voix lui dit: « Si tu regardes du côté gauche, tu pourras lire tout ce qui est arrivé dans le passé; si tu regardes du côté droit, tu pourras voir tout ce qui arrivera dans le futur. » Mais elle répondit: « Non, cela ne m’intéresse pas. Tout ce que je veux est le panneau central. »

Helen enroula le parchemin de façon à ne voir que les mots « DIEU EST. » Alors la voix lui dit: « Merci. Cette fois tu y es arrivée. » Elle reconnut qu’elle avait passé avec succès une sorte d’épreuve à laquelle elle n’avait pu réussir aupara­vant. Ce que cela signifiait réellement, c’est qu’elle avait exprimé le désir de ne pas abuser du talent qu’elle avait; autrement dit, de ne pas s’en servir comme d’une sorte de pouvoir ou de curiosité. La seule chose qu’elle cherchait vrai­ment était le présent où se trouve Dieu.

Dans une des leçons du livre d’exercices, on lit: « Nous disons ‘Dieu est’ et puis nous cessons de parler, » parce qu’après ces deux mots il n’y a rien à ajouter (L-p1.169.5:4). Je pense que ce passage réfère à l’expérience de la grotte. Le Cours insiste fortement sur l’idée que le passé n’existe plus et que nous ne devrions pas nous soucier du futur qui n’existe pas non plus. Nous ne devrions nous préoccuper que du pré­sent puisque c’est là seulement que nous pouvons connaître Dieu.

Une dernière histoire: Helen et Bill étaient en route vers la Clinique Mayo à Rochester (Minnesota) afin de passer une journée à étudier comment les psychologues de là-bas fai­saient leurs évaluations psychologiques. La veille Helen avait clairement vu dans son esprit l’image d’une église qu’elle avait tout d’abord cru catholique mais qui, comme elle le remarqua, était luthérienne. Cette image était si vive qu’elle en fit une esquisse. Comme elle la voyait de haut dans sa vision, elle fut convaincue que Bill et elle verraient cette église pendant leur atterrissage à Rochester. Elle fit de cette église le symbole tout-puissant de sa santé mentale ou de son insanité car, ne pouvant pas comprendre toutes ces expérien­ces intérieures, elle en était venue à douter de sa propre rai­son. Voir cette église, pensait-elle, la rassurerait sur son état mental. Mais en atterrissant ils ne virent pas d’église. Comme Helen s’affolait, Bill héla un taxi pour les emmener voir tou­tes les églises de Rochester. Il y avait, je crois, trente-six égli­ses en ville mais ils ne trouvèrent pas celle d’Helen. Helen était dans tous ses états mais ils ne pouvaient rien faire de plus cette nuit-là.

Le lendemain fut un jour très occupé et ils repartirent pour New York dans la soirée. Pendant qu’ils attendaient à l’aéro­port, Bill, qui avait un flair pour ce genre de choses, trouva un livre sur Rochester, pensant que Louis, le mari d’Helen aime­rait le voir. Ce livre contenait l’histoire de la Clinique Mayo et, en le feuilletant, Bill vit une réplique exacte de l’église qu’Helen avait décrite. Elle se trouvait sur l’ancien site de la Clinique Mayo car l’église avait été rasée pour y construire la Clinique. Helen la voyait d’en haut parce qu’elle n’était plus là; avec le temps elle la voyait d’en haut. Elle en fut un peu réconfortée mais ce n’est pas la fin de l’histoire.

Helen et Bill devaient changer d’avion à Chicago. Il était déjà très tard et ils étaient fatigués. Dans le terminal Helen vit une femme assise seule dans son coin à l’autre bout de la salle d’attente. Helen s’aperçut que cette femme était boule­versée même s’il n’y avait aucun signe révélateur. Elle se sentit comme poussée à aller vers cette femme, ce qu’elle n’aurait jamais fait normalement. La femme était en effet bouleversée. Elle venait de fuir mari et enfants et s’en allait à New York où elle n’était jamais allée auparavant; elle n’avait que trois cents dollars pour son séjour à New York et finale­ment elle avait très peur car elle n’avait jamais pris l’avion. Helen se montra amicale, amena cette femme à Bill et ensem­ble ils s’occupèrent d’elle dans l’avion. La jeune femme était assise entre eux et à un moment elle dit à Helen qu’elle pen­sait loger à l’église luthérienne puisqu’elle était luthérienne. Helen entendit alors une voix intérieure: « Voilà ma véritable église. » Helen comprit que Jésus signifiait qu’une vraie église n’est pas un édifice mais le fait d’aider et de s’unir à une autre personne.

Arrivés à New York, Helen et Bill emmenèrent leur nou­velle amie à l’hôtel et, assez curieusement, la rencontrèrent sans cesse pendant les jours suivants. Je crois que Bill la ren­contra un jour à Bloomingdale, un grand magasin de New York et Helen l’eut à dîner une fois ou deux. Par la suite la femme retourna dans sa famille mais resta en contact avec Helen, lui envoyant des cartes de Noël, etc. Un jour elle appela Helen pendant que j’étais là. L’intérêt de toute cette histoire c’est de montrer que ce n’est pas le phénomène psy­chique qui est important en soi mais plutôt l’intention spiri­tuelle qui se trouve derrière et qui, dans ce cas-là, était le secours apporté à une autre personne.

Un jour, à la mi-octobre Helen dit à Bill: « J’ai l’impres­sion qu’il va se passer quelque chose d’inhabituel. » Alors Bill lui suggéra de prendre un cahier pour y noter toutes les cho­ses qu’elle penserait ou entendrait ou tous les rêves qu’elle aurait. C’est ce que fit Helen. Elle savait la sténographie et pouvait écrire très rapidement. Un soir, deux semaines plus tard, elle entendit une voix qui lui disait: « Ceci est un cours en miracles. Prends des notes, je te prie. » Frappée de panique, elle appela Bill au téléphone et lui dit: « La voix n’arrête pas de me dire ces mots. Que dois-je faire? » Bill répondit quel­que chose qui le fera sûrement bénir dans les générations à venir. Il dit: « Pourquoi ne faites-vous pas ce que la voix vous dit? » Helen s’exécuta. Elle se mit à écrire sous la dictée et sept ans plus tard nous avions trois livres intitulés Un Cours en Miracles.

Pour Helen la voix était comme celle d’un magnétophone intérieur. Elle pouvait l’arrêter ou la démarrer à sa guise. Cependant elle ne pouvait I’ »éteindre » trop longtemps sans devenir très agitée. Elle pouvait écrire tout ce que la voix disait malgré la rapidité. La sténo l’aida beaucoup. Elle faisait tout cela en pleine conscience. Ce n’était pas l’écriture auto­matique; ce n’était pas une transe ni rien de ce genre. Quand elle écrivait et que le téléphone sonnait, elle posait sa plume, allait au téléphone, s’acquittait de ce qu’elle avait à faire et revenait terminer là où elle avait été interrompue. Souvent elle était capable de reprendre au même endroit. Ceci est assez remarquable quand on se rend compte qu’une bonne partie du Cours est écrit en vers blancs, en pentamètres iam­biques, et qu’elle faisait ce genre de chose sans sauter un mètre ni perdre le sens de ce que disait la voix.

Ce qui était peut-être le plus effrayant pour Helen était le fait que la voix se faisait connaître comme Jésus. Une bonne partie du Cours est écrit à la première personne; c’est là où Jésus parle beaucoup de sa crucifixion. Il est impossible de se tromper sur l’identité de la voix. Le Cours dit cependant qu’il n’est pas nécessaire de croire que la voix est celle de Jésus pour bénéficier de ce que dit Un Cours en Miracles. Moi, je pense qu’il est aussi facile de le croire pour ne pas avoir à faire une gymnastique mentale pendant la lecture, mais cela n’est pas nécessaire pour mettre en pratique les principes du Cours. Le Cours lui-même le dit. Dans le manuel pour ensei­gnants il y a un paragraphe sur Jésus qui dit qu’il n’est pas nécessaire de l’accepter dans notre vie, mais qu’il nous aide­rait encore plus si nous l’y laissions entrer (C-5.6:6-7).

Il n’y avait aucun doute dans l’esprit d’Helen que la voix était celle de Jésus et cela rendait tout encore plus effrayant. Ce n’a pas été une expérience très agréable pour elle. Elle l’a faite parce qu’elle pensait que c’était en quelque sorte ce qu’elle devait faire. A un moment elle se plaignit amèrement à Jésus: « Pourquoi m’avez-vous choisie? Pourquoi n’avez-vous pas choisi une bonne soeur très sainte ou quelqu’un de ce genre-là? Je suis la dernière personne au monde qui devrait faire cela. » Il répondit: « Je ne sais pas pourquoi tu dis cela puisque après tout tu le fais. » Elle ne pouvait rien rétorquer parce qu’elle était en train de le faire et elle fut évidemment le choix parfait.

Tous les jours elle écrivait les paroles du Cours, générale­ment dans son carnet de sténographie. Le lendemain, quand leur emploi du temps très chargé le leur permettait, elle dic­tait à Bill ce qu’elle avait reçu en dictée et il le tapait à la machine. Bill disait en plaisantant qu’il devait entourer Helen d’un bras pour la soutenir et taper de l’autre main. Helen trouvait même très difficile de relire ce qu’elle avait pris en notes. Telle est l’histoire de l’origine et de la composition d’Un Cours en Miracles. Encore une fois le travail prit sept ans.

Comme la plupart d’entre vous le savez, le Cours com­prend trois livres: un texte, un livre d’exercices pour étudiants et un manuel pour enseignants. Le texte, qui est le plus diffi­cile à lire des trois livres, contient la théorie fondamentale du Cours. Le livre d’exercices se compose de 365 leçons, une pour chaque jour de l’année; il est important à cause de son application pratique des principes du texte. Le manuel pour enseignants est un livre bien plus court et le plus facile à lire des trois car il contient les réponses aux questions les plus susceptibles d’être posées. C’est en fait un bon résumé de plu­sieurs des principes du Cours. Presqu’en appendice il y a une section sur l’explication des termes, écrite bien des années après Un Cours en Miracles. Elle tente de définir quelques-uns des mots employés, mais si vous ne savez pas déjà la signification des termes, le fait de lire cette section ne vous aidera pas; elle contient par ailleurs de très beaux passages.

Helen et Bill n’ont fait aucune correction. Les livres que vous avez maintenant sont restés essentiellement comme ils ont été transmis. Les seuls changements apportés viennent du fait que le texte est venu en un seul morceau sans être divisé en sections et chapitres. Il n’y avait ni ponctuation ni paragra­phes. Helen et Bill ont effectué le travail initial de donner une structure au texte et, quand je suis arrivé en 1973, j’ai par­couru tout le manuscrit avec Helen. C’est nous qui avons mis toutes les sections et les titres. Le livre d’exercices ne présen­tait pas de problèmes parce qu’il est venu avec les leçons et que le manuel pour enseignants est venu sous forme de ques­tions et de réponses. La difficulté se trouvait principalement dans le texte originel, mais celui-ci était généralement dicté en sections qui se suivaient logiquement si bien que la divi­sion en paragraphes et chapitres n’a pas été difficile. Durant tout ce travail nous sentions que nous agissions sous la direc­tion de Jésus de façon à tout faire comme il le voulait.

Au début du Cours, Jésus donna beaucoup de renseigne­ments intimes à Helen et à Bill pour leur faire comprendre ce qui se passait et la façon de s’aider l’un l’autre. Il y avait aussi de nombreux messages visant à les encourager à accep­ter ce qui leur était transmis. Comme Helen et Bill étaient psychologues, il y avait beaucoup d’information sur Freud et d’autres personnes a fin de combler la faille qui existait entre ce qu’ils savaient et ce que le Cours disait. Pour des raisons évidentes Jésus demanda à Helen et Bill d’enlever tous ces renseignements qui n’avaient aucun rapport avec l’enseigne­ment fondamental du Cours. Ce nettoyage n’affecta que le style où il laissait des trous. C’est pourquoi nous avons ajouté un mot par ci par là, non à cause du contenu mais pour facili­ter la transition d’une idée à une autre. Cela est arrivé au tout début.

Le style des quatre premiers chapitres nous a toujours posé un problème. Ils constituent les parties les plus difficiles à lire. Je pense que c’est à cause de la communication privée qui en a été retirée, ce qui donne un aspect haché à la lecture. Nous avons fait notre possible pour l’assouplir. Il faut dire aussi qu’au début Helen était tellement effrayée de ce qui se passait que même si elle n’avait aucune difficulté à compren­dre le sens de ce qui était dit, elle en éprouvait fréquemment dans l’expression et le style.

Au commencement par exemple, les mots « Saint-Esprit » n’étaient généralement pas utilisés. Helen avait tellement peur de ce terme que Jésus employait l’expression: l’oeil spi­rituel. Par la suite le terme fut remplacé par « le Saint-Esprit », selon les instructions de Jésus. Pour la même raison le mot « Christ » n’était pas non plus fréquemment employé au début, mais ultérieurement il fut dicté. Quelques mois plus tard, Helen s’était calmée et à partir du chapitre 5, le Cours est pra­tiquement tel qu’il a été transmis.

Les majuscules manquaient également dans le texte. Comme Helen avait tendance à mettre une majuscule à tout ce qui se rapportait même de très loin à Dieu, la tâche de décider quels mots devraient prendre une majuscule et quels mots ne le devaient pas me causa bien des tourments. Il y a certains mots toutefois sur lesquels Jésus insista pour que nous mettions une majuscule afin de faciliter la compréhen­sion du texte.

Helen, qui était une rédactrice minutieuse lorsqu’elle tra­vaillait à des publications de textes de recherche, avait la forte tentation de changer certains mots pour satisfaire ses préférences stylistiques. Mais il lui était toujours dit de n’en rien faire et donc elle n’en fit rien. Ceci exigea beaucoup de volonté. Il y a eu des moments où elle changea certains mots, mais comme elle avait aussi une mémoire extraordinaire, elle se rappelait quand elle le faisait. Plusieurs centaines de pages plus loin, elle se rendait compte qu’un mot particulier avait été choisi à cause de sa référence ultérieure. Alors elle reve­nait en arrière et rechangeait le mot qu’elle avait d’abord changé.

Un Cours en Miracles fut terminé en 1972. J’ai rencontré Helen et Bill pendant l’hiver de la même année. Un ami com­mun qui était prêtre et psychologue, et qui avait fait une par­tie de sa formation sous Helen et Bill, avait entendu parler du Cours. Cet automne-là lui et moi étions devenus amis. J’étais sur le point de partir pour Israël lorsqu’il insista pour que je rencontre ses deux amis. Nous avions passé une soirée ensemble et il avait mentionné le livre de spiritualité qu’Helen avait écrit. Il ne dit cependant rien de sa nature et de son origine.

Nous nous sommes réunis dans l’appartement de Bill et je me souviens que celui-ci a montré dans un coin une pile de sept gros classeurs de thèse noirs qui contenaient le Cours. Cette fois-là je n’emportais pratiquement rien avec moi en Israël et j’ai pensé que je ne devrais pas me mettre à lire un tome. Mais le peu que mes amis en avaient dit m’intriguait. Ce soir-là j’ai raccompagné le prêtre chez lui et il me dit avoir une copie du livre si je désirais le voir. J’eus le senti­ment très fort que je ne devais pas le faire; mais pendant tout le temps que je passais en Israël, la pensée du livre ne me quitta pas. J’écrivis une lettre à Helen en lui disant que je serais très intéressé de voir le livre à mon retour. Elle me dit plus tard que j’avais écrit « Livre » avec un grand L; je n’en avais pas été conscient. Je ne suis en général pas pour les majuscules mais apparemment j’en avais mise une.

Comme je l’ai dit, tout le temps que j’ai passé en Israël, j’ai pensé au livre et au fait qu’il contenait quelque chose d’important pour moi. Je suis revenu au printemps 1973 avec l’intention de passer seulement quelques jours avec ma famille et mes amis et de retourner en Israël pour demeurer dans un monastère pendant une période de temps indétermi­née. Mais j’étais aussi très curieux de voir le livre et j’ai décidé d’aller rendre visite à Helen et Bill. Dès le moment où j’ai vu le livre, j’ai changé tous mes plans et j’ai décidé de rester à New York.

A mon avis Un Cours en Miracles est l’oeuvre qui intègre le mieux la psychologie et la spiritualité. A cette époque je ne savais pas qu’il manquait quelque chose à ma vie spirituelle, mais quand j’ai lu le Cours, je me suis rendu compte qu’il était exactement ce que je cherchais. Une fois qu’on trouve ce qu’on cherche, on ne le quitte plus.

Une chose importante à savoir au sujet du Cours, c’est qu’il dit bien ne pas être la seule voie qui mène au Ciel. Au début du manuel pour enseignants il affirme que ce n’est qu’une forme du cours universel parmi des milliers d’autres (M-1.4:1-2). Un Cours en Miracles n’est pas pour tout le monde et ce serait une erreur de penser qu’il l’est. Rien n’est pour tout le monde. Je pense que c’est une voie très impor­tante qui a été introduite dans ce monde mais elle n’est pas pour tous. A ceux pour qui ce n’est pas la voie, le Saint-Esprit donnera autre chose.

Il serait regrettable qu’une personne ait des difficultés avec le Cours alors qu’elle ne s’y sent pas vraiment à l’aise et qu’ensuite elle pense avoir échoué. Cela irait contre tout ce que préconise le Cours. Son but n’est pas de culpabiliser les gens ! C’est tout le contraire. Mais pour tous ceux dont il est la voie, l’effort en vaut la peine.

 

Q : Un jour j’ai cru comprendre que beaucoup de personnes le commencent mais qu’elles éprouvent une résistance énorme.

R : C’est absolument vrai. En fait si quelqu’un a suivi tout le Cours sans passer par une période où il le jette par la fenêtre, dans les cabinets ou à la figure de quelqu’un d’autre, c’est probablement qu’il ne comprend pas le Cours. Nous rentre­rons dans les détails plus tard mais la raison majeure, c’est qu’Un Cours en Miracles va contre tout ce que nous croyons. Or il n’y a rien à quoi nous tenions avec autant de ténacité qu’à notre système de croyance, qu’il soit vrai ou faux. Le Cours soulève la question suivante: « Que préfères-tu: avoir raison ou être heureux? » (T-29.VII.1:9). La plupart d’entre nous préférerait avoir raison plutôt que d’être heureux. Le Cours s’érige là-contre en s’efforçant de décrire combien l’ego a tort. Comme nous nous identifions tous fortement à l’ego, nous nous battons contre ce système. Encore une fois je dis bien que, si à un moment ou à un autre un étudiant n’éprouve pas de résistance ou de difficulté en lisant le Cours, c’est que quelque chose va de travers.

 

 

Au début de la dictée du Cours, il n’y avait qu’une poi­gnée de personnes qui étaient au courant, et peut-être même pas une poignée. Helen et Bill la traitait tous deux comme un grand secret honteux. Il n’y avait guère personne de leur famille, de leurs amis ou de leurs collègues qui soit au cou­rant. Comme cela faisait partie du plan, juste avant l’arrivée du Cours on leur avait donné une suite de bureaux à l’écart des autres et d’accès privé. Ils purent ainsi finir tout le manuscrit sans que cela gène leur travail malgré un emploi du temps très chargé. Pourtant personne ne savait ce qu’ils fai­saient. Ils le celaient littéralement comme un secret bien gardé et c’est là où les choses en étaient à mon arrivée.

Je passai ma première année avec Helen et Bill à revoir tout le manuscrit jusqu’à ce que tout soit comme ce devait l’être. Nous avons vérifié tous les titres et Helen et moi l’avons lu mot à mot. Ce travail a pris à peu près un an, et une fois le manuscrit terminé, nous l’avons fait retaper. Le Cours fut donc prêt vers la fin de l’année 1974 ou la première partie de 1975. Ce que nous ne savions pas c’était en vue de quoi il était prêt. Il était toujours au secret, pour m’exprimer ainsi, mais nous savions qu’il était prêt.

Au printemps de 1975 quelqu’un d’autre apparut sur la scène en la personne de Judy Skutch. L’histoire de sa venue dans le Cours est intéressante même si je passe dessus ici; des choses inattendues en ont provoqué d’autres et Judy arriva avec Douglas Dean. Peut-être que quelques-uns d’entre vous connaissez Douglas qui est un psychologue réputé en parap­sychologie. Ils étaient apparemment venus au centre médical cet après-midi-là pour d’autres raisons. Nous avons pensé que nous devions nous ouvrir sur le cours à Judy et à Douglas, ce que nous avons fait. Alors c’est comme s’il avait quitté nos mains pour atterrir dans celles de Judy. Cela conduisit à la publication du Cours. C’était une chose en laquelle nous n’avions aucune compétence et pour laquelle nous ne nous sentions aucunement responsables. Nous pensions que notre responsabilité était de le remettre entre de bonnes mains pour que ce soit bien fait mais ce n’était pas nous qui le ferions. C’était le rôle de Judy et elle l’a très bien rempli.

Vous remarquerez dans les livres que la date de copyright est 1975 alors que les livres n’ont été imprimés qu’en 1976. Cet été-là, un ami californien de Judy fit une photo-offset du Cours et en imprima ainsi 300 copies. Un Cours en Miracles n’a été imprimé sous la forme présente qu’en 1976 et cela a nécessité « miracle » après « miracle ». Ce qui était vraiment « miraculeux » fut la rapidité avec laquelle tout cela s’effectua. Les livres furent publiés en juin 1975 et au moment présent (1993), il y a eu plus de trente tirages.

The Foundation for Inner Peace (la Fondation de la paix intérieure) s’occupe de la publication et de la diffusion d’Un Cours en Miracles. Le Cours n’est ni un mouvement ni une religion; ce n’est pas une autre église non plus. C’est plutôt un système susceptible d’aider certaines personnes à trouver leur voie vers Dieu par la pratique de ses principes. Comme la plupart de vous le savez, il y a de petits groupes qui se for­ment un peu partout et nous avons toujours pensé qu’il est très important qu’il n’y ait pas d’organisation qui fonctionne en tant qu’autorité.

Aucun de nous ne voulait être placé dans le rôle d’un guru. Helen était formelle sur ce point. Les gens venaient littérale­ment s’asseoir à ses pieds et elle leur marchait presque sur les mains. Elle n’était absolument pas intéressée à être faite le personnage principal du Cours. Elle pensait que le person­nage principal d’Un Cours en Miracles était Jésus ou le Saint-Esprit et que c’est ainsi que ce devait être. Pour elle cela était très important. Agir autrement c’était établir une structure du genre église, et c’était la dernière chose que vou­drait l’auteur du Cours.

 

: Comment est-ce que les différentes personnes étaient capables de gagner leur vie pendant ces années?

R : Helen et Bill avaient des postes à temps complet et j’avais un emploi à mi-temps au centre médical en même temps qu’une pratique de psychothérapie à temps partiel. J’étais capable de m’en acquitter assez vite pour passer le reste du temps à corriger le Cours avec Helen et à faire ce qu’il y avait à faire. Nous le faisions dans nos « moments de loisir », mais je pense qu’en ce temps-là c’était nos occupations profession­nelles qui étaient nos « moments de loisir ». Pendant tout le temps que le Cours était en train de se faire, Helen et Bill étaient très occupés par leurs diverses responsabilités.

 

 

Q : Est-ce qu’il a jamais eu quelque chose de dit au sujet du moment où est apparu le Cours? Pourquoi à ce moment-là?

R : Oui. Au début de la dictée Helen a reçu une explication de ce qui arrivait. Il lui a été dit qu’il y avait une « accélération céleste ». Le monde est en fort mauvais état, lui a dit Jésus, ce qui est évident aux yeux de quiconque. Cela se passait au milieu des années 60 et le monde paraît être en bien plus mauvais état maintenant. Pour tout le monde c’était une période difficile et il fut demandé à certains de contribuer par leurs talents particuliers à cette accélération céleste pour aider à rectifier les choses dans le monde. Helen et Bill furent deux parmi tant d’autres à contribuer leurs talents particuliers pour ce plan. Ces quinze dernières années il y a eu une proliféra­tion de textes qui disent avoir été inspirés. Le but de tout cela est d’aider chacun à changer ses opinions sur la nature du monde. Je le répète, Un Cours en Miracles est seulement une voie parmi tant d’autres; cela est très important. La raison pour laquelle j’insiste sur ce point est que le Cours traite d’un problème extrêmement difficile dont nous parlerons un peu plus tard: les relations spéciales’. Il est fort tentant de former une relation spéciale avec le Cours et de le rendre très spécial’ au sens négatif. Je l’expliquerai quand nous en reparlerons.

 


 

Chapitre 2


L’ETAT D’ESPRIT-UN : LE MONDE DU CIEL


Une des méthodes les plus commodes pour présenter Un Cours en Miracles est de le diviser en trois sections; le Cours représente en effet trois systèmes de pensée différents: l’état d’esprit-Un, qui représente le monde du Ciel; l’état d’esprit faux qui représente le système de pensée de l’ego et l’état d’esprit juste qui représente le système de pensée du Saint-Esprit.

Pour commencer, il sera utile de remarquer qu’Un Cours en Miracles est écrit à deux niveaux (voir le schéma à la page suivante). Le premier niveau présente la différence entre l’esprit-Un et l’esprit divisé, alors que le second niveau éta­blit un contraste entre l’état d’esprit faux et l’état d’esprit juste. Au premier niveau par exemple, le monde et le corps sont considérés comme des illusions que fabrique l’ego. C’est pourquoi elles symbolisent la séparation d’avec Dieu.

Le second niveau correspond au monde où nous croyons vivre et, à ce niveau, le monde et le corps sont neutres et peu­vent poursuivre un but comme un autre. Pour l’ego de l’esprit faux, ce sont des instruments destinés à renforcer la sépara­tion. Pour l’esprit juste, ce sont les moyens dont Se sert le Saint-Esprit pour nous enseigner Ses leçons de pardon. A ce deuxième niveau les illusions correspondent donc aux per­ceptions fausses de l’ego, par exemple celle de voir un acte d’agression plutôt qu’un appel à l’amour, le péché plutôt que l’erreur.

En gardant ceci à l’esprit, nous allons commencer notre discussion sur les trois systèmes de pensée du Cours. Nous allons commencer par le premier qui est en réalité le seul, et qui est décrit au début du texte comme l’état d’esprit-Un du Christ ou de Dieu. C’est un système de pensée qui n’a aucun rapport avec ce monde-ci. Je vais en dire un mot maintenant puis nous allons le laisser de côté parce qu’en fait ce n’est pas le thème le plus important du Cours. Il constitue le principe de base du Cours et son fondement, mais ce n’est pas réelle­ment là qu’est le travail.

L’état d’esprit-Un constitue le monde du Ciel, ce qu’Un Cours en Miracles appelle connaissance. L’un des aspects difficiles du Cours lorsqu’on l’aborde pour la première fois, c’est que le sens des mots est différent de leur sens habituel. Vous aurez beaucoup de mal si vous comparez votre propre compréhension d’un mot avec celle du Cours. Des mots comme « péché », « monde », « réalité », « Dieu », « Jésus », « con­naissance » etc. ont un sens quelque peu différent du sens usuel. Si vous voulez rendre justice au Cours et comprendre ce qu’il dit, que vous acceptiez le Cours ou pas, vous devez aussi comprendre le sens des mots et la façon dont ils sont utilisés dans ce contexte-là.

 

 

L’un de ces mots est « connaissance ». Le Cours n’emploie pas « connaissance » au sens où nous l’employons. La connais­sance ne réfère qu’à Dieu et le monde de la connaissance n’a rien à voir avec ce monde-ci. La connaissance n’est ni une croyance ni un système de pensée. C’est une expérience, une expérience qui transcende complètement ce monde. Aussi le monde du Ciel, le monde de la connaissance ou le monde du pur esprit de Dieu, représentent tous la même chose [Pur esprit: c’est le principe spirituel de l’esprit (spirit en anglais) com­paré à l’esprit qui est l’agent motivateur (mind en anglais)]. Quand Un Cours en Miracles parle du monde du pur esprit, celui-ci n’a aucun rapport avec le monde de la matière. Le pur esprit est notre réalité, notre vrai foyer et, encore une fois, il n’a rien à voir ici avec notre expérience de la réalité.

Le concept principal du Ciel ou du monde de la connais­sance est la Trinité. Je vais décrire brièvement comment le Cours définit la Trinité, mais auparavant je vais parler de quelque chose d’autre, d’une objection que de nombreuses personnes soulèvent à propos du Cours. Leur question est la suivante: Si le thème du Cours et sa pensée principale sont de nature universelle—celle que nous sommes tous un—, alors pourquoi est-ce que le Cours est venu sous une forme spécifi­quement chrétienne?

La réponse à cette question acquiert un sens quand on tient compte d’un des principes fondamentaux du Cours: Il faut dé-faire (l’ego a fabriqué; l’esprit juste dé-fait) l’erreur là où elle se trouve. Il n’y a aucun doute que l’influence dominante du monde occidental est le christia­nisme. Il n’y a pas de système de pensée plus puissant au monde, que vous vous considériez chrétien ou non. Il n’y a per­sonne en ce monde, en tous les cas dans le monde occidental, qui n’ait pas été profondément affecté par le christianisme.

Que vous vous identifiiez au christianisme ou non, vous vivez dans un monde chrétien. Notre calendrier est basé sur la naissance et la mort de Jésus. Pourtant il n’est pas besoin de dire que le christianisme n’a pas été très chrétien quand on considère l’histoire des églises.

Comme le christianisme a fait une marque profonde sur le monde, et continue à le faire—une marque qui n’est pas très chrétienne—, il était essentiel d’en dé-faire les erreurs avant de pouvoir changer radicalement le système de pensée du monde. Voilà pourquoi à mon avis Un Cours en Miracles est venu sous une forme spécifiquement chrétienne. Tout lecteur du Cours qui a eu une éducation chrétienne reconnaîtra assez vite que le christianisme dont parle le Cours n’a rien à voir avec celui qui a été enseigné. Le mari d’Helen, Louis, qui s’identifiait fortement au judaïsme, m’a dit un jour qu’il savait que si le christianisme avait été comme le Cours, il n’y aurait jamais eu d'anti-sémitisme. Il n’y a aucun doute là-dessus.

Le Cours est donc venu sous cette forme-là afin de corri­ger les erreurs que le christianisme avait introduites. Partout dans le Cours, et particulièrement dans les premiers chapitres du texte, il y a de multiples références à l’Ecriture sainte (plus de 800) dont plusieurs ont été réinterprétées. Au début des chapitres 3 et 6 il y a des passages remarquables sur la cruci­fixion où Jésus rectifie les faits en expliquant ce qui a causé la mauvaise compréhension qu’en ont eue les gens (T-3.I; T-6.I). Il explique pourquoi c’est arrivé et comment tout un système de pensée est né de cette erreur-là. L’argument de Jésus n’est pas conventionnellement chrétien mais ses princi­pes sont chrétiens au sens où il les signifiait originellement.

Voilà pourquoi Un Cours en Miracles a une forme chré­tienne et pourquoi, plusieurs fois dans le texte, Jésus nous dit qu’il a besoin que nous lui pardonnions. Cela s’adresse au chrétien aussi bien au juif et qu’à l’athée. Il n’y a personne en ce monde qui, à un niveau ou à un autre, consciemment ou non, n’ait pas fait de Jésus son ennemi. Pour cette raison les gens pensent que ce Cours est un ennemi. Il menace les fon­dements mêmes du système de l’ego. Je répéterai donc qu’avant de pouvoir dépasser le christianisme et ce qu’il a été, il faut d’abord lui pardonner. Encore une fois, cela s’accorde parfaitement avec les principes du Cours.

La terminologie chrétienne qu’utilise le Cours constitue un obstacle contre lequel bute pratiquement tout lecteur. C’est un obstacle pour tous ceux qui ont été élevés dans la religion juive parce qu’il leur a généralement été enseigné très tôt que « Jésus » est un terme négatif. C’est certainement un obstacle pour la plupart des chrétiens parce que le Cours présente une forme de christianisme différent de celui qu’ils connaissent. Et pour un athée il y a évidemment aussi des problèmes. Je répète qu’il n’y a pratiquement personne qui n’éprouve de dif­ficulté en lisant Un Cours en Miracles à cause de sa forme. C’est donc intentionnellement qu’il est chrétien; ce n’est pas non plus par hasard que Jésus ne cache pas le fait qu’il est l’auteur du Cours. Le but est réellement d’aider le monde à lui pardonner et à se pardonner ses fausses interprétations.

Q : Pouvez-vous dire un mot de la poésie?

R : Helen était une mordue de Shakespeare et le pentamètre iambique qui est utilisé dans une grande partie du Cours est de style shakespearien. Il y a aussi plusieurs allusions aux pièces de Shakespeare, et la version de la Bible qui est citée est la version King James. Cependant, bien qu’il y ait des parallèles frappants avec l’enseignement de la Bible, le Cours, comme je l’ai dit, diffère de ce qu’on pourrait appeler le christianisme biblique.

Une remarque finale: comme son but est de corriger le christianisme, le Cours emploie délibérément des termes chrétiens pour la Trinité, et ces termes sont masculins. C’est encore une autre objection que beaucoup de personnes ont soulevée contre le Cours. Il y a deux raisons pour cet usage: l’une, c’est que les langues juive et chrétienne sont masculi­nes et donc le Cours a adopté ce genre. L’autre raison est qu’une grande partie est rédigée en style poétique et qu’il deviendrait encombrant d’avoir à répéter « à lui ou à elle ». C’est une des contraintes de la grammaire anglaise. Si on parle d’un être humain, par exemple, on se référera à lui dans la phrase suivante par un pronom de genre masculin pour être grammaticalement correct. Voilà un aspect stylistique de la langue anglaise et le Cours la suit, tout simplement. Je peux vous assurer que l’auteur du Cours n’est pas sexiste; Jésus n’est pas phallocrate.

La première personne de la Trinité est Dieu bien sûr. Dieu est la Source de tout être. Dans le Cours Il est souvent appelé le Père, ce qui, encore une fois, est clairement emprunté à la tradition judéo-chrétienne. Il est aussi appelé le Créateur et tout vient de Lui. Dieu est pur esprit par essence, et comme Dieu est immuable, sans forme, éternel et pur esprit, rien de ce qui n’a ces qualités ne peut être réel. Voilà pourquoi le Cours dit que le monde n’est pas réel et n’a pas été créé par Dieu. Le monde est changeant par nature; il n’est pas éternel et il est fait de substance matérielle. Donc il ne peut venir de Dieu.

La seconde personne de la Trinité est le Christ. Ce qui est arrivé dans la création c’est que Dieu s’est naturellement étendu Lui-même. L’état naturel du pur esprit est de s’éten­dre et de se propager. L’extension de Dieu est création et la création est connue comme le Fils de Dieu ou le Christ. Ce qui est difficile à comprendre dans tout ceci c’est que les seuls mots ou concepts que nous puissions utiliser sont ceux de notre propre monde, le monde de la perception, limité par le temps et l’espace. C’est l’univers matériel que nous avons fabriqué comme substitut au Ciel. Cependant une seule jour­née d’atelier ne nous donne pas le temps d’élaborer là-dessus.

Donc au Ciel il n’y a ni temps ni espace. Quand nous pensons à Dieu Qui S’étend, la seule image que nous puis­sions avoir est une image temporelle et spatiale, et par là-même incorrecte. Le Cours dit dans ces cas-là qu’il ne faut pas essayer de comprendre ce qui ne peut être compris. Le livre d’exercices emploie l’expression « futiles rêvasseries » (L-pI.139.8:5) et c’est exactement ce que c’est. Comme le déclare Un Cours en Miracles, nous pouvons seulement saisir la vérité par une expérience révélatrice qu’il nous serait ensuite impossible de formuler avec des mots: les mots ne sont que des symboles de symboles et donc ils sont par deux fois éloignés de l’état de réalité (M-21.1:9-10).

Or le Fils de Dieu, ou le Christ, S’étend Lui-même. L’extension de Dieu est Son Fils Qui s’appelle Christ. Le Christ est un: il n’y a qu’un Dieu et Il n’a qu’un Fils. Autre­ment dit, le Fils de Dieu s’étend aussi par Son pur esprit de la même façon que Dieu S’étend par Son pur esprit. Cela nous mène à l’un des mots les plus ambigus du Cours, et ce mot-là est « créations ». Quand le Cours parle de créations, il se réfère aux extensions du pur esprit du Christ. Juste comme Dieu a créé le Christ, le Christ crée aussi. Et les extensions du Christ au Ciel s’appellent créations. C’est une question que le Cours n’essaie pas d’élucider. Quand on tombe sur ce mot, il suffit de se dire qu’il signifie simplement le processus naturel par lequel s’étend le pur esprit.

Un Cours en Miracles explique, —et c’est là un point très important—, que même si nous créons comme Dieu en tant que Christ, nous n’avons pas créé Dieu. Nous ne sommes pas Dieu. Nous sommes les extensions de Dieu; nous sommes les Fils de Dieu mais nous ne sommes pas la Source. Il n’y a qu’une Source, et celle-ci est Dieu. Croire que nous sommes Dieu et que nous sommes la Source de l’être, c’est faire exactement ce que désire l’ego: c’est croire que nous som­mes autonomes et que nous pouvons créer Dieu exactement comme Dieu nous a créés. Cette croyance nous enferme dans un cercle clos dont il est impossible de sortir parce que nous déclarons alors être l’auteur de notre propre réalité. C’est ce que le Cours appelle le problème d’autorité. Nous ne sommes pas l’auteur de notre réalité, Dieu l’est. Une fois que nous croyons être Dieu, nous entrons en concurrence avec Lui et nous nous heurtons alors à des difficultés. Voilà ce qu’est, bien sûr, l’erreur originelle, et nous en parlerons dans un petit moment.

Au commencement, lequel bien sûr transcende le temps, il y avait Dieu et Son Fils. C’était comme une grande famille heureuse au Ciel. Mais bizarrement, à un certain moment, qui en réalité n’arriva jamais, le Fils de Dieu crut qu’il pouvait se séparer de son Père. C’est à ce moment-là que se produisit la séparation. En vérité, comme le déclare le Cours, cela n’aurait jamais pu arriver; comment une partie de Dieu pour­rait-elle se séparer de Lui? Pourtant le fait que nous sommes tous ici, ou que nous pensons être ici, semble indiquer tout autre chose. Le Cours n’explique pas vraiment la séparation; il dit simplement que c’est ainsi. N’essayons pas de deman­der comment l’impossible est arrivé parce qu’il n’aurait pas pu arriver. Si on demande comment cela aurait pu arriver, on retombe en plein dans l’erreur.

De la façon dont nous pensons, c’est arrivé et la séparation s’est passée. A l’instant même où nous avons cru nous séparer de Dieu, nous avons mis en place tout un nouveau système de pensée (je vais en parler dans une minute); Dieu envoya alors Sa Correction pour dé-faire cette erreur. C’est la troisième Personne de la Trinité. Il y en a une bonne explication au chapitre 5 du texte si vous souhaitez l’étudier de plus près. C’est le premier passage où Jésus parle spécifiquement du Saint-Esprit en expliquant Son rôle: Il est la Réponse à la séparation. Chaque fois que vous trouvez le mot « Réponse » avec un grand « R » dans le Cours, vous pouvez substituer « Saint-Esprit ».

Un Cours en Miracles décrit le Saint-Esprit comme le lien de communication entre Dieu et Ses Fils séparés (T-6.I.19:1). La raison pour laquelle il est la Réponse et Il dé-fait la sépa­ration est la suivante: puisque nous croyons réellement être séparés de Dieu —Dieu est là et nous sommes ici—, le Saint-Esprit agit en tant que lien entre là où nous croyons être et là où nous sommes vraiment, c’est à dire de retour avec Dieu. Le fait qu’il y ait un lien nous montre que nous ne sommes pas séparés. Dieu a dé-fait la séparation au moment même où nous croyions qu’elle se produisait. Ce qui dé-fait la sépara­tion est le Saint-Esprit.

Je répète que c’est le système de pensée connu comme l’état d’esprit-Un et c’est sur ce système qu’est fondé tout ce dont nous allons parler. Nous ne pouvons pas le comprendre; il faut simplement l’accepter. Une fois de retour au Ciel, nous le comprendrons et alors nous n’aurons plus de questions. 

 


Pour lire la suite, vous pouvez commander le livre sur Amazon.fr ou directement sur le site de la Foundation for A Course in Miracles (FACIM)

 

 

 

 


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23 août 2009 7 23 /08 /août /2009 19:26

 

“The Message of A Course In Miracles : All are Called, Few Choose to Listen » by Kenneth Wapnick

 

 

“Le Message d’Un Cours En Miracles: Tous sont appelés, Peu choisissent d'écouter” de Kenneth Wapnick

 

 

Traduction libre

 

 

Numériser0001

 

 

 

 

Volume Deux :

PEU CHOISISSENT D’ECOUTER

 

 


 


Chapitre 1

UN MATERIEL INTEGRÉ


            Formulé simplement, le conflit peut se manifester de deux manières fondamentales. D'un côté, les étudiants peuvent se rebeller ouvertement [à l'enseignement] en ne faisant pas les exercices tels qu'ils sont donnés. Cela arrive, par exemple, quand ils essaient de changer ou d'adapter le livre d'exercices de manière à ce qu'il leur semble mieux adapté à leurs besoins, croyant qu'ils connaissent ce qui est mieux pour eux. (Few Choose to Listen, p.20)


D'un autre côté, des étudiants peuvent avoir la réaction opposée en devenant totalement soumis et docile, faisant exactement ce que Jésus dit, dans l'espoir "magique" et inconscient qu'en faisant plaisir à l'Autorité, celle-ci va leur faire cadeau d'une faveur spéciale. Ces étudiants font de gros efforts pour faire parfaitement le livre d'exercices. Few Choose to Listen, p.20)


            Parfois, la tactique qui consiste à vouloir faire plaisir à Jésus en essayant de paraître parfait s'exprime d'une façon extrême chez les étudiants qui achètent une montre dotée d'une alarme, ce qui leur permet de se souvenir tout au long de la journée des leçons données.Ces étudiants bien intentionnés se donnent ainsi pour objectif de faire parfaitement les leçons. Cependant, ils violent totalement le but du livre d'exercice qui est de discipliner l'esprit dans son désir de penser à Dieu. "L'approche de la montre alarme" sape le but du livre d'exercice qui est d'entraîner les étudiants à devenir conscients du caractère divisé de l'esprit et de sa résistance à choisir le Saint Esprit. Seule cette prise de conscience leur permet de changer significativement leur esprit et  de corriger leur précédent choix. La montre permet aux étudiants de s'entraîner, comme les chiens de Pavlov, à saliver les leçons du livre d'exercices quand l'alarme sonne. Encore une fois, même si les leçons ont pu être faites correctement dans la forme, le contenu qui est l'entraînement de l'esprit a été complètement saboté. (Few Choose to Listen, p. 20, 21)

 

            L'étudiant d'Un Cours en Miracles ne devrait jamais oublier que le curriculum ne se situe pas au niveau de la forme. Il ne s'agit pas d'un devoir, de recevoir une note, ou de réussir dans le sens traditionnel. C'est plutôt un programme qui permet d'apprendre le pardon, à la fois de façon théorique comme système de pensée et comme expérience personnelle. [...] Le but du livre d'exercices, qui reflète de but global d'Un cours en Miracles, est de défaire l'image fautive que l'on a de nous-mêmes. De plus, de même que le processus du Cours est d'apporter l'obscurité de l'illusion du système de pensée de l'ego à la lumière de la vérité de Jésus, le livre d'exercice peut-être vu comme ayant pour objectif d'exposer le système de pensée de l'étudiant et de l'apporter à Jésus de façon à ce qu'il soit oublié et abandonné. Ainsi, chercher à éviter de faire des erreurs (en faisant les exercices parfaitement) détourne très astucieusement l'objectif de Jésus pour ses étudiants. (Few Choose to Listen, p.21, 22)


            […] Ne pas réussir à se rappeler les périodes d'exercices n'est pas un pêché, mais comme cela est décrit plus haut, c'est une chance de nous pardonner nous-mêmes l'erreur d'oublier Dieu, choisissant le monde particulier de l'ego au lieu de Son Amour. (Few Choose to Listen, p.22)


            […] Encore une fois, les étudiants du Cours en Miracles et plus particulièrement du livre d'exercices s'en porteraient mieux de voir dans les leçons un espace dans lequel leur ego peut "faire des siennes" [se révéler], afin que son système de pensée puisse enfin être reconnu et rejeté. C'est ce processus visant à regarder notre colère et nos jugements refoulés (notre investissement dans la particularité) sans culpabilité qui est le préalable aux progrès des étudiants du Cours. (Few Choose to Listen, p.23)


 


Chapitre 2

L’UTILISATION QUE FAIT LE COURS DU LANGAGE  - I



"Chaque fois qu'une forme quelconque de relation particulière te tente de chercher l'amour dans un rituel, souviens-toi que l'amour est contenu, et non forme d'aucune sorte. La relation particulière est un rituel de la forme, qui vise à élever la forme pour qu'elle prenne la place de Dieu aux dépens du contenu. Il n'y a pas de signification dans la forme et il n'y en aura jamais" (T-16.V.12:1-3).

 

            Cet extrait [cité d’Un Cours en Miracles] peut être pris comme un avertissement pour tous les étudiants d'Un Cours en Miracles qui chercheraient à comprendre ses principes en se tenant presque uniquement au sens littéral, plutôt qu'en utilisant les mots comme des symboles permettant d'aller au-delà de leur véritable signification. (Few Choose to Listen, p.45)

 



Chapitre 4

LE ROLE DE JESUS ET DU SAINT ESPRIT - I


            Le but de Jésus dans nos vies n'est donc pas d'exaucer nos demandes spécifiques, ni de répondre à nos questions spécifiques, mais plutôt de nous rappeler l'unique Réponse à tous ces problèmes. Cette Réponse repose calmement dans nos esprits, attendant patiemment notre accueil. [...]
            Par conséquent, dès que l'on s'est unifié avec son amour et que l'on a pris la main de Jésus qui nous rappelle qui nous sommes réellement, tous nos soucis disparaissent. Puisque le contenu de nos problèmes était la séparation d'avec l'amour, leur résolution réside dans notre "ré-union" avec l'amour. (Few Choose to Listen, p.108)


            Il est donc impératif pour les étudiants d'Un Cours en Miracles de reconnaître la distinction cruciale entre forme et contenu, comme nous l'avons abordé plus tôt au chapitre 2. De cette manière, ils ne vont pas tomber dans le piège de croire que le Saint Esprit agit dans le monde de la forme.  La courte histoire du Cours en Miracles dans le monde (22 ans) a déjà commencé à reproduire le schéma Judéo-Chrétien de presque 3 000 ans caractérisé par la croyance que certaines personnes sont spécialement choisies par Dieu pour faire un travail très important dans le monde, même si cela implique de commettre des assassinats, comme dans les Croisades et autres "guerres saintes".  Même si je ne connais pas d'étudiants du Cours qui tuent réellement d'autres personnes au nom d’Un Cours en Miracles, du moins pas pour l'instant, la dynamique de la particularité et du jugement déjà manifeste reflète assurément le désir de l'égo de tuer afin de préserver sa particularité. (Few Choose to Listen, p. 115, 116)


            Le Cours met toujours l'accent, si vous le lisez correctement, sur le défaire des interférences au niveau de l'esprit individuel de l'étudiant et non sur la forme [...]. C'est pourquoi, comme nous le verrons au chapitre six du livre, il n'y a absolument rien dans Un Cours en Miracles sur les groupes et les organisations. Ils sont totalement inutiles au curriculum du Cours et reflètent une projection anthropomorphique sur un Dieu Qui pense maintenant comme un ego dualiste, croyant en une union extérieure, amassant un nombre toujours plus grand d'étudiants et de disciples. (Few Choose to Listen, p. 116)


[…] Non seulement Jésus ne veut pas de martyrs, mais il ne veut pas non plus de missionnaires. Son amour dans nos esprits est le missionnaire qui s'exprime alors à travers nous. (Few Choose to Listen, p. 116)


            Tout le monde a ses illusions et ses besoins particuliers, la négation de la douleur causée par la culpabilité de leur particularité étant l'une des plus profondes. Plutôt que de regarder avec Jésus leur culpabilité - ne gardant "aucun sombre secret" à part de lui - les étudiants d'Un Cours en Miracles préfèrent souvent lui dire des mots merveilleux et spéciaux qu'il leur dira commodément par la suite. [Je n'ai pas réussi à bien traduire cette phrase.] Donc, pour conclure sur cette idée du chapitre, se concentrer sur l'écoute de Jésus et du Saint Esprit conduit à une désillusion douloureuse, parce qu'une telle pratique sous-estime énormément l'investissement réel et inconscient de la pensée de l'ego dans le système de pensée de la particularité. Le Cours met l'accent sur le défaire de l'ego et non sur l'écoute de la Voix du Saint Esprit. C'est cela qui le rend si unique dans le monde de la littérature spirituelle. (Few Choose to Listen, p. 117)

 


Chapitre 5

LE ROLE DE JESUS ET DU SAINT ESPRIT – II

 

            […] En se concentrant sur les problèmes spécifiques de son ego, Helen était virtuellement capable d'enterrer l'amour de son Soi. Le miracle de l'amour abstrait était alors sacrifié pour la magie de la demande de réponses spécifiques à ses questions spécifiques. Pour retourner à notre analogie précédente, au lieu d'accueillir par un réservoir presque infini la charge d'amour de Jésus, Helen lui présentait l'équivalent d'un petit dé à coudre, c'est-à-dire les besoins de son ego, afin qu'il ne remplisse que cela. Dans ce sens, encore une fois, l'amour de Jésus lui était rendu plus "gérable". […]
Toutes les questions concernant des choses spécifiques symbolisaient donc pour Helen la limitation qu'elle plaçait sur l'amour par la peur. Dans Un Cours en Miracles, Jésus conseille vivement à ses étudiants de reconnaître et de ne pas faire ce choix, car il y a alors un prix à payer quand on se concentre sur les choses spécifiques. Au début, aux premiers barreaux de l'échelle de la prière, la demande de choses spécifiques peut représenter notre tentative de se joindre à Jésus d'une façon acceptable afin de faire diminuer notre peur de s'unir à son amour. Cependant, la tentation est grande de se laisser séduire par la particularité des "réponses", évitant ainsi la véritable Réponse. (Few Choose to Listen, p. 126, 127)


            Ainsi, en demandant à Jésus de répondre à leurs questions, qui sont toujours spécifiques sous certains aspects, les étudiants apportent la vérité à l'illusion, plutôt que l'illusion à la vérité comme il leur est demandé à plusieurs reprises dans le Cours […]. (Few Choose to Listen, p. 128)


            […]Une partie du message spécial du 5 octobre 1975 destiné à Helen mérite d'être répété ici : 


Pour Dieu, toutes choses sont possibles, mais tu ne devrais demander Sa réponse que de Lui-même. Peut-être penses-tu faire ainsi, mais soit sûr que si tu le faisais tu serais maintenant calme et parfaitement intouché par quoique ce soit. N'essaie pas de deviner sa Volonté pour toi. N'assume pas que tu as raison parce qu'une réponse semble provenir de Lui. Soit sûr de demander et ensuite soit calme et laisse Le parler.

Cette mise en garde très importante contre le fait de croire que la voix intérieure est celle de Dieu simplement parce que l'on croit en faire l'expérience est soulignée par cette leçon d'humilité tirée du manuel pour enseignant et citée plus tôt : "Très peu sont ceux qui peuvent réellement entendre la Voix de Dieu." (M-12.3:3)  (Few Choose to Listen, p. 129)

            Je mets souvent en garde les étudiants d'Un Cours en Miracles contre de ce genre d'erreur, les conseillant vivement d'être méfiant de toute conseil spécifique qu'ils reçoivent, encore plus quand Jésus ou le Saint Esprit semble pressant et exigeant. L'amour est toujours patient puisqu'il n'a aucune idée du temps. […] (Few Choose to Listen, p. 130)


            Cela est la raison pour laquelle l'ego encourage toutes les tentatives des étudiants d'Un Cours en Miracles d'amener la lumière du Saint Esprit à l'obscurité, ce qu'ils font invariablement lorsqu'ils demandent à la lumière de Jésus de résoudre un problème - c'est-à-dire tout problème - qui est à l''extérieur de l'esprit. En séduisant ainsi les étudiants, l'ego est capable de conserver l'obscurité de sa culpabilité loin de la lumière du pardon qui existe seulement dans l'esprit. Entraîner Jésus dans le rêve qu'est le monde, faisant de lui celui qui résout tous nos problèmes, nous garde, littéralement et métaphoriquement, en dehors de nos esprits où il est réellement et où il ne peut qu'être. […] (Few Choose to Listen, p. 134)


            […] Jésus souhaite plutôt que ses étudiants développent la pratique de reconnaître que tous leurs problèmes, sans exception, viennent non seulement de leur séparation d’avec son amour et sa sagesse, mais aussi du fait de s'être joint à la place aux distorsions de l'amour et de la sagesse de leur égo, ce qui parodie la réalité. La forme particulière qui constitue le point d'attention des étudiants existe seulement pour cacher le contenu de la séparation, au sujet de laquelle ils se sentent si coupable, ainsi que pour garder l'amour de Jésus en dehors de leur conscience. (Few Choose to Listen, p. 135)

 

 

Chapitre 6

LES GROUPES : LA VERITABLE UNION PAR RAPPORT A LA FAUSSE  


            Ces étudiants du Cours en Miracles bien intentionnés ont ainsi mal compris les mots de Jésus. Se joindre à nos frères est une métaphore concernant la plus grande union des esprits, l'union extérieure étant dénué de sens et potentiellement destructive. […] (Few Choose to Listen, p. 139)

 

 

            Dans la haine particulière, les autres sont continuellement jugés par rapport à nous parce qu'ils ne sont pas aussi particuliers que nous le sommes. En effet, les groupes se définissent comme tels parce qu'ils se jugent différents des autres. Par exemple, l'affirmation "J'ai besoin d'un groupe à qui je peux parler" implique clairement qu'il y a "d'autres groupes qui ne me comprennent pas." De cette façon notre individualité est renforcée puisque la croyance en des différences y est importante. Ainsi la "filialité" est inévitablement envisagée comme étant séparée, [l'illusion de la séparation] étant le but secret de l'ego.

            Dans l'amour particulier, ceux qui ne connaissent pas pensent qu'ils entendent une Voix intérieure et particulière, c'est-à-dire la Voix pour Dieu, alors que tout ce qu'ils entendent n'est que la voix de l'ego qui parle uniquement en faveur de leur particularité. Cette erreur rappelle la particularité qui s'est faite passée pour la Chrétienté pendant deux mille ans. Comme cela a été évoqué plus tôt, alors que les chrétiens bien intentionnés se "rassemblaient" dans leurs Eglises particulières, ils continuaient à manifester la vague et parfois vicieuse projection de leur culpabilité inconsciente tout en pensant qu'ils étaient en train de suivre leur Seigneur de l'amour et Prince de la paix. Nous avons vu que lorsque la culpabilité est niée, elle doit être projetée à l'extérieur, donnant inévitablement naissance à un monde particulier du bien et du mal, du saint et du profane, de la victime et du bourreau. Pendant tout ce temps, le véritable Amour du Christ unifié est soigneusement dissimulé par le système de pensée de l'ego et par son monde.

            Pour résumer, cela ne peut jamais être trop dit que la véritable union, ainsi que le véritable objet de l'enseignement de Jésus dans Un Cours en miracles, est l'union avec lui ou avec le Saint Esprit dans nos esprits. […] (Few Choose to Listen, p. 139, 140)

    

            Cela ne veut certainement pas dire que les étudiants ne devraient ni se réunir en groupe et au cours d'évènements qui sont des expériences authentiques de pardon, ni que les gens ne devraient pas ressentir la présence de Jésus ou du Saint Esprit et que ces expériences abstraites et non particulières ne peuvent pas être traduite correctement par l'esprit de façon spécifique. L'expérience qu'a eu Helen avec Jésus et la rédaction d'Un Cours en Miracles atteste la légitimité de ce phénomène. Mais cela veut dire que l'ego peut très facilement s'immiscer dans ce qui autrement aurait été de valides expériences de pardon ou d'expérience avec Jésus et les transformer en quelque chose de particulier et d'important. Ils se rassemblent alors comme s'ils étaient un groupe à part entière, faisant partie d'une famille ou d'un réseau distinct, ce qui en quelque sorte fait du Cours quelque chose de spécial. Et cette distorsion, née de l'union de l'ego avec lui-même, a besoin d'être comprise et abordée, de peur de voir ses progrès spirituels déviés ou même avortés.

            L'erreur vient bien sûr du fait de manquer de reconnaître que ce qui unit réellement les gens en tant que famille, c'est leur Source commune qui est uniquement de l'esprit. […] (Few Choose to Listen, p. 145)


 

            Une autre forme de particularité dans la spiritualité qu'il nous faut aborder se situe au niveau du Cours en Miracles lui-même. Bien que le Cours en Miracles ne soit bien évidemment pas le premier système de pensée ayant exploré le problème métaphysique de la vérité et de l'illusion, c'est le premier à avoir intégré la psychologie et la spiritualité comme je l'ai évoqué dans ces deux livres. Néanmoins, c'est important de comprendre que  le fait que ce soit le seul ne rend finalement ni ses enseignements, ni ses étudiants meilleurs ou plus méritant des grâces du ciel que les autres. […] (Few Choose to Listen, p. 146, 147) 


            [...] Gloria et moi conseillons très souvent aux étudiants qui participent à nos séminaires que l'une des leçons les plus significatives qu'un étudiant du Cours en Miracles puisse recevoir, c'est d'apprendre comment être en désaccord avec les autres sans que cela soit une attaque. [...] C'est ridicule qu'un étudiant utilise le Cours en Miracles, clairement basé sur des principes de pardon et d'unité, comme une arme contre les autres étudiants, simplement parce qu'ils ont une interprétation et des pratiques différentes. (Few Choose to Listen, p. 147)

            Un dernier point concernant les groupes qui se forment autour d'Un Cours en Miracles : Le processus central de l'étude du Cours et de son sentier spirituel unique est individuel. Il n'est pas possible d'échapper au travail difficile lié à l'étude individuelle et répétée du texte et des exercices à faire pendant la période d'entraînement d'un an, cela étant partie intégrante du processus d'enseignement du Cours. […] (Few Choose to Listen, p. 150)

 

 

 

Chapitre 7

L’ERREUR ET L’EGO



            A cause de l'investissement de notre ego à maintenir notre croyance dans la réalité de l'illusion, il est difficile d'accepter l'entière implication de la déclaration de Jésus dans Un Cours en Miracles à propos du fait que Dieu n'a pas crée le monde. Cela implique de n'accorder aucune réalité à aucun aspect du monde physique et/ou psychologique (qui sont réellement les mêmes puisque le monde extérieur n'est que l'ombre du monde intérieur). Cela inclut les perceptions de la "douleur et de la perte ... de la maladie, de la peine, de la pauvreté, de la famine et ... de la mort" (W.-pl.187.6:4). Cela implique également de ne pas prêter d'efficacité à aucune des méthodes, traditionnelle comme non traditionnelle, qu'utilise le monde pour guérir ou soulager la douleur. Certaines pratiques du Nouvel Age qui consistent à visualiser la guérison, à envoyer de la lumière à des corps malades ou à des situations conflictuelles dans le monde tombent également dans le même piège, c'est-à-dire celui de rendre l'erreur réelle. Pourquoi envoyer de la lumière ou visualiser la guérison à moins de croire en premier lieu qu'il y a une réelle obscurité à l'extérieur de l'esprit et qu'elle a besoin d'être guérie? Comme je l'ai continuellement souligné, le seul problème c'est la noirceur de la culpabilité dans nos esprits qui croient que cette même noirceur est réelle à l'extérieur. Pour évoquer à nouveau cette leçon importante : " ... ne cherche pas à changer le monde, mais choisis de changer d'esprit sur le monde." (Few Choose to Listen, p. 155)


            […] Comme nous l'avons déjà observé, plusieurs autres chemins spirituels parlent du pardon, de l'importance du pouvoir de nos esprits et de la foi en un Dieu aimant et non punitif. Cependant, aucun d'entre eux ne présente ces idées dans le cadre alliant métaphysique et psychologie comme le fait Un Cours en Miracles. Combiner le Cours avec d'autres sentiers spirituels brouille son enseignement unique. […]
(Few Choose to Listen, p. 156, 157)


            La façon dont les étudiants ont rendu le corps réel se décline en trois catégories éthiques : l'ascétisme, le libertinage et le chemin du milieu qu'est la modération. Encore une fois, malgré l'enseignement complet et consistent du Cours au sujet de l'irréalité fondamentale du corps, beaucoup d'étudiants n'arrivent pas à éviter la vieille erreur gnostique qui rend le corps psychologiquement réel. Cela arrive lorsque le corps est vu comme étant un problème ayant besoin d'être traité à travers le développement d'une certaine norme éthique et comportementale. Abordons chacune des catégories et commençons par l'ascétisme.

            L'ascétisme est de loin la forme la plus courante dans laquelle tombent les étudiants d'Un Cours en Miracles. Les passages du Cours, déjà cités, qui évoquent notre investissement dans le corps ou décrivent notre expérience culpabilisante et effrayante concernant notre corps, sont extraits de leur contexte pour suggérer que le corps devrait être évité parce qu'il est pêcheur, mauvais et qu'il est le principal obstacle pour atteindre l'unité avec Dieu. La sexualité, la nourriture et l'argent sont sans surprise les expressions les plus largement utilisées de cette croyance que le corps ou la matérialité est le problème. De cette façon, le système de pensée qui nous était donné pour apprendre comment ne pas rendre l'erreur réelle ou encore comment ne pas prendre au sérieux le monde de l'ego devient un système prônant le fait que le corps doit être pris très au sérieux. Les étudiants du Cours sont ainsi fortement incités, entre autres, à être célibataire, mince ou végétarien, à ne pas boire de café, fumer des cigarettes, à ne pas gagner beaucoup d'argent et à ne pas faire payer pour des activités en rapport avec Un Cours en Miracles. Ici, la prémisse sous-jacente qui n'est pas toujours déclarée ou qui est même inconsciente est que la sexualité, certains aliments et l'argent sont intrinsèquement non spirituels. Dans un sens, cela est certainement vrai parce que tout ce qui se trouve dans le royaume physique est non spirituel, ce royaume ayant été fait, comme nous l'avons vu maintes fois, pour garder le spirituel en dehors de notre conscience et de notre mémoire. Cependant, isoler certaines fonctions corporelles ou certains aspects du monde matériel comme étant particulièrement non saint, c'est tomber dans le piège de la première loi du chaos; c'est-à-dire qu'il y a une hiérarchie dans les illusions (T-23.II.2), où certains aspects du monde illusoire sont considérés comme plus saints et meilleurs que d'autres. De telles différences servent gentiment le but de l'ego qui est d'établir ses "malcréations" comme réelles et les créations indifférenciées de Dieu comme non réelles." (Few Choose to Listen, p. 157, 158)


            Une autre façon de rendre l'erreur réelle se produit lorsque l'on se détache du monde qu'on perçoit comme mauvais et contaminant. Cette erreur qui consiste à dénigrer le monde physique s'exprime lorsque l'on professe son indifférence aux évènements du monde en évitant la radio, les nouvelles télévisées, les journaux ou les magasines. On se dit en effet: "Je ne devrais pas polluer mon esprit avec la négativité ou la violence du monde en permettant aux informations d'y entrer. Ce qu'il se passe autour de moi ne me concerne pas parce que c'est trop terrestre et non spirituel et cela pourrait de ce fait perturber ma pensée positive et ma paix d'esprit." De toute évidence, le salut ne dépend pas du fait de se tenir au courant des affaires du monde. Cependant, le sentiment de répulsion souvent présent dans un tel "détachement" donne l'avantage à l'ego parce qu'il nous a d'abord convaincu que le monde est réel par son côté négatif. L'ego nous offre alors sa propre solution, la séparation à travers la forme du détachement, à un problème qui a été établit comme méritant notre attention.

            Si l'on n'est vraiment pas intéressé par les informations du monde, qu'il en soit ainsi; le manque d'intérêt ne nécessite pas de justification. Si l'on sent une certaine aversion pour le monde ou le corps, qu'il en soit ainsi également; cette aversion ne nécessite pas de justification non plus. Ce qui est cependant nécessaire, c'est une absence de justification s'appuyant sur des "idéaux spirituels". Cette justification est le problème. C'est une aggravation du problème de départ car elle témoigne de la réalité de la séparation du monde [...]. Le sentiment d'aversion est une erreur, cela est certain, parce que l'on ne peut avoir de l'antipathie pour quelque chose qu'en l'ayant d'abord jugé comme étant réel. Cependant, la correction de l'erreur est empêchée en 1) prenant l'erreur au sérieux et en la considérant comme un pêché et en  2) justifiant sa défense à travers la projection et en élevant le sentiment d'aversion à un principe spirituel. C'est beaucoup plus sage et beaucoup plus sain d'accepter cette émotion négative sans émettre de jugement par soi-même. Ensuite, nous sommes capables d'apporter sa véritable cause, la peur, à l'amour du Saint Esprit. Ainsi, l'investissement négatif disparaît automatiquement comme le fait l'obscurité en présence de la lumière. (Few Choose to Listen, p. 158, 159)


            Enfin, il y a les étudiants qui prennent la position éthique de la modération en évitant l'erreur des extrêmes que sont l'ascétisme et le libertinage. Bien que la forme de ce chemin apparaisse cohérente avec ce qui est préconisé dans le Cours, le contenu sous-jacent qu'est la peur de tomber dans le piège de l'ascétisme ou du libertinage reflète que l'on a fait erreur en rendant le corps et l'attitude réels.

            [...] Cependant, comme cela a été abordé dans le Chapitre Sept de All Are Called, la moralité du Cours ne se situe pas au niveau du comportement, mais plutôt au niveau de l'attitude de l'esprit; c'est-à-dire ce qui nous pousse à agir, Dieu ou l'ego. (Few Choose to Listen, p. 160, 161)

            […] J'aime rappeler régulièrement à mes étudiants que bien que la leçon 49 du livre d'exercices dit que la Voix de Dieu nous parle tout au long de la journée et que cela est "tout à fait possible" de l'écouter, Jésus ne dit nulle part que l'on est en réalité en train de l'écouter. L'énorme investissement inconscient que notre esprit a à perpétuer le système de pensée de l'ego et la façon remarquable et ingénieuse par laquelle nous perpétuons le monde de la particularité que nous avons construit rend la Voix du pardon et de l'amour très, très difficile à entendre. […] (Few Choose to Listen, p. 162)

 

            De plus, plusieurs étudiants du Cours identifient inconsciemment le Saint Esprit avec l'ego. Par conséquent, ils refont subtilement l'erreur originale de remplacer Dieu par leur soi et excluent ainsi de leur conscience la véritable présence du Saint Esprit. Demander au Saint Esprit de résoudre nos problèmes extérieurs limite son rôle parce qu'il est alors défini par nos propres termes. Comme nous l'avons vu dans le Chapitre quatre, des telles requêtes présupposent que l'on comprend quels sont nos besoins sans avoir auparavant consulté la sagesse du royaume. [...]

Encore une fois, en croyant - par soi-même - que nous avons de réels problèmes extérieurs à nos esprits qui nécessitent des solutions que l'on détermine, nous tombons dans le piège de rendre l'erreur réelle.
            Finalement, nous pouvons constater que l'erreur dont nous avons discuté mène inévitablement à manque de discernement entre la voix de l'ego et la Voix pour Dieu [...]. De plus, même si l'on "entend" véritablement, c'est-à-dire que notre inspiration ne vient pas de la voix de la culpabilité, le message du Saint Esprit nous est souvent destiné personnellement car il est filtré par notre propre système de besoin. Le message en lui-même ne s'applique pas nécessairement au monde entier, encore moins à certains individus que l'on pourrait choisir pour être les seuls bénéficiaires de notre révélation spéciale. (Few Choose to Listen, p. 166)

            […] Le but prépondérant d’Un Cours en Miracles n'est pas seulement de nous enseigner que notre véritable identité est le Christ et non l'ego, mais aussi de nous aider à comprendre la structure de la défense massive que nous avons construit afin de nous protéger de cette vérité. Le Cours nous fournit ainsi le moyen de changer nos esprits et de choisir à nouveau. Trop insister sur la merveilleuse vérité à notre sujet court-circuite le processus du défaire en plaçant notre culpabilité sous la lourde couverture du déni. De cette façon, elle ne peut jamais être apportée à la vérité guérissante du pardon. Affirmer que le but principal de l'enseignement d'un Cours en Miracles est l'amour et l'unité, ce n'est pas seulement aller à l'encontre des propres mots du Cours, mais aussi de nous nier l'opportunité de guérison qu'il offre. A cet égard, comme nous l'avons abordé plus tôt, les étudiants du Cours en Miracles pourraient tomber dans le piège où de nombreux chercheurs spirituels sincères sont tombés en cachant la douleur de leur propre expérience derrière des apparences de bonheur, au bénéfice de personne et encore moins d'eux-mêmes. […] (Few Choose to Listen, p. 167)




ANNEXE

 


            […] La particularité, après tout, est un problème seulement quand elle est niée, ce qui mène inévitablement à la projection sur les autres. Il ne nous est pas demandé par Jésus dans son Cours d'être sans les limitations imposées par notre particularité, mais seulement d'échapper à cette terrible culpabilité que l'on place sur nous-mêmes, un fardeau qui est maintenu par notre refus obstiné de reconnaître le système de pensée que nous avons rendu réel en l'acceptant dans nos esprits. L'honnêteté envers nous-mêmes en ce qui concerne notre investissement dans la particularité est essentiel dans le processus du pardon parce que cela défait le déni et la projection, la double protection de l'ego qui protège sa culpabilité et ainsi sa propre existence. C’est pourquoi Jésus nous demande dans le texte :

 

« Surveille attentivement et vois ce que tu demandes réellement. Sois très honnête avec toi-même sur ce point, car nous ne devons rien nous cacher l’un à l’autre. […] Pense honnêtement à ce que tu as pensé que Dieu n’aurait pas pensé, et à ce que tu n’as pas pensé que Dieu voudrait que tu penses. Cherche sincèrement ce que tu as fait et n’as pas fait en conséquence, puis change d’esprit pour penser avec Celui de Dieu » (T-4.III.8:1-2 ; T-4.2:4-5).

 

(Few Choose to Listen, p. 180, 181)

            Nous pouvons ainsi voir que l'ego, qui ne se fait tromper par personne, réalise qu'il est préférable de se "joindre" à la vérité, plutôt que de s'y opposer. Il conseille à l'étudiant inexpérimenté d'apporter la vérité à l'illusion au lieu d'apporter l'illusion à la vérité comme le préconise le Cours à plusieurs reprises. Cela a pour conséquence que les étudiants, croyant honorer les enseignements de Jésus, changent en réalité la signification de ses mots pour leur faire dire ce qu'ils ont envie, plutôt que ce qu'ils disent vraiment. Et tout cela se passe sans que les étudiants aient conscience de la trahison de leur ego.(Few Choose to Listen, p. 185)

            Nier son attachement à la particularité, et ainsi son besoin de compromettre la vérité claire, directe et simple du Cours, est la conséquence d'avoir choisi de l'étudier à travers les lunettes du faux esprit. Cela est inévitable dès que l'on est dans le rêve que l'on appelle le monde et cela n'est certainement pas un pêché, de même que cela n'est pas inattendu. Cependant, c'est une erreur de ne pas reconnaître cette dynamique de la particularité et de ne pas l'apporter à Jésus, afin qu'ensemble, uni avec Lui, nous la regardions sans jugement et sans culpabilité afin de dissiper son apparente obscurité. (Few Choose to Listen, p. 186)


Nous conseillons donc vivement aux étudiants de ce Cours de reconnaître que c'est un chemin spirituel très difficile précisément parce qu'il est si simple, claire et en directe opposition au système de pensée de l'ego. Nous disons donc pour conclure: Respectez votre peur d'Un Cours en Miracles qui est une menace directe à votre particularité et ne niez pas les illusions que vous avez faites et que vous chérissez comme substitut à la vérité resplendissante de Dieu.
(Few Choose to Listen, p. 189)

 

 

Traduction libre par Mathieu

 

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